Promesses tenues. Le week-end est là et, à la clef, deux jours de temps magnifiques prévus et… confirmés. Yes!
Pas une raison quand même pour mettre le réveil (il a été éteint et rangé hier, vendredi matin, 5h26 du mat’). Hier, nous avons préparé les affaires, il ne restera que les CamelbaK à remplir et les sandwichs à préparer. Bien nous en a pris, il est 8h30 lorsque Stefano ouvre un œil.
10h30 nous sommes à la St George, au parking du Fort. Cette fois-ci, pas d’errance sur les petites routes, nous arrivons direct à bon port.
La journée s’annonce haute en couleurs.
Nous partons d’un bon pas, face à la pente. Direction : un très ancien pâturage, disparu aujourd’hui, appelé Sous la Roche. À proximité, les vestiges d’un site verrier et de l’ancien chalet d’alpage.
Les verriers avaient le même comportement que les méchants extraterrestres : ils investissaient une forêt dont la valeur marchande du bois était faible et la consumaient littéralement pour fabriquer du verre. Lorsqu’il n’y avait plus rien à brûler, ils déménageaient pour une autre forêt. Les méchants extraterrestres, eux, font la même chose, mais avec les planètes.
Ces pierres, à droite du droit, sont les vestiges d’un four.
Nous arrivons près des ruines du Chalet de Sous La Roche. Il n’en reste vraiment pas grand chose. Quelques pierres dessinant un vague rectangle et la citerne, d’une capacité de 35’000 litres.
Un peu d’histoire :
Le Chalet Sans-Souci. Propriété de Gimel, ce chalet peut être loué à la nuit ou à la semaine.
Non loin, un refuge. Sans nom celui-là.
Bon, nous avons fini de jouer aux touristes. Il est temps de passer aux choses sérieuses. Nous allons monter au Mont Tendre, mais pas par la voie la plus directe.
Il y aura d’abord La Corentine, puis le Pré de Mollens, le Pré de Ballens et enfin l’ascension finale vers le plus haut sommet du Jura. On ne rit pas.
Le Pré à l’Âne a peut être existé mais il n’en reste rien. La forêt occupe les lieux.
Un peu plus loin, nous croisons un monsieur solitaire, appareil photo et objectif de taille fort respectable autour du cou. Ce matin, il a vu un sanglier et nous montre volontiers une ou deux photos. Lorsque nous lui disons que nous allons à la Correntine, il nous prévient que le sentier a été abîmé par des coupes de bois et qu’il est jonché de branchage.
C’est le moins que l’on puisse dire. Nous manquons de trébucher à chaque pas car il n’y a rien de plus traître que les branches. Elles n’ont qu’un seul objectif dans leur après-vie : faire trébucher le plus grand nombre de randonneurs. C’est comme si elles se vengeaient.
Nous rejoignons tant bien que mal la route qui mène au Pré de St-Livres, route que nous suivons sur quelques centaines de mètres. Puis vient une piste forestière, confortable et à la pente douce. Nous marchons à flanc de montagne, parallèlement au Pré de St-Livres, éloigné de 500 mètres environ.
Nous prenons une belle suée dans la forêt (comprenez donc à cause d’une belle montée) et arrivons à La Corentine.
La Corentine, c’est plutôt ce chalet-là. Le chalet du ski club de Bière.
Le chalet d’alpage s’appelle, en patois, La Correntenaz.
Entre le « r » de La Corentine et le double « r » de La Correntenaz, j’en perds mon latin. Le vieux chalet est plein de charme.
J’ai un coup de foudre pour le banc. En premier lieu j’ai pensé que la pluie et le vent l’avait abîmé. Mais non, il a été peint imitation vache. Comme le premier snowboard de Luana, qui mesurait à peine 95 cm.
Nous continuons vers le Pré de Mollens.
La semaine passée, nous avons lu assidûment le contenu d’un excellent blog, celui d’Olivier, berger et occupant du Chalet de Mollens: L’alpage du pré de Mollens. Nous avons particulièrement aimé l’écriture, l’humour et la mine d’informations mise à disposition du lecteur. Mais aujourd’hui, aucune chance de croiser Olivier. Les vaches sont redescendues en plaine et le chalet doit donc être fermé.
Mais avant le Pré de Mollens, il y a le Pré de Ballens. Et, évidemment, le pré de Ballens abrite un chalet, occupé l’été par un certain Monsieur Claude, bien-aimé voisin d’Olivier. Monsieur Claude parcourt tous les jours le km de distance qui sépare les deux chalets pour prendre un café.
Olivier écrit : « ici, avoir un bon voisin, même à un kilomètre, c’est important… ».
Les fenêtres sont ouvertes.
La partie gauche du chalet abrite une salle mise à disposition du ski club de Ballens. C’est le Palace Piguet, lit-on au-dessus de la porte.
Puis vient le chalet du Pré de Mollens.
Difficile de croire que les vaches ne sont plus là et que le chalet est fermé pour l’hiver… Olivier ne doit pas être très loin.
Elle est craquante, cette petite vache…
Commencent alors les choses sérieuses. La montée vers le Mont Tendre, ce qui j’ai appelé tout à l’heure l’ascension finale.
Nous changeons de direction et suivons une route qui mène vers un réservoir mais que nous quitterons avant d’y arriver.
Ensuite, Stefano improvise. Il n’y a plus de sentier et il a repéré sur Google Maps un passage entre les falaises permettant d’accéder au Mont Tendre.
Mais avant, nous découvrons un joli réservoir.
Aussi beau dehors que dedans…
Nous zigzaguons entre les bouts de falaises et les passages franchissables. Un peu de scrambling s’avère parfois nécessaire.
Mais nous rejoignons très vite la crête et le sentier.
La vue est tout simplement magnifique. Appréciez la longueur du mur, qui s’étend à perte de vue.
Nous y sommes !
Aujourd’hui n’est pas le bon jour pour espérer être seuls. J’attends patiemment que le point géodésique se libère.
Les planeurs tournent au-dessus de nos têtes. Savez-vous qu’un planeur fait du bruit, beaucoup de bruit ? Et lorsque vous en avez 5 qui tournicotent, vous avez l’impression d’être au beau milieu d’une ruche.
Nous ne restons que quelques minutes, le temps de dévorer nos sandwichs. Nous repartons, en suivant la crête, en direction la Pierre à Coutiau.
Nous arrivons non loin de l’Aurore. Nous retrouvons notre sapin-jupe, qui a pris un peu de volume durant nos 5 années d’absence.
L’Aurore, à contre jour.
En Suisse, impossible de s’ennuyer. Si vous ne savez pas quoi faire, suivez un chemin balisé de jaune et bientôt vous ne saurez plus où aller.
Le Grand Cunay.
Un petit couvert, non loin du Grand Cunay. Regardez le ciel : vous y verrez deux planeurs.
Nous arrivons aux Monts de Bière Derrière. Il n’y a plus de bétail mais le chalet semble encore occupé.
Nous suivons le sentier vers le sud, qui nous mène tout droit aux Monts de Bière Devant.
C’est un pâturage abandonné. Nous y avions croisé autrefois des randonneurs qui nous avaient dit que le pâturage avait été mis au ban.
Le chalet est ouvert au public et placé sous la sauvegarde de ce dernier. On peut y manger voire même dormir.
Stefano est très « en colère » de cette mise au ban. Il n’a pas tort. Il y fallu des des années et des années de dur labeur fourni par les paysans pour défricher le terrain et le transformer en pâturage. Pâturage qui est en train de disparaître, se faisant absorber par la forêt. Stefano décrète que lorsque nous serons à la retraite, nous réhabiliterons le pâturage : zacky-boy à la main nous redonnerons au pré sa splendeur d’antan. Et si le zacky-boy ne suffit pas (et surtout si nous nous lassons), nous amènerons les moutons, les chèvres ou toute autre créature à l’appétit féroce. Ça fait du bien de rêver…
Le Chalet Neuf, en direction du Pré d’Aubonne et du Sapin à Siméon.
Le Pré d’Aubonne justement, juste avant de traverser la route du Marchairuz.
Nous partons vers le Contour des Lâpes, cette route forestière maintes fois parcourue, en montée ou en descente, à pied ou en raquettes.
Back to square one.
Un seul adjectif pour décrire cette journée : exceptionnelle. Nous nous en sommes mis plein les yeux (et les jambes d’ailleurs). Inutile de vous dire que nous avons bien l’intention de remettre ça demain !
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Quelque part sur la crête, en redescendant du Mont Tendre. Stefano fait la moue !