Nous partons en direction de Goblin Valley mais obliquons sur la gauche (vers l’est), pour emprunter une piste interminable sur près de 40 miles, qui doit nous conduire au départ du sentier qui permet de descendre dans Horseshoe Canyon.
Le ciel est bas, mais le contraste de la prairie jaune et grise, du sable rouge donne une impression de beauté étrange au paysage que nous traversons.
Des dunes de sables rouges égayent l’horizon, ça et là.
Ce matin le temps est mitigé (pour ne pas dire maussade, mais comme nous sommes en vacances, nous avons tendance à l’optimisme). Je vous laisse décider, en fonction de la couleur du ciel et de votre optimisme du moment, si le temps est mitigé ou maussade…
À une bifurcation, un panneau du BLM nous informe que Horseshoe Canyon n’est pas tout à fait recommandé comme but de balade en famille. OK, ça c’est dit !
Sur ce même panneau, des avertissements à des touristes ou hikers intrépides qui voudraient revivre le scénario du film 127 hours. En effet, le Blue John Canyon n’est pas très loin. Si l’aventure d’Aron s’est bien terminée (bien qu’il y ait laissé un avant-bras quand même), le BLM se charge de rappeler que toute opération de secours prend des jours à s’organiser, que les frais peuvent se monter à 6’000 dollars en cas de sauvetage par hélicoptère, le tout à la charge du client…
Nous décidons néanmoins de poursuivre la piste jusqu’au départ du trail, histoire que nos yeux ne rentrent pas bredouilles (et bon, surtout pour “justifier” les 30 miles de pistes déjà parcourus…).
Au départ du sentier, contre toute attente, trois voitures sont garées et une dame assise sur une chaise contemple l’horizon. Elle s’approche de nous, nous engageons la conversation. Elle nous dit que ces deux mates sont descendues il y a quelques minutes, après avoir discuté avec une ranger, elle aussi descendue. Il n’y a pas vraiment de danger d’orages pour aujourd’hui semble-t-il.
Cela nous suffit… Ni une ni deux, nous voici prêts pour la descente. Même si le ciel est gris, la couche de nuage laisse apparaître la lumière du soleil.
La descente dans le canyon (250 mètres de dénivelés) se fait par une ancienne route d’exploitation minière.
Cette route est interdite depuis longtemps à tout véhicule, y compris motos et quads (1).
Dans le passé, elle remontait d’ailleurs sur l’autre versant du canyon pour aller on ne sait où. Elle est par endroit clairement visible.
Le côté gauche du canyon, celui où nous n’irons pas (2).
Arg, la pluie a repris, les grenouilles sortent (3)…
Nous, nous irons ici, du côté droit.
Des marches construites avec des traverses de voies ferrées permettent d’éviter l’érosion du sol et surtout de galérer dans une épaisse couche de sable.
Nous voici en bas.
L’objectif de la sortie est certes de marcher dans un canyon (1), de photographier des arbres morts (2) mais surtout d’admirer des pictogrammes et des pétroglyphes, dont le fameux mur Great Gallery qui doit clôturer la marche du jour et à partir duquel nous ferons demi-tour.
Nous marchons dans une galerie d’art. Ici et là, les falaises sont décorés par des silhouettes humaines (3) et animales, des signes dont nous ne comprenons pas la signification.
Alors vous n’avez rien vu ? Non, vraiment rien ! Allez un petit effort….
Ah, avec un peu de soleil et un grand ciel bleu, comme seul l’Utah sait le faire !
Quelques centaines de mètres plus loin, un site, encore plus riche, nous dévoile ses merveilles.
Cette fois, les pictogrammes sont à hauteur d’homme. Nous pouvons les admirer de près.
Horseshoe Canyon est le premier endroit où nous voyons des pétroglyphes qui ne sont pas pleins, mais dont seuls les contours sont dessinés.
Ci-dessous, une fresque dont le style est encore différent de tout ce que nous avons pu voir précédemment… Une autre époque ? Un autre artiste ?
Nous retrouvons LE tuyau. Non loin de l’endroit où nous avons garé la voiture, soit près de 250 mètres au dessus de nos têtes, se trouve un réservoir et un cabanon contenant une pompe. L’idée était de pomper l’eau du wash afin d’abreuver le bétail.
Le moteur n’a tenu que quelques années (3 tout au plus) et maintenant tout est à l’abandon…
Je donnerai cher pour un petit rayon de franc soleil.
Ah, on dirait qu’il arrive… Stefano m’indique que ses lunettes de soleil sont restées dans la voiture… mais qu’il a néanmoins pensé à prendre celles de secours, celles qui ne le quittent jamais… Nous sommes sauvés !
Nous atteignons une grande alcôve dont la paroi témoigne d’une grande activité artistique.
Plusieurs époques et plusieurs styles se côtoient.
Certains pétroglyphes sont en train de disparaître, tout doucement…
D’autres ont été saccagés par des inscriptions, datant du début du 20 ème siècle…
Nous retrouvons des formes creuses, aux traits de contours très sophistiqués.
Il est près de midi et nous décidons de déjeuner ici.
Le ciel s’assombrit à vue d’œil et à peine avons nous fini notre frugal mais néanmoins délicieux repas qu’une pluie fine se met à tomber. Les nuages semblant se diriger vers la gauche, nous décidons de poursuivre notre marche dont la direction générale est la droite… A peine sortis de notre abris naturel, la pluie redouble.
OK… Ni une ni deux, nous regagnons notre abri et quitte à attendre, pourquoi ne pas faire une petite sieste ?
Bonne idée mais… quelques craquements sinistres au dessus de nos têtes nous en dissuadent. De plus, le tonnerre vient se faire entendre…
Très vite après le premier coup de tonnerre, nous voyons quelqu’un se diriger vers la sortie, tête baissée, au pas de course. N’étant pas téméraires, nous décidons que le plus sage est de rentrer avant que le temps ne s’empire.
Stefano, ayant perdu tout espoir de voir la Great Gallery, en train de maudire le ciel.
Là, pas le temps d’admirer le paysage. Un seul objectif : nous retrouver en haut le plus vite possible. Il pleut à verse mais le wash et le sentier reste praticable. L’orage ne s’est pas vraiment approché. Nous entendons ça et là quelques coups de tonnerre, mais rien de très inquiétant. Suffisant quand même pour faire monter notre taux d’adrénaline et doper nos gambettes.
Nous dépassons deux personnes (les deux mates) errant sur les rochers, à l’arrêt. Nous pensons un moment qu’elles sont perdues, mais non, tout va bien (nous nous rendrons compte plus tard qu’elles recherchaient l’emprunte d’un dinosaure, un des points d’intérêt du site). Nous arrivons sur le rim trempés mais ravis de l’aventure. Nous échangeons encore quelques mots avec cette dame bien sympathique, puis avec la ranger, remontée quelques minutes après nous.
Nous nous mettons au sec et refaisons les 40 miles de pistes sous une pluie battante. Heureusement, la pluie n’a pas dégradé la piste.
Belle journée, en dépit du temps exécrable… Au moins avons nous pu mettre le nez dehors et profiter de ce magnifique coin de terre sauvage qu’est cette région de l’Utah.
Flore du Jour
Autoportraits du jour
Au départ du trail
et lors de notre pause Clif Bars.
Avant ou après la sieste, j’sais plus !