Puisqu’il va faire aussi chaud qu’hier, conscients de nos limites, nous décidons de nous ménager et de nous éviter trop de dénivelé. Nous garons la voiture sur la route du Col du Marchairuz, près du chemin Sous la Roche, non loin de La Bûcheronne.
Je décide de voyager léger : petit appareil photo, contenu du sac à dos réduit au minimum vital, pour que les quatre litres d’eau et demi ne me massacrent pas les épaules. Je sors même ma Gore-tex du sac, détail qui aura son importance un peu plus tard.
Nous traversons la route du col et entamons la promenade du jour en suivant la route forestière qui nous mènera à La Foirausaz puis au Pré de St-Livres. Des échos de musique arrivent à nos oreilles. Au vu du volume et de la nature de la musique, on dirait bien qu’une rave party s’est installée dans le coin. Ce n’est pas une fête d’amateurs car pour sortir du gros son comme ça, il faut du matos de pro. Les sangliers, cerfs, blaireaux et lapins du coin doivent être tout perturbés. Sans parler des habitants des chalets aux alentours.
Le sentier se végétalise à l’approche du pâturage.
La musique nous accompagne toujours alors que nous arrivons à la barrière.
Ce coin précis du Jura est un de nos préférés. Été comme hiver, lorsque nous arrivons ici, nous ne pouvons nous empêcher de nous exclamer et surtout de nous dire que nous avons beaucoup de chance d’habiter cette région de Suisse. De là, tout est possible : Mont Tendre, Dent de Vaulion même, Mont de Bière Devant, La Correntine… Le choix est toujours difficile.
Le Couvert de la Foirausaz.
Je vous l’ai dit : c’est le point de départ de multiples balades.
Nous arrivons à La Foirausaz.
En dépit des voitures, nous nous approchons.
Stefano interpelle une ombre à l’entrée. Le berger, puis la bergère sortent : Hélène et Gilbert. Pendant que Stefano raconte à Gilbert que nous sommes passés ici cet hiver et avons constaté que la porte de l’étable avait été forcée, Hélène m’invite à visiter la pièce principale du chalet. Des cloches de toutes tailles sont pendues sur les quatre murs. Une grande table occupe le centre de la pièce et la partie cuisine est impeccablement tenue.
Nous aimons tellement ces contacts avec les gens d’ici.
En quittant le chalet, nous ne retournons pas sur la route mais continuons par le pâturage, avec la bénédiction des bergers.
Comme promis par Gilbert, au niveau de la barrière, les perches ont été fixées car trop souvent laissées ouvertes par des randonneurs fainéants.
Le joli mur qui sépare le pâturage de La Foirausaz et celui du Pré de St-Livres.
Trouvée dans le pâturage, une borne. D’un côté quelques lettres pour identifier le Pré de St-Livres, de l’autre les lettres BRE, sans doute pour Bière.
Nous arrivons ainsi derrière le Chalet du Pré de St-Livres. Marie-Pierre, la bergère est là et s’affaire à l’étable. Nous n’échangeons que quelques mots.
Le pâturage.
Nous contournons le pré pour emprunter le sentier qui monte vers le Pré aux Biches. Sans surprise, les passages de clôture sont difficiles. Rien n’est prévu pour les randonneurs. Il nous faut parfois défaire un nœud de fil de fer barbelé pour pouvoir nous faufiler.
La route est à quelques mètres.
Le Couvert du Pré aux Biches.
Une tente, à quelques mètres de la route… Des gens en quête de fraîcheur.
Deux voitures sont garées au Petit Cunay qui, lui, est désert. Nous en concluons que leurs occupants doivent être au chalet La Perce Neige.
La citerne et le corral.
Nous faisons un crochet par La Perce Neige, histoire de vérifier notre théorie.
Effectivement, les volets du chalet sont ouverts. Nous rentrons brièvement dans la propriété afin d’attraper le sentier (enfin, sentier et un grand mot) qui va nous permettre de redescendre vers le Petit Pré. Après un bref échange avec les occupants du chalet, nous savons que le sentier, même non officiel, est tracé car ils sont descendus ce matin à La Glacière. Il y a donc un gouffre par là.
Nous suivons religieusement le sentier et ne voyons rien qui ressemble à un gouffre. Pourtant, après avoir regardé notre tracé, nos pas sont vraiment passés très près. Nous n’avons rien vu !
Le mur qui sépare le Petit Pré de La Corne.
Quelques vaches, avachies sur le pâturage de La Corne.
Nous suivons quelque minutes le sentier qui mène à La Druchaux avant de l’abandonner pour suivre une clôture.
C’est ainsi que nous arrivons à la Cabane des Yarpes, déserte à notre plus grande surprise. Lors de notre visite d’hier, M’sieur Claude nous avait dit qu’elle était occupée.
Profitant de l’occasion, nous investissons la terrasse pour le pique-nique du jour.
Un petit bout de terrasse, près de la porte, est flambant neuf.
Restaurés, nous partons vers les crêtes, traversant d’abord des pâturages boisés (pour ne pas dire des fôrets).
Il ne nous reste plus qu’à louvoyer entre les falaises pour arriver en contrebas de ce que nous pensons être Les Rochettes.
La Cabane du Rocher n’étant pas visible sur la carte, nous y allons un peu au petit bonheur la chance. Mais notre connaissance générale des lieux paye.
Elle est là !
Nous descendons faire une inspection.
État impeccable, comme d’hab.
Voilà, notre objectif est atteint. Maintenant que faire ? Nous décidons de poursuivre jusqu’au col en contre-bas du Mont Tendre puis de rejoindre le Chalet de Yens et de revenir par un de nos sentiers habituels.
Arbres morts aux Rochettes.
Nous allons faire un petit coucou à notre arbre photogénique, qui l’est quand même plus en hiver qu’en été.
Le Mont Tendre.
Au col.
Le Mont Tendre est désert et la descente sur le Chalet de Yens se fait sans rencontrer âme qui vive.
Champ de fleurs…
La Cabane du Servan est prise d’assaut tant par les vaches que par un groupe de randonneur. Ça sent la saucisse grillée et nos papilles s’affolent.
Lorsque trop de choix ne tue pas le choix mais ouvre des portes tout azimut. Vive la Suisse et ses 65’000 km de sentiers balisés.
Nous retrouvons le sentier qui monte à Pierre à Coutiau. C’est un joli sentier où les rochers et les racines affleurent. Quoique facile, il faut quand même regarder où poser les pieds.
Cet endroit, c’est mieux qu’un pèse-personne. Nous saurons si nous avons pris du poids lorsqu’il faudra se tortiller pour passer.
Une pause Clif Bar s’impose. Nous visons la Cabane du Cunay.
Les gardiens sont en train de fermer la cabane. Le week-end fut animé, nous disent-ils, avec un groupe de jeunes qui a passé la nuit.
L’endroit est infesté de chenilles. Elles sont sur les murs, les tables et chaises, au sol. Il y en a partout. Le gardien nous propose l’achat de boisson, offre que nous acceptons avec plaisir. Jus de pomme pour moi, Rivella pour Stefano. C’est bon, même si c’est moins frais qu’hier.
Après une courte pause, nous repartons vers le Grand Cunay, que nous atteignons accompagnés de quelques gouttes de pluie. What! De la pluie ? Mais, mais, ce n’était pas prévu !
Les quelques gouttes de pluies se transforment en une belle averse. Une pluie d’été avec des gouttes qui, lorsqu’elles s’écrasent, prennent la taille d’une pièce de 5 francs. Nous nous abritons sous l’avant-toit du chalet, espérant que l’orage ne s’invite pas à la fête.
Lorsque l’averse redouble, nous nous réfugions à l’intérieur. Des bruits suspects sur le toit nous font mettre le nez dehors. Oui oui, c’est bien ça, il grêle. De beaux grêlons de 1 cm de diamètre.
Après discussion, nous décidons de partir sans attendre que ça s’arrête. Nous avons peur que l’orage n’arrive vraiment. Stefano enfile sa Gore-tex et moi… je me mords les doigts d’avoir laissé la mienne bien au sec dans la voiture. J’enfile une veste légère en priant qu’elle ait un minimum de traitement déperlant.
Mais ne vous méprenez-pas : nous trouvons la situation assez cocasse et sommes d’humeur joyeuse.
Nous descendons vers le Couvert du Grand Cunay sous la grêle. La pluie nous poursuit encore jusqu’aux Mont de Bière Derrière.
Nous optons pour le chemin le plus facile, à savoir suivre la route qui part des Monts de Bière Derrière pour arriver à La Foirausaz. Sans la pluie nous aurions préféré monter aux Mont de Bière Devant avant de redescendre.
Le soleil revient avant que la pluie ne s’arrête, nous gratifiant d’un sauna gratuit : nous sommes autant trempés dehors que dedans, ce qui n’est pas sans nous rappeler quelques balades à Houston.
Le Couvert de la Foirausaz, sous une autre lumière que celle de ce matin.
Joli petit insecte vu sur le bord du chemin…
L’arrivée à la voiture : il est 19h30.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Flore du jour
Voilà un reste d’anémone des bois.
Autoportraits du jour
A la cabane Les Yarpes.
Fait depuis notre arbre à pique-nique, aux Rochettes.
C’est la fête aujourd’hui : au col, au pied du Mont Tendre. Stefano boude :-).
Après la pluie et la grêle ! Là, nous boudons tous les deux … :-D