Vendredi du Jeûne Genevois. Trois jours de week-end mais un seul jour (aujourd’hui) avec une météo correcte. Stefano a mis le réveil, c’est dire que nous voulons profiter de la journée. Nous partons pour la Dent de Vaulion par la Combe de la Verrière.
Vendredi, lendemain du Jeûne Genevois. Pour des raisons diverses et variées, nous avons tout deux travaillé dur hier et avons décidé de prendre notre journée du vendredi.
Bien nous en a pris car les prévisions météorologiques nous promettent un petit soleil tout jaune et tout rond. Bon, nous avons récemment appris à nos dépens qu’il doit y avoir un micro-climat sur les crêtes du Jura, raison pour laquelle nous avons nos Gore-Tex en plus des doudounes légères.
Nous roulons dans la TSH mobile et Stefano me demande de rentrer Montricher sur le GPS. Mon cœur s’accélère à l’évocation du nom de ce village… Qui dit Montricher dit montée assassine, à froid. Je n’ai donc qu’à profiter des quelques minutes de route qu’il nous reste pour me préparer psychologiquement. Je m’attelle à la tâche sans plus attendre.
Le parking a proximité de la salle de fêtes est déjà bien occupé. Et pourtant il est tôt. Pas de joueurs de pétanque, par contre.
Je compte le nombre de fois que nous devons traverser la route. Je sais que la quatrième fois annonce la fin de la montée. Stefano me rassure… Ce matin, nous n’irons pas au Pré Anselme. Ce qui veut dire que nous allons suivre la route un moment, histoire que les mollets redescendent dans les chaussettes et que le cœur reviennent à sa place.
Lorsque Stefano me dévoile enfin où nous allons, je trépigne de joie : nous allons à la Dent de Vaulion, en passant par une magnifique petite combe coupée en deux par des Toblerones. Je visualise très bien cette combe et un mot me vient à l’esprit : magnifique.
De la route nous partons sur un sentier qui de très large devient très étroit et de très dégagé se perd presque dans la végétation.
Soudainement, et sans raison apparente, le sentier s’élargit à nouveau pour arriver à une barrière.
Nous évoluons sur ce qui semble être une ancienne route, une route des anciens avons-nous coutume de dire.
Lorsque nous arrivons en vue de la combe, le soleil se cache. Quel coquin celui-là ! Nous attendons patiemment que les nuages lui laissent un petit trou. Le trou sera petit et tardif, nous nous sommes prêts.
Hein qu’elle est belle, cette combe, non ?
Et ses deux profils se valent : il n’y en a pas un plus joli que l’autre.
Nous arrivons bientôt au Pré de l’Haut Dessous.
Une vache, en mal de caresse, vient vers Stefano qui est tout content de ne pas avoir à supplier pour avoir une léchouille.
Ça, c’est une cloche !
Chalet du Pré de l’Haut Dessous.
Notre prochain chalet sera celui des Croisettes. Nous montons tout au nord du Pré de l’Haut Dessous et rentrons dans les Bois de Pralet.
Le Chalet des Croisettes, toujours bien occupé, en témoigne le va et vient des voitures.
Le mur, qui délimite le pré, coté est.
Nous en avons rêvé durant 4 ans à Houston : l’embarras du choix pour nos activités outdoors. Vélo, trail running, raquettes et bien sûr randonnée, avec des sentiers qui partent vers les 4 coins cardinaux.
Nous continuons vers le nord. La Dent de Vaulion est visible.
Le Chalet Neuf du Pont.
Il nous faut descendre dans une vallée où nous serons presque au niveau du Lac de Joux.
Dans un pré, coincé entre un coude de la route, des vaches dont une vache grise. Les plus belles.
Et nous ne sommes pas les seuls à le penser.
Une voiture s’arrête, un jeune couple en sort qui se dirige vers la reine des prés. La conversation s’engage et dès les premières syllabes nous notons un accent typiquement québécois. Nous leur souhaitons la bienvenue, même s’ils sont à quelques jours de rentrer au pays. Lui a une ferme à lait… Tiens tiens, ça nous rappelle le gardien du Chalet du Couchant (à qui d’ailleurs nous avons acheté du fromage la semaine passée).
Nous avons rejoint la route du Mollendruz et nous ne sommes pas loin de Pétra Félix.
Les Croisettes, c’est par là ! Sur le drapeau de gauche, il y a un lapin. Si si, un lapin.
Nous sommes au pied de la Dent de Vaulion. Comme dirait l’autre, y’a plus qu’à.
Lui me rappelle les bristlecone pine de Bryce Canyon.
Nous sommes maintenant dans la montée vers la Dent de Vaulion. Un coupe de bois nous empêche de poursuivre sur le sentier. Les responsables annoncent une déviation… qui n’est pas indiquée ! Nous errons donc un peu et tombons sur un refuge du CAS (sous-section de Morges), dit de la Cabane d’Orny II.
De là, nous coupons directement et franchement dans la forêt, face à pente. Nous évitons ainsi les travaux et rejoignons la route qui mène au Chalet de la Dent de Vaulion.
Nous regardons un moment travailler les machines. Lorsque l’étau enserre l’arbre, il n’a plus aucune chance. Il est scié sur place. À partir de là, l’arbre est mis à l’horizontal et les branches coupées. À une certaine longueur, l’arbre est coupé en deux et son ébranchage continu. C’est fascinant et efficace mais nous restons nostalgiques (car nous ne l’avons jamais fait) des coupes d’arbre traditionnelles à la scie manuelle ou à la hache. Stefano me parle de son père qui coupa un jour un arbre sur leur terrain, à la scie, avant de ce faire amender par le garde forestier. Car même le propriétaire d’un terrain ne peut pas disposer comme il veut de ses arbres.
La terrasse du chalet est plein. Le pâturage qui mène à la Dent de Vaulion est encombré, ainsi que son sommet.
Il y a même un point géodésique, comme au Mont Tendre.
Arrivés en haut, la première chose que nous faisons est de nous couvrir. Nous sommes à 1483 mètres d’altitude. Ensuite, je me jette ensuite sur mon sandwich car la faim me tenaille depuis un moment.
Un banc nous tend les bras et nous ne résistons pas à sa supplication.
Nous n’irons pas plus loin. Il est quand même 14h. Nous devons sérieusement penser à rentrer.
Le Lac de Joux, vu depuis la Dent de Vaulion.
Le chalet de la Dent de Vaulion.
Toujours à la recherche de la boucle, nous coupons à travers champ pour rejoindre la route, route qui nous avions suivie pour monter, lors de notre première sortie ici.
Quelques cochons lèchent bruyamment des restent de nourriture. Ce sont véritablement des machines à manger. Stefano en profite pour parfaire son accent et grogne allègrement à l’unisson.
Nous sommes de retour à Pétra Félix. Nous devons nous rendre à l’évidence. Aujourd’hui, la boucle ne sera pas parfaite. Il y aura quelques recoupements.
Nous reprenons un court moment la route qui mènent aux Croisettes avant d’obliquer en direction du Village de Tipis.
Juste avant d’y arriver, voici le refuge Les Ermitages.
Alors que nous sommes en train de regarder les tipis, le gardien vient nous serrer la main. Maxime (c’est son nom) nous raconte un peu la vie ici, les groupes d’enfants (et il y en a beaucoup car c’est une destination de prédilection pour les courses d’école) dont certains ont de la peine avec les toilettes sèches ou le fait de ne pas pouvoir prendre de douche. Il attend 15 personnes aujourd’hui et 32 demain. Il nous propose de boire un coup mais nous devons rentrer. Il est presque 16h et Stefano prédit un retour à la voiture pour 19h.
Le sentier nous mène via la Chaudière d’Enfer vers la petite station de ski de la commune de L’Abbaye, station composée de 4 téléskis qui se courent après.
Nous passons un petit abri, non loin du Crêt à Pétaud.
Continuant vers le sud, nous arrivons à la Blondinette. Wow, ça faisait longtemps !
Elle est toujours aussi belle. De derrière…
comme de devant.
A partir de là, nous coupons à travers champ car le temps vole.
Nous arrivons au Sapelet Dessus, qui ressemble plus à un couvert qu’à un chalet.
Quelques vaches nous observent et nous ne savons pas trop sur quel pied danser. C’est qu’il y a des petits veaux, et vraiment petits.
Regardez ces pis bien gonflés.
Nous suivons la route qui redescend vers le Pré de l’Haut-Dessus et repassons sur nos traces. La boucle aujourd’hui sera une boucle de catégorie B.
Nous passons sur le côté ouest de la Combe de la Verrière, cette magnifique combe où nous sommes passés ce matin, coupée horizontalement en deux par les Toblerones.
Nous arrivons à La Fougère, au bord de la route qui mène au Mont Tendre.
De là, nous faisons fi de la boucle et redescendons à Montricher par le même sentier que ce matin.
Nous arrivons à la voiture à passé 19h30, ravis et un peu fourbus, quand même !
Chiffres du jour
Petite balade de quelques :
- 9 heures et 48 minutes (et 52 secondes pour être très précis)
- 32.45 km
- avec un dénivelé positif de 1576 mètres
Flore du jour
C’est du Cynorrhodon, mais dans un état… intermédiaire.
Non, ce n’est pas moi qui l’ai déracinée. Mais c’est assez récent, car elle est encore toute fraîche.
Autoportraits du jour
Stefano, en mode boudeur. Moi, ça me rend hilare !