Petite marchouillette volée aux conditions météo désastreuses des dernières et des prochaines semaines. Le mois de juin 2020 promet d’être humide et pluvieux. L’objectif du jour est de retourner voir La Bûcheronne, celle de St-George, si possible en restant au sec. Mission accomplie.
Hier, samedi, dans un moment de folie aveugle, nous avons décidé de faire confiance au radar des précipitations de Méteo Suisse. Lu sur un écran d’iPhone, le jeu consiste à observer une carte de la Suisse (soit un rectangle de 4 cm sur 3) et plus précisément la côte nord du lac Léman (donc un rectangle de 0.5 cm sur 1) et à voir si des formes de couleurs, symbolisant l’intensité des pluies, survolent ces quelques pixels sur une échelle de temps. Rien. Du rouge, du jaune, du vert, du bleu tout autour mais du vide au dessus de nos têtes. Et ce pendant les 90 prochaines minutes. Prudence étant mère de sûreté, je case les Goretex dans mon sac à dos. Fous ? Certes. Inconscients ? Que nenni. La morale de l’histoire ? Nous sommes rentrés sous une pluie fine.
Donc aujourd’hui, vers 11 heures, malgré les crêtes encombrées de nuages, un coup d’œil au radar montre quelques poches isolées de pluie. Sans mention d’orage et de foudre avec une dégradation prévue aux alentours de 17h.
Il faut donc se dépêcher et choisir un départ de sentier pas trop loin.
Ce sera donc Marchissy et le groupement forestier de la Serine.
Ciel gris, route grise mais entre deux, du vert éclatant. Le temps humide mais assez chaud profite à la végétation.
Nous nous chauffons les mollets sur la route. Nous avançons à pas rapides,. L’air est frais, il ne pleut pas. Le bonheur complet.
Le mauvais temps a ses avantages : comme l’absence d’ombre, qui nous permet de photographier tous les côtés des chalets.
Hum… aucune chance d’apercevoir le Mont Blanc aujourd’hui.
Après La Grillette, nous suivons le Sentier du Coq.
Ces bouts de ficelle tirés le long du sentier témoignent du passage récent du bétail.
Le Pré de Joux. Le nombre de voitures garés à proximité nous tient à l’écart.
Du Pré de Joux, le sentier nous ramène sur la route pour repartir de plus belle à travers la végétation.
Juste avant d’arriver au refuge La Bienvenue, des cytises bordent le chemin. Si nous en avons entendus parler, en avons deviné un ou deux à l’automne à cause de leurs grappes de fleurs séchées, ce sont les premiers que nous croisons dans la montagne. Les troncs et les branches sont graciles et les fleurs pendent sur des tiges d’une vingtaine de centimètres, très régulièrement et symétriquement réparties. C’est très beau.
Au refuge, des voix, beaucoup de voix, et deux California garés qui me font la nique.
Passage près de ce panneau. Je ne trouve nulle trace de la Gravière à Terry.
Nous délaissons Les Echadex pour faire un détour par la Perroude du Vaud.
Le pré est envahi de gentianes et de vératre.
Marrant. Pendant que j’écris ces lignes, à côté de moi Stefano est en train de relire un billet de notre voyage dans l’État de Washington. A notre arrivée, nous avions découvert la forêt humide, constituée d’arbres gigantesques et moussus. Cette photo m’y fait penser.
Nous passons la Perroude du Vaud sans nous arrêter et continuons vers celle de Marchissy.
Nous croisons quelques randonneurs et rencontrons une dame qui venait régulièrement à mes cours de BodyStep, bien avant que nous déménagions à Houston. Elisabeth, si je me rappelle bien. Déjà, à l’époque, je voulais être comme elle à son âge. L’âge d’une dame ne se divulgue pas. 10 ans plus tard, elle n’a pas changé. Elle part devant nous et nous n’essayons même pas de la rattraper.
A la Perroude de Marchissy, les fenêtres entrouvertes laissent s’échapper des conversations. Des outils sur les tables, dehors, suggèrent des travaux en cours ou à venir.
La faim nous tenaille mais l’herbe humide et les rochers moussus ne sont pas assez hospitaliers. Nous attendrons d’arriver au Crêt de la Neuve, où flotte un joli drapeau tout neuf.
Un homme s’affaire auprès d’un feu. Il nous apprend qu’il vient de Soleure et qu’il parcourt pour la septième fois les Crêtes du Jura. Ici, c’est son coin préféré, nous dit-il en anglais, notre seule langue commune. Il y passe en général 3 jours, sur les 3 semaines que durent son périple.
Nous mangeons près de la croix car tout le monde sait qu’un sandwich se digère mieux à proximité d’une croix.
Même si nous devons nous couvrir, le manque de soleil ne vient pas gâcher la balade tant l’atmosphère est … « spéciale ».
Stefano passe un petit moment au téléphone pour souhaiter un joyeux anniversaire à son petit frère. Pendant ce temps-là, je m’amuse à remplir ma carte mémoire.
Ce petit arrêt nous a refroidit et nous sommes contents de repartir. Je suis même un peu déçue lorsque Stefano me dit qu’à partir de là « ce n’est plus que de la descente ». Mais en même temps, je ne le crois qu’à demi.
Nous faisons un petit détour pour aller voir ce que nous pensions êtres des tobrouks. Mais l’absence d’ouverture circulaire nous fait douter.
Nous partons vers le Petit Pré de Rolle, sous le soleil. Si si, vous avez bien lu. Nous avons droit à une magnifique et longue (enfin 30 bonnes minutes) éclaircie.
Pour profiter au maximum du soleil, nous descendons au Pré de Rolle, ou, au moins jusqu’au couvert. Les vaches étaient là récemment et elles ont laissées de belles bouses de vaches bien fraîches et encore toutes humides des dernières pluies. Ce qui semble les rendre irrésistibles pour les mouches. Chaque « torta » (tarte ou gâteau en italien) est recouverte de mouches. Lorsque nous passons à proximité, elles s’envolent toutes avec un bourdonnement presque inquiétant.
L’extrémité sud du Pré de Rolle.
Nous passons le mur et prenons quelques minutes à y replacer des pierres.
Au couvert, les petites vachettes nous attendent. Par précaution nous enjambons très vite le fil électrique visible à droite de la photo. Ce n’est qu’un fil, mais psychologiquement c’est rassurant, d’autant que ces créatures poilues sont parées d’une belle paire de cornes.
Et quand je dis belle paire de cornes, ce n’est pas un euphémisme.
Ces jeunes génisses portent un anneau anti-tétée. Elles sont sans doute sevrées depuis longtemps mais il est fréquent que les vaches, jeunes ou adultes, se tètent entre elles.
Un peu avant d’arriver à L’Eau pendante, nous regardons une fois de plus la sculpture en bois représentant un chamois, histoire de tenter de lui trouver un charme quelconque. Mais non, notre tentative reste vaine, comme les fois précédentes. L’ours de L’Eau pendante est un poil plus réussi même si sa bouche dessine un sourire un peu naïf, compte tenu du fait qu’il a boulotté un ou deux bûcherons .
Nous voilà à La Bûcheronne, justement.
Qui elle aussi a droit à sa sculpture : un bûcheron.
Nous faisons un petit détour par l’Ancien Pâturage du Grand Pré, dont il ne reste que quelques murs, enfin, des murs reconstruits avec les pierres qui traînaient par là.
Juste avant d’arriver aux Frasses, nous remontons voir la cabane de la Combe Froide et surtout voir si les bouteilles de vin « oubliées » par des fêtard derrière le barbecue y sont toujours. C’est effectivement le cas.
Les Frasses, vue de loin.
Nous rejoignons la route qui mène à Longirod, route que nous quittons dans le virage pour descendre vers La Reguéla.
Dans le virage, le mur est relativement récent et des passages pour animaux y ont été aménagés.
A La Reguéla, des vaches brunes et bien trapues nous regarde placidement, presque tristement.
La Reguéla.
Dans le bois qui sépare La Reguéla de La Goncerue.
La Goncerue sera notre dernier chalet du jour. Il est désert et le bétail n’y est pas encore arrivé.
Nous rejoignons la voiture en suivant un sentier pour chevaux.
Voiture que nous retrouvons entière, sans décoration sur le pare-brise.
Flore du jour
Itinéraire du billet
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au Crêt de la Neuve.
Au Petit Pré de Rolle.