Les alentours de la capanna Piansecco offrent un terrain de jeu varié, facilement accessible et relativement sécuritaire par rapport au danger d’avalanche. Nos deux randonnées hivernales dans le secteur nous ont laissés enchantés et les yeux brillants. Non pas à cause de la réverbération de la neige mais bien parce que l’endroit est magnifique. Nous espérons un jour pouvoir rejoindre l’alpe Cruina depuis le lago delle Pigne et ainsi faire une belle boucle au départ de All’Acqua.
02 mars 2025
La première partie de la balade est très similaire, pour ne pas dire identique, à celle que nous avons faite il y a 2 semaines (voir ci-dessous). Nous sommes juste partis un peu plus tôt, nous ménageant ainsi une plus grande journée.
Il n’a pas neigé depuis notre dernier passage et la neige, toujours en couche abondante, a bien été piétinée.
Aujourd’hui, c’est chapeau large pour se protéger des rayons ardents du soleil. Le ciel est sans nuage.
Nous voici en terre inconnue. Nous avons en effet dépassé notre point de demi-tour de la précédente balade.
Un randonneur à ski, au visage et au crâne cramés par le soleil, nous promet le Lago delle Pigne derrière cette crête. Mais vous ne le verrez pas, nous annonce-t-il. Il est sous une épaisse couche de neige. Nous nous en doutions mais faisons néanmoins mine d’apprécier cette information.
Le dernier raidillon est exigeant. Stefano tente de l’adoucir en suivant la trace aux zigzags les plus larges mais je mouille ma chemise.
Que va-t-on trouver derrière ?
De la neige, encore de la neige.
Le lago delle Pigne est là, dans le trou, bien caché.
Nous continuons vers l’ouest, pour le plaisir de la marche et du paysage.
A 12h39, nous trouvons un bout de prairie et quelques cailloux dépourvus de neige. Nous nous y installons pour le pique-nique.
Avant de revenir sur nos pas, nous faisons une petite boucle en nous déportant vers le sud pour essayer de d’apercevoir la route du col du Nufenen.
Mais ce que nous pensions être la crête surplombant la route n’est qu’un monticule parmi les autres. Nous sommes cependant gratifiés d’une belle vue sur les flancs du pizzo San Giacomo, flancs que nous avons arpentés une fois ou deux.
Alors que nous retournons vers la capanna Piansecco, avant d’entreprendre la descente du petit raidillon qui tout à l’heure m’a laissée à bout de souffle, un groupe de skieurs descend du passo di Manió. Les plus à l’aise arrivent rapidement en bas. Les autres font des petits virages précédés de longs dérapages, voire de conversions. Qu’ils soient expérimentés ou hésitants, nous les regardons descendre avec respect.
Le fait notable de la descente vers Cioss Prato sera la vision d’un skieur vêtu d’une combinaison un peu similaire à celle d’un skieur de fond. Nous le voyons déboucher de la vallée où coule le riale di All’Acqua. Il n’avance pas. Il semble courir sur ses skis, face à la pente. Ses mouvements de bras sont amples mais précis et d’une efficacité terrible. Quelques minutes plus tard, nous nous retournons pour évaluer sa progression. Il a déjà attaqué la pente du Gerenpass. La déclivité de la pente a doublé mais son rythme est reste le même. Il trace un trait parfaitement perpendiculaire à la pente. Nous sommes ébahis par une telle puissance.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au moment de faire demi-tour.
15 février 2025
Techniquement, nous ne sommes pas allés jusqu’au Lago delle Pigne mais nous étions sur la bonne voie. Partis de Cioss Prato – eh oui, aujourd’hui samedi, les places de parking sont rares et chères à All’Acqua -, nous en profitons pour chauffer les cuissots avant d’attaquer la montée vers la cabane Piansecco.
Mais avant de chauffer les cuissots, il faut d’abord mettre en route la carcasse. Pas facile lorsque le mercure ne dépasse pas le 0°. Nous sommes à l’ombre et marchons d’un pas rapide, désireux de franchir au plus vite la limite ombre-soleil.
Nous y sommes presque. Encore un effort…
Aujourd’hui, ce ne sont pas les petits bonhommes noirs sur fond jaune que nous devons suivre. C’est plutôt le balisage rose, couleur de prédilection des sentiers aménagés pour les randonneurs en raquettes.
Nous traversons un petit groupe de maison dont l’aspect austère rappelle le style minimaliste militaire. Pourtant, des dessins enfantins et colorés sur quelques volets nous laissent à penser que ces baraques ont été reconverties en centre de vacances.
Heureusement que le sentier a déjà été bien fréquenté car la couche de neige fraîche est importante.
Plus que la fréquentation, c’est le passage récent d’une moto neige qui nous facilite la marche. Ici, nous nous apprêtons à traverser la piste de ski de Cioss Prato.
Le restaurant de All’Acqua est en vue. L’échauffement est terminé.
Au pied de la montée, nous enlevons une couche de vêtement nous préparant ainsi à l’effort en plein soleil.
Devant, le riale di All’Acqua. Certains skieurs en peau de phoque préfèrent s’engager dans cette pente plutôt que de suivre le chemin. C’est également leur itinéraire privilégié pour la descente.
Derrière nous, sur l’autre versant de la vallée, ces sommets attirent également la convoitise des skieurs. Nous contemplons parfois, avec admiration, des traces de ski audacieuses sur des pentes qui nous paraissent verticales.
La montée est facile et rapide. Il faut dire que j’ai découpé l’itinéraire en sections, ce qui me permet de doser l’effort et d’apprécier le reste à faire. Il y a d’abord une série de zigzags dont j’ignore le nombre puis, sitôt le riale di All’Acqua traversé, il y a deux longues traversées, puis deux courtes. Dès lors, le drapeau du point de vue de la cabane est visible. Il reste alors une autre série de zigzags, les plus raides, avant l’arrivée à la cabane.
Et la voici, la cabane…
Une belle vue du val Bedretto, en regardant vers l’est. Nous avons tant de sentiers à explorer.
Mais pour l’heure, et contrairement à nos précédentes visites, nous dépassons la cabane pour nous diriger vers les flancs du Poncione di Cassina Baggio. Nous commençons par suivre la direction du sentier qui monte au Gerenpass, là où se trouve ce petit lac où flottent des icebergs détachés du glacier Chüeboden. Mais alors que les skieurs se dirigent vers la pente, nous obliquons vers la gauche, sur un replat.
Dans le Jura, nous privilégions toujours les espaces immaculés. Ici, nous sommes tout contents de suivre une trace faite par une dizaine de randonneurs en raquette. Elle est large, et la neige durcie par les passages répétés. Sans parler des petits rus qui courent sous la neige qui pourrait céder à notre passage.
Paysage de rêve. On aperçoit la capanna Piansecco. Ça, c’est derrière nous.
Devant nous, l’inconnu. Le lac est quelque part dans cette immensité blanche. Un randonneur croisé il y a quelques minutes nous a indiqué qu’il se trouve derrière la crête.
Un bunker en mode camouflage.
Pour ce qui est des traces à suivre, nous avons l’embarras du choix.
L’heure tourne. Nous décidons d’un commun accord que ce sera notre dernière montée. Nous observons admiratifs et le souffle suspendu un skieur qui s’est élancé du pied de la falaise. Il dessine une belle frisure sur la neige immaculée.
De retour à la capanna Piansecco, nous faisons un petit détour par le point de vue.
La descente se fait tout tranquillement. Nombreux sont les randonneurs qui montent vers la cabane. J’en profite pour faire un câlin à un arbre. Mais par n’importe lequel : un joli mélèze au tronc moussu.
En traversant la piste de ski de Cioss Prato, nous regardons un moment, amusés, une maman qui se débat avec sa petite en plein « tantrum ». Nous admirons la patience de la première et la détermination de la seconde. D’autres spectateurs assistent à la scène, confortablement assis sur les chaises longues mises à disposition à proximité de l’arrivée de la piste.
Nous rejoignons la voiture par le sentier du haut.
Les jours s’allongent. Le soleil est encore haut dans le ciel, en tout cas plus haut que les sommets.
Une bonne odeur de soupe flotte aux abords des baraquements situés au pied de la piste, principalement fréquentée par des enfants. Un peu à l’écart, des bambins s’adonnent aux joies de la luge. Nous rangeons le matériel en observant les gens. L’ambiance est bon enfant.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Nous avons à peine dépassé la capanna Piansecco.
Près du bunker camouflé.