Au programme ce matin, un aller-retour de 10 km en direction de Hotel Rock, un petit site de ruines des Ancestral Puebloans très pittoresque. L’itinéraire emprunte une route habituellement fréquentée par les 4×4 et les vélos de montagne (VTT).
Ah, quand même, c’est bon de dormir dans un vrai lit ! Et surtout de prendre une douche !
Nous quittons Blanding vers 7h30 et direction du Comb Ridge que nous passons.
Comme lors de notre balade a Arch Canyon, il y a 3 ans, nous empruntons une piste qui longe le wash d’un côté, et des propriétés privées de l’autre. En fait de propriétés privées, ce sont des terres indiennes. De nombreux panneaux Posted : No Trespassing ne laissent aucun doute : étrangers mal venus !
8h30. Prêts à partir… Aujourd’hui, nous allons rester en hauteur, sur le rim de Arch Canyon. Nous allons voir de ruines.
Nous suivons une piste pour jeeps, qui va nous emmener à proximité du rim.
Sur notre droite, le Comb Ridge. Au bas de cette barrière, le Comb Wash. Facile la géographie !
La piste évolue sur du slick rock. Elle semble assez technique pour des néophytes comme nous. De nombreuses traces d’huiles et traînées noirâtres en disent long quant aux sévices infligés aux voitures. Un jour, nous louerons une vraie jeep. Juste pour voir quelles sensations nous allons éprouver.
Nous nous rappelons cette balade à Moab. Nous avions été rejoints dans la descente par des jeeps. Si vous voulez jeter un coup d’œil sur le billet relatif, c’est ici et les meilleures photos sont à la fin ! Mais nous, nos ambitions seront moindres… Là, c’était beaucoup trop scary ! Une petite erreur et c’est la baignade dans le Colorado.
La montée jusqu’au rim est un peu demanding, juste ce qu’il faut pour nous réchauffer (il faisait 3 ou 4 degrés en quittant la voiture).
Nous voici a un view point. En bas, Arch Canyon.
La description du sentier/piste est parfaitement exacte. Le slick rock s’arrête et fait place au sable.
D’aucun pourrait penser que, bof, une balade sur une piste de jeep, ben , ce n’est pas très bucolique. Nous, nous y trouvons largement notre compte.
D’une part, le ciel est magnifique. La photo qui suit est une parfaite illustration d’une grande tempête de ciel bleu, avec la foudre qui va avec.
Et d’autre part, les couleurs sont extraordinaires. Les buissons ont toutes les teintes de gris-vert; sur la terre rouge orangée, l’effet est saisissant. Nous remarquons avec étonnement que les arbres morts, contrairement à ce que nous avons pu voir jusqu’alors, ne restent pas debout mais sont dispersés sur le sol. Nous nous demandons si c’est le résultat d’une intervention humaine ou un phénomène naturel.
Stefano pointe le doigt et désigne un rocher proéminent. Il me dit : je verrai bien Hotel Rock là-bas.
Plus nous nous approchons, plus cela semble réaliste. Le bloc a une cassure, à mi-hauteur. Nous avons déjà observé, pas plus qu’hier et avant-hier, que ce profil semble être le profil de prédilection des Puebloans.
Bientôt, il n’y a plus de doute. Nous distinguons des constructions.
Nous faisons d’abord le tour du rocher, histoire de voir s’il n’y a pas des surprises derrière.
Et des surprises, il y en a ! Deux petits greniers, encore à l’ombre. Étonnant ! C’est une des premières fois que nous trouvons des greniers exposés de cette manière.
L’ouverture du grenier de gauche, sur la photo ci-dessus, est intéressante : deux pierres plates de chaque côté et une baguette de bois pour le haut.
Nous revenons côté soleil et attaquons notre exploration.
Alors, c’est certain, ce ne sont pas des habitations mais plutôt des caches de nourriture.
Les murs sont fait de pierres, recouvertes de bout séchée.
Lorsque les surfaces de boue sont trop importantes, des petites pierres ont été incrustées, pour solidifier le tout. Sur la photo ci-dessous, à droite de la fenêtre, ces incrustations de pierre sont bien visibles.
Bon, pas facile de faire des photos lorsque la moitié du sujet est à l’ombre, l’autre en plein soleil.
Nous partons donc en direction du rim, histoire de voir si par hasard, nous ne retrouvons pas notre mystérieux grenier aperçu lors de notre balade dans Arch canyon, en contrebas.
Hotel Rock de profil.
Et là, le canyon… En fait, ce n’est pas Arch Canyon, mais un petit canyon adjacent. Donc aucune chance de voir notre petit grenier.
Nous longeons le rim vers le sud sur quelques centaines de mètres, histoire de laisser le temps au soleil de tourner et de voir dans quelle mesure il serait possible de descendre.
A moins de vouloir se casser le cou, il ne semble pas y avoir de passage accessible. Pourtant, c’est certain, les Ancestral Puebloans eux, devait connaître une route. D’où auraient-il pris l’eau pour faire la boue sinon ?
Nous ne ferons donc pas de boucle aujourd’hui. Nous revenons vers Hotel Rock. La lumière est un peu meilleure, un peu moins pire, disons.
Voici une belle brochette…
L’état de conservation des greniers est inégal. Ci-dessus, les murs sont encore solide et les deux ouvertures de gauche sont parfaitement conservées.
Sur un mur de boue séchée, nous distinguons encore les traces des doigts qui l’ont modelé.
Devant, notre lessive… Au fond, les Blue Mountains.
Certains plafonds sont recouverts d’une couche noirâtre. Simples dépôts ou traces de suie qui impliqueraient du feu ? Impossible de le savoir vraiment sans pénétrer dans les pièces, ce que nous nous gardons de faire.
Sur une surface plane, Stefano distingue de vagues formes qui s’avèrent être des pictogrammes. Difficilement discernables, mais aucune doute… Il y a bien une main humaine derrière.
Un animal ? Ou plusieurs ? Si l’on considère qu’il y a plus que 4 pattes dessinées ?
L’intérieur de l’une des pièces; au sol, des empreintes d’animaux.
En farfouillant à gauche à droite, je trouve une belle série de débris de poterie.
C’est de la poterie rustique, purement utilitaire, qui date vraisemblablement de la période Pueblo I.
Midi. Nous amorçons le retour.
Nous nous sommes déjà éloignés de quelques centaines de mètres de Hotel Rock lorsque nous réalisons que nous avons oublié d’envoyer notre message SPOT du jour.
Ni une ni deux, nous faisons demi tour.
Ce qui nous donne une très bonne excuse pour gaspiller à nouveau quelques pixels.
Notre message SPOT du jour en train de partir….
… et nous en train de rentrer…
Nous aimons tellement des paysages qui s’étendent à perte de vue et dont les contours disparaissent progressivement dans la brume.
Nous revoilà sur le Jeep trail. Le relief sur le slick rock est naturel.
Le Comb wash.
Sur le flanc de la montagne, sur la droite, on distingue une tranchée : c’est une piste, le Posey’s Trail, qui mène, entre autre, à d’autres ruines : Tower Ruins. C’est vraiment une rough road, réservée aux vrais 4X4. Stefano a renoncé à ajouter cette balade aux tracés prévus.
Nous « perdons » le sentier à proximité de la voiture et après quelques errements, nous tombons sur des ruines, beaucoup plus récentes cette fois.
Comme il est encore tôt, nous prenons la piste en direction de Arch Canyon. Nous savons que non loin, il y a des ruines : Arch Canyon Ruins. Des ruines récemment protégées par une barrière, afin d’éviter qu’elles ne soient définitivement piétinées par le bétail.
La piste, inondée, nous oblige à renoncer. Mais nous ne sommes pas venus pour rien : ce cottonwood est splendide !
Nous reprenons la voiture, passons le Comb Ridge et allons nous garer sur le parking de Butler Wash Ruins.
À suivre…
Flore du jour
Bien à l’abri, en plein soleil… Je ne mettrai pas ma tête à couper (ni même un doigt) quant à l’identification.