Pour mon plus grand bonheur Stefano se résout à repartir vers Gold Butte National Monument, avec à la clé 29,5 km de piste assez roulante et 2 km de chemin caillouteux à souhait. Derniers kilomètres que je propose à Stefano de faire à pied, mais nous les ferons pour finir en voiture en roulant au pas. Depuis qu’il m’a montré des photos de Kohta Circus, je trépigne de joie à l’idée de voir cet immense panel.
Nous trouvons assez drôle de nous remettre à la même place qu’hier, au centimètre près. Numero uno again!
L’air est incroyablement pur. Il fait froid, entre 0 et 3 degrés. Le silence est absolu. Silence que nous rompons allègrement, papotant de choses en d’autres, en marchant d’un pas vif histoire de nous réchauffer. Nous refaisons en sens inverse un petit bout de piste parcouru hier, en revenant de Black Mountain.
Un vaste espace est clôturé, afin de préserver les Bearpoppies (Arctomecon california). Compte tenu de la saison, aucune fleur ne vient égayer les quelques buissons rachitiques qui poussent. En fond, la Black Mountain.
Nous avons joué la carte de la prudence car la piste est tout ce qu’il y a de carrossable. En tout cas jusqu’au parking du départ du sentier qui mène à Kohta Circus.
Black Mountain. Elle n’est pas si noire que ça, finalement.
En fait de sentier, nous commençons par suivre un wash. Il n’a pas plu depuis longtemps et le sable est meuble, nous obligeant à forcer sur les mollets. Lorsqu’un vrai sentier s’écarte du wash nous ne nous faisons pas prier pour le suivre.
Les Joshua trees se font de plus en plus présents. Certains sont de très beaux spécimens.
Le terrain devient plus accidenté et le sentier se faufile entre deux crêtes de slick rock. Après environ 1h30 de marche, une descente de canyon se dessine sur notre droite. Le sentier semble y aller résolument.
Le premier panneau de pétroglyphes de Kohta Circus nous saute aux yeux.
Notre premier réflexe consiste à étudier le terrain afin d’évaluer si nous pourrons nous en approcher ou non.
Nous arrivons à la même conclusion : comme d’autre l’ont déjà fait, nous devons monter par la gauche, par la zone caillouteuse pour arriver au pied de la falaise. De là, il nous faudra passer le gros rocher et après… et bien nous verrons. Car même si ce n’est pas évident sur la photo ci-dessus, la pente est raide, quasiment verticale.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Un bonus, en arrivant au pied de la falaise.
Puis un autre…
Le passage du rocher nécessite un peu de crapahute. Une fois de l’autre côté, c’est un peu plus compliqué. L’heure est à la négociation. Qui y va ? Et sous quelles conditions. Moi, je déteste voir Stefano dans des situations où le moindre faux pas peut se solder par une chute. Et là, c’est le cas. La marge de manœuvre est un peu rikiki, non ?
Pas convaincu ?
Je respire lorsque Stefano me rejoint.
Les pétroglyphes sont très précisément dessinés.
Un second panneau, à gauche de celui-ci dessus, est consacré aux chèvres.
Nous redescendons prudemment et continuons dans le canyon : personne n’est à l’abri d’une bonne surprise, non ?
Mais nous ne trouvons rien ; ces beaux cailloux, qui nous semblent parfait pour du pecking sont désespérément vides. Quel gâchis !
Après une trentaine de minutes, nous revenons sur nos pas.
Il nous reste maintenant à trouver le plus grand panneau, celui qui a donné le nom au site de Khota Circus. Il est immense paraît-il. Plus de 27 mètres de large sur près de 2 mètres de haut. Impossible à faire tenir sur un seul cliché.
C’est en revenant sur nos pas que nous nous rendons compte que nous l’avons raté à l’aller, trop concentrés par le magnifique panneau aperçu en premier. Il est à hauteur d’homme et est très abîmé.
La quantité de dessins est phénoménale ; et c’est sans compter ceux qui ont été recouverts par d’autres.
Un gros coup de barre me rattrape. Je m’allonge un moment et m’endors doucement sous la chaleur du soleil. Les clic-clac répétés des photos de Stefano me sortent de ma torpeur.
Le moindre espace est occupé.
Nous avons fini notre visite. Il nous reste encore quelques dessins, aperçus avant notre descente dans le canyon.
Nous aimons bien ce dessin, reprenant un motif naturel d’alvéoles creusées dans la roche.
Nous quittons avec regret Khota Circus et le retour se fait par le même chemin qu’à l’aller. Pas pressés pour un sou, nous prenons notre temps, laissant nos têtes se vider des derniers mois de travail.
Le soleil est maintenant haut dans le ciel et il fait chaud. Quelques centaines de mètres dans du sable bien profond et dans une légère montée nous laissent haletants.
Dernier Joshua tree de la journée.
Nous arrivons vers 14h30 à la voiture. Trois jeeps arrivent alors que nous partons.
Ce soir nous dormons à Saint George, dans l’Utah voisin, dans un hôtel presque neuf. Il n’y a que 130 km à parcourir depuis le parking du Falling Man, et nous perdons aussi une heure au passage, ce qui fait qu’à 17h, nous sommes à l’hôtel.
Stefano avait prévu de manger dans un restaurant japonais – le Sakura Japanese Steakhouse – mais plus de 20 personnes attendent de pouvoir s’attabler. Nous nous rabattons sur le Denny’s qui est juste à deux pas de là.
Le Denny’s, c’est une valeur sûre : jamais extraordinaire mais il y a toujours moyen de trouver du poulet et des légumes. Nous prenons, comme souvent, un menu spécial 55+. Nous remarquons en éclatant de rire, que cette fois, nous faisons vraiment partie du club des 55…
Autoportraits du jour
Lors de notre exploration.