Étonnamment, la nuit dans notre chambrée de 20 et quelques lits fût plus silencieuse (OK nous dirons moins bruyante) que celle à 4 passée la veille. Pour cause. Le seul ronfleur était éloigné de plus de 5 mètres et je soupçonne ces voisins directs d’avoir distribué quelques coups de pied ou coude en douce.
Néanmoins, hier soir, nous avons instamment demandé à notre guide de nous trouver une hutte à 4 lits pour ce soir. Notre dortoir, situé au premier étage de la hutte commune, est accessible par une échelle abrupte, étroite et un peu trop aérienne. Lors de notre sortie nocturne, la descente (et la remontée d’ailleurs) s’est avérée plus périlleuse que prévue.
Le menu du petit-déj est sans surprise : porridge de millet dans lequel nous émiettons du pain, omelette, rondelles de fruits et légumes frais.
Sur les vitres, des autocollants de tous les pays du monde. Zut, nous aurions dû prendre quelques autocollants Two Swiss Hikers !
Hier, cette « place » était encombrée de tentes de toutes tailles, marques et couleurs. Tout le monde a déménagé ce matin, aux aurores.
Nous avons notre hutte. Nous y transposons nos affaires. Nous sommes contents. D’autres, moins chanceux, à moins que ce soit par choix, passerons la nuit sous la tente.
Aujourd’hui, la journée est plutôt relax. Randonnée-balade de quelques heures, l’objectif étant de nous acclimater et également de découvrir comment réagissent notre cardio et notre corps face à l’effort en altitude.
Nous partons en direction du Mont Mawenzi.
Eric, notre « assistant guide » vient avec nous. Eric et Godfrey partent en touriste, sans eau ni nourriture, sans sacs à dos, les mains dans les poches (et c’est le cas de le dire…).
Au loin, le Mont Mawenzi.
Et bientôt, le Mont Kilimandjaro apparaît.
Nous retrouvons ces arbres-cactus à l’allure si caractéristique. Je jubile…
Le temps est mitigé. Des nuages voilent le soleil à intervalle régulier.
Une fichue douleur à l’épaule rend l’utilisation des bâtons difficile. Allez comprendre ! Elle ne s’est jamais manifestée auparavant avec une telle intensité.
Derrière nous, l’équipe de photographes de REI.
Zebra Rocks.
Une falaise, zébrée de noir et de blanc. Le nom était tout trouvé.
Nous atteignons une croisée de chemins.
À droite, le camp Mawenzi. Nos guides ne sont pas très motivés pour y aller… Nous comprenons que cela ne fait pas partie du « package ».
Nous continuons donc à gauche, en direction de Kibo.
Nous arrivons à un col, au terme de notre balade du jour, quelques minutes après midi.
D’un côté, le Mont Kilimandjaro. Le camp Kibo est visible, au bas du pierrier.
De l’autre, non moins majestueux, le Mont Mawenzi.
Nous sommes à 4’434 mètres au-dessus du niveau de la mer, notre nouveau record d’altitude.
Nous tentons l’envoi d’un message SPOT, message qui n’arrivera jamais sur Facebook. Nous en déduirons qu’il n’est jamais parti.
Godfrey et Eric sont intrigués par ce petit boîtier orange. Stefano leur en explique l’utilité, le fonctionnement et décrit les différentes options disponibles.
Nous aurions aimé continuer un peu plus mais à nouveau, l’enthousiasme de nos accompagnateurs fait que nous rebroussons chemin. Leur choix est dicté par la sagesse, nous assurent-ils. OK.
Nous voici donc sur le chemin de retour.
Nous retrouvons Zebra Rocks.
Godfrey nous propose de terminer la balade par une boucle. Oh Yes. Cette boucle implique de monter au-dessus de Zebra Rocks pour retrouver le sentier qui descend de Kibo. Nous sommes partants, bien sûr.
Ce sera un excellent test. Dieu que cette montée m’a semblé longue… Mon souffle est court, mon cardio dépasse allègrement les 120 bpm.
J’arrive péniblement en haut. Un mal de tête sourd se réveille. Je sens chaque battement de cœur au niveau des tempes et des yeux. Stefano est beaucoup plus alerte. Cela me laisse entrevoir l’épreuve qui m’attend demain. Mais je reste optimiste. Je ne m’étais pas préparé psychologiquement à cette petite montée. Demain mon mental sera prêt, et ça, ça change tout (enfin je l’espère et essaie de m’en persuader).
De l’autre côté du monticule (le mot colline serait inapproprié dans la démesure), le sentier qui descend de Kibo et que nous emprunterons dans demain.
Oups, le ciel s’est méchamment couvert… Nous n’échapperons pas à la pluie. Nous pressons le pas. Tout va bien car globalement le sentier descend.
Le camp est en vue lorsqu’il commence à pleuvoir. D’abord des petites gouttes éparses, qui se resserrent et grossissent. Mais lorsque nous arrivons au camp, il pleut franchement.
Innocenti nous attend pour le lunch qui n’est pas un pique-nique mais un véritable repas chaud.
Lorsque nous regagnons notre hutte, deux randonneurs viennent squatter les deux lits vides. Nous les accueillons avec plaisir : ils ont une bonne bouille. Et cette première impression se révélera être la bonne : Irina et Vlad(imir), deux américains d’origine russe, habitant à Boise, la capitale de l’Idaho, très sympathiques et très actifs.
Nous leur parlons de nos looooooooooooooongues vacances, ils nous racontent leur travail, leurs loisirs (faire du VTT dans les montagnes avoisinantes de Boise, leurs vacances…). Bref, nous sommes sur la même longueur d’onde.
Lorsque nous sortons, après une petite sieste, le ciel est dégagé et… le Mont Kilimandjaro est enneigé. Nous sommes tout excités.
Lors du dîner, Innocenti se montre que jamais désireux et déterminé à nous remplir l’estomac… « Manger beaucoup, manger beaucoup ; demain vous en aurez besoin ». Nous nous exécutons du mieux que nous pouvons.
Lorsque nous rentrons dans la hutte, Irina et Vlad sont déjà allongés. Vlad a mal à la tête. Nous échangeons quelques mots puis le silence retombe.
Il est 20h15. À 20h30, tout le monde dort.
Flore du jour
De plus près…
Autoportraits du jour
En allant à Zebra Rocks.
Et avec un de nos buddies, un Dendrosenecio kilimanjari.