Retour à la Baragne Haute, sur les lieux de notre rencontre mémorable avec un lièvre. Mais comme nous préférons les courbes aux lignes droites (notre boucle a d’ailleurs un petit air de champignon nucléaire), nous n’y arriverons qu’après une série de tours et détours dans notre Jura bien-aimé.
Et c’est reparti pour une belle journée et randonnée au départ du parking, non loin du Creux des Abériaux.
Pour commencer en beauté cette journée, nous allons vers le Chalet des Orgères. Au passage, je tente pour la énième fois de rendre hommage à ce majestueux sapin, mais une fois de plus, c’est raté.
Et pourtant, il est impressionnant. Un chandelier naturel. Que dis-je, un candélabre. Un mort-vivant, vu que plus de la moitié de ses branches sont mortes.
De l’autre côté de la route, le pré par lequel nous descendons parfois, pour raccourcir le retour à la voiture.
Et là, le chalet des Orgères, au drapeau suisse flottant fièrement au vent.
C’est par le Sentier des Crêtes que nous montons aux Valouses.
Les clôtures ont été levées et certains passages de clôtures sont délicats. Certains requièrent même de défaire du fil de fer barbelé alors qu’une poignée en plastique, à 1,90 CHF chez Landi ferait bien l’affaire. Mais bon, qui dit que le paysan n’en est pas arrivé là à force d’être excédé par les gens ne fermant pas les barrières ?
Au loin, Mondion.
Le chalet Les Valouses.
La magnifique Combe de la Valouse, avec, au fond, le Crêt de Mondisé (caché derrière un sapin, je vous l’accorde).
Nous arrivons en vue du chalet Les Pralets. Ouf, les randonneuses que nous avons orientées vers les Valouses et qui nous suivent de loin sont soulagées. Nous ne les avons pas égarées.
Au premier plan, le pré à faucher. Ce que nous appelions auparavant corral. C’est en fait un enclos pour conserver de l’herbe, qui sera fauchée pour nourrir une bête malade à l’écurie.
Les Pralets.
Pour aller à La Baragne, il nous faut passer la Combe des Bégnines. Et donc la crête du Mont Pelé et du Mont Sâla. C’est parti donc pour l’ascension du Mont Pelé par notre sentier secret. Sentier toujours aussi technique et raide. Ce qui explique l’absence de photos jusqu’à ce que nous arrivions au sommet.
Sommet qui n’est d’ailleurs pas le vrai sommet, le vrai se trouvant plus loin, difficile d’accès et moins photogénique. Pour quelques mètres de différence (19 exactement), on va pas en faire une histoire d’état.
En cheminant vers le Cimetière des Bourguignons, nous évoquons notre rencontre avec les Barillier conduisant leur quad, les mercenaires suisses et imaginons les corps des bourguignons jetés dans les nombreux trous disséminés dans la forêt.
La croix du Cimetière des Bourguignons qui n’est pas vraiment au bon endroit par rapport à la carte.
A côté, un réservoir dans lequel nagent des tritons.
Passage par la Gouille au cerf…
qui nous amène près de la Cabane des Électriciens.
En enfilade : la citerne de la Cabane des Électriciens, Le Couchant et Les Begnines.
Les choses sérieuses commencent. Nous longeons le bord ouest du pâturage du Couchant pour descendre, via les bois du Couchant, vers le Creux à la Neige.
Chemin faisant, rencontre avec un panneau massacré.
Le Creux à la neige, ainsi marqué sur la carte officielle, alors qu’ici il est annoncé comme Creux de Neige.
C’est un trou ! Plutôt profond. Nous évitons d’y jeter un caillou, des fois que quelqu’un soit en bas.
Nous poursuivons la descente, cette fois à travers les Bois de la Baragne. Tout à l’est du pâturage, il y a un petit « couvert » dont la seule fonction est de recueillir de l’eau.
Pas très joli, mais efficace.
Et voilà ce que nous appelons l’Ancien chalet de La Baragne mais qui, d’après un local, est connu sur le nom de chalet à quatre pans. De la forme du toit.
Stefano localise le Chalet de la Baragne Haute sur son GPS et nous nous engageons dans la forêt.
Juste avant de quitter le pâturage, un joli chalet sans nom.
Bien avant que nous n’arrivions au chalet, une odeur de bois brûlé vient chatouiller nos narines. Lorsque nous entendons des éclats de voix, nous n’avons plus aucun doute : le chalet est occupé. Bon, ben plutôt que des photos, allons faire connaissance avec les occupants. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Un, puis deux messieurs viennent nous accueillir et la conversation s’engage. Ce que nous pensions être un chalet d’alpage est en fait un chalet privé, acheté à des français il y a une dizaine d’année et retapé avec amour. Son propriétaire nous décrit les travaux effectués, le toit refait et amené par un hélicoptère, les murs crépis avec de la terre locale. Sur la terrasse, 4 jeunes chantent accompagnés par une guitare et un violon. Lorsque le propriétaire nous propose de visiter, nous ne pouvons refuser, même si nous savons très bien que nous ne pourrons pas respecter les deux mètres de distanciation sociale. Mais, à ce moment précis, refuser aurait vraiment été impoli. Lorsque nous arrivons sous l’auvent (une voile suspendue), les jeunes s’arrête de chanter un court instant pour nous souhaiter la bienvenue. C’est chou. L’intérieur est sobre et propre. Un peu trop de « bordel » à notre goût mais l’escalier et la rambarde qui mène à une mezzanine / chambre à coucher sont de toute beauté.
Avant que nous ne partions, nous nous voyons proposer de l’eau. Même si nous refusons (nous avons largement assez de quoi finir la balade), cette offre nous fait chaud au cœur et nous rappelle la solidarité si fréquente aux USA.
Nous quittons les lieux, non sans avoir remercié chaleureusement nos hôtes.
Et c’est en discutant avec animation de notre rencontre du jour que nous montons vers le Crêt des Danses. Non sans s’arrêter au passage pour admirer le Creux du Croue.
Le Crêt des Danses, où nous arrivons, à peine essoufflés.
La descente vers le chalet du Croue nous semble bien raide. Il est vrai que nous avons l’habitude de la faire dans l’autre sens. Atypique, je vous dis, atypique, cette boucle.
Nous repartons vers le cimetière des Bourguignons, mais très vite, prenons la direction du sud, vers la Combe gelée.
Il n’y a pas de vrai sentier, mais de vagues traces.
A la Combe gelée, nous retrouvons un sentier qui suit un mur et nous amène derrière le refuge La Bûcheronne.
Et voilà le travail !
Nous retrouvons la route que nous suivrons, un peu par paresse jusqu’à la voiture.
Là, ce sont Les Bioles où les coupes de bois ont été bon train. Découverte ce jour, la signification du mot « biole », qui n’est autre qu’un synonyme de bouleau (et pas de boulot !).
Pour éviter un couple de randonneur qui avance moins vite que nous mais qui occupe toute la largeur de la route, nous faisons un petit détour par le refuge d’Oujon. Stefano, qui marche devant, voit un lièvre détaler. Ils sont partout, ces lièvres… Quand je pense que notre première rencontre avec un « bossu du Jura » date de l’hiver 2018-2019.
Et voilà une boucle parfaite. Partis d’un côté, rentrés de l’autre.
Flore du jour
C’est une Euphorbe, c’est sûr. Mais est-ce la bonne ?
Itinéraire du billet
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au Cimetière aux Bourguignons.
Au refuge d’Oujon.