Nous profitons de quelques heures gagnées sur notre voyage pour aller enfin découvrir les pétroglyphes d’Indian Creek. D’habitude nous nous contentons d’y passer en admirant ses falaises rouges. Cette fois, Indian Creek est l’objectif de notre balade.
Ce sont nos dernières vacances avant de rentrer définitivement en Suisse, après avoir passée plus de quatre ans bien remplies au pays de l’oncle Sam.
Nous avons hésité quant à notre camp de base : Kanab ou Blanding. Nous avons finalement choisi Blanding (et bonus, nous avons réussi à réserver notre suite royale au Super 8, notre maison ici en Utah) pour aller explorer les canyons de la Cedar Mesa, ou peut-être devrais-je dire Bear Ears National Monument.
Partis ce matin avant l’aurore de Houston, le départ de notre avion a été retardé de 2 heures, nous faisant craindre de rater la correspondance pour Durango, notre destination finale. Mais non, nous l’avons attrapé alors que l’embarquement commençait à peine. La prochaine incertitude était de savoir si nos bagages auraient le temps d’être transférés. En ce samedi 20 mai jour des 59 ans de mon Mammouth de frère, les dieux étaient avec nous et les bagages n’ont pas tardé à montrer le bout de leur nez sur le tapis roulant alors que Stefano prenait possession de la voiture.
Ah, l’aéroport de Durango… Un vrai bonheur. Deux portes d’embarquement, un tapis roulant unique pour les bagages et les comptoirs de location de voiture dans le même hall. En 10 minutes, nous avions tout fait et découvrions notre carrosse pour les prochains 7 jours : une Chevrolet Equinox, 4×4, qui après quelques kilomètres s’est révélée faire plutôt partie de la catégorie charrette. Mais bon, comme dit Stefano, elle roule et cerise sur le gâteau, l’abonnement Sirius XM est valide. Nous allons donc pouvoir écouter notre chaîne préférée, la BPM 51. Cool.
Courses habituelles au Walmart où le choix des barres est restreint. Nous ferons notre semaine avec 4 différentes sortes seulement. Beggars cannot be choosy, comme on dit ici.
Nous arrivons à Monticello un peu avant 16h30 mais le bureau du BLM est fermé le samedi. Ce n’est donc pas là que nous achèterons notre passe annuel pour la Cedar Mesa. Nous verrons, car il y a toujours moyen de laisser quelques billets au départ des sentiers.
Nous partons vers Needles mais nous arrêtons bien avant, à Indian Creek. Ça fait des années que nous savons qu’il y a des pétroglyphes mais nous n’avons jamais pris le temps de nous y arrêter, toujours pressés d’arriver à Needles pour soit y planter la tente, soit aller nous balader dans ses paysages magnifiques.
Mais aujourd’hui, nous avons deux heures ou plus à tuer. Le premier arrêt se fait à Newspaper Rock, histoire de se mettre dans l’ambiance et surtout de chausser nos chaussures de randonnée. C’est qu’il va falloir grimper à la base des falaises rouges d’Indian Creek, mondialement connues par les fanatiques d’escalade.
Pendant que je farfouille dans les sacs, Stefano en profite.
Il faut bien qu’il prenne en main son nouveau jouet, un Fujifilm X-T20 acheté récemment. Un appareil photo mirrorless qui recompose l’image. What you see is what you get. Pas de mauvaise surprise. Autre avantage : le poids divisé par deux ou plus par rapport à ma mastodonte de Canon EOS 80D.
Nous sommes prêts. Que les vacances commencent !
Fighting Men Panel
Le premier panneau s’appelle Fighting Men. Stefano me dit que je vais très vite comprendre pourquoi.
Au terme de notre première montée depuis plus d’un mois voici ce que nous trouvons.
Un magnifique panneau composé d’une trentaine de de pictogrammes
Parmi ces formes, deux figures se faisant face et tenant des objets à la main. L’hypothèse qu’ils soient en train de se battre est aisée à formuler.
Pour le reste, des bêtes à corne, des formes que nous avons déjà constatée sur d’autre panneaux ainsi que des représentations anthropomorphiques à partir desquelles émergent des atours qui les font parfois ressembler à des scarabées.
Nous suivons le pied de la falaise en quête d’autres découvertes. Quelques pictogrammes épars récompensent nos efforts, certains groupés, d’autres isolés.
Celui-ci est inaccessible.
Quant à ceux-la, ils sont aussi inhabituels qu’intrigants.
Il n’y a plus rien à voir. Nous redescendons à la voiture que nous déplaçons d’un ou deux kilomètres.
Hog Canyon
Nous marchons quelques centaines de mètres en remontant le canyon.
Pour l’instant, les pétroglyphes sont peu nombreux et très difficilement visibles.
Mais même dans ces conditions les deux grands pieds (1) se repèrent de loin.
Il est 17 heures passées. Le soleil est encore haut dans le ciel et nous nous en réjouissons.
Comme le sentier continue, nous continuons.
Nous découvrons d’autres dessins, toujours en très mauvais état.
Nous en avons la preuve : ce sont les Anasazis qui ont inventé la barre de Body Pump !
Le canyon est magnifique.
Un peu plus loin, nous remarquons quelque chose de très… inhabituel.
En haut d’un bloc de rocher très fin et inaccessible, des formes anthropomorphiques. Elles ressemblent énormément à des formes que nous connaissons, comme par exemple, celles rencontrées au Big Man Panel.
Pourquoi inhabituel ? Car là, ces formes ne sont pas gravées dans la roche par le pecking habituel mais dessinées par le frottement d’une pierre. Nous commençons par les qualifier de plagiat et à les attribuer à un abruti des temps modernes. Mais en regardant bien (enfin, elles sont à 10 mètres de haut), nous décidons qu’elles sont originales. Il y a aussi cet impact de balle qui nous fait pencher vers l’authenticité. Les cow-boys adoraient tirer sur les pétroglyphes. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Nous revenons sur nos pas. Nous avons encore Shay Canyon à explorer.
Shay Canyon
Il est 18h21. Vive l’été et les jours à rallonge.
Ce canyon est de l’autre côté de la route. Nous serons donc à l’ombre.
Il nous faut d’abord traverser un wash qui a oublié d’être sec. Nous sautons d’une pierre à l’autre et réussissons à garder les pieds au sec.
Voici le premier panneau de Shay Canyon.
Puis un second…
Très vite nous nous rendons compte de la richesse du site.
Des pétroglyphes, il y a en partout !
Le tout s’étale au pied d’une falaise, sur 500 mètres environ.
Les bêtes à corne sont reines !
Il est 19h passées. Nous arrêtons notre exploration. Nous devons rejoindre Blanding, en nous arrêtant à Monticello afin de croquer un morceau.
Allez, une dernière pour la route !
Flore du jour
Autoportraits du jour
Heu, y’en a pas !