Pour rentrer à Stöng, nous prenons le chemin des écoliers et bouclons le tour du lac Mývatn. Deux arrêts sont prévus. Le premier nous permet de découvrir Höfði, un ancien jardin privé, transformé en réserve naturelle. Au second – Skútustaðagígar – nous nous approchons de pseudo-cratères, formés par la lave, et recouverts de verdure.
Höfði
Nous suivons la route n° 848 qui longe le bord est du lac Mývatn. Mon roadbook mentionne un ancien jardin privé, devenu réserve naturelle. Le parking n’est pas vraiment indiqué et la présence de gros engins de chantier nous fait craindre, un instant, de nous être trompé d’endroit. Du parking part un seul chemin, fermé d’une barrière blanche, en fer forgé. Nous hésitons. Même si les islandais sont réputés bienveillants et accueillants, nous ne voudrions pas nous prendre quelques chevrotines dans les fesses, assorties d’invectives dont nous ne comprendrions goutte.
Une plaque de métal gravée, d’une dizaine de centimètre de largeur/hauteur nous confirme que nous sommes bien au bon endroit et que nous pouvons ouvrir la barrière sans risque.
Le contraste entre les étendues désertiques et volcaniques que nous venons de parcourir et ce petit coin de terre au bord du lac est saisissant. La végétation est partout, un savant mélange de maîtrise et de laisser-aller.
D’abord, il y a ces énormes ombellifères, que nous appelons « broccoli » avec Luana, et qui sont présentes depuis le début de notre voyage, en densité variable.
En écrivant ces lignes j’apprend que le terme « ombellifère » a été remplacé par celui de « apiacée ». Cette angélique officinale n’est autre que la cousine éloignée de la redoutable ciguë. Ciguë, qui, rappelons-le, était le poison de prédilection des Athéniens avec lequel ils empoisonnaient les condamnés à mort, dont une des plus célèbres victimes fut le philosophe Socrate.
L’Angélique officinale, quant à elle, a des propriétés médicinales incroyables. Elle fut, en autre, utilisée comme remède durant les grandes épidémies de peste noire.
Une partie des espèces de plantes fut introduite lors que le jardin était encore privé.
Nous sortons un moment de la forêt, après une volée de marches de bois, glissantes à souhait des dernières pluies. De là, nous avons une vue bien dégagée sur le lac Mývatn.
Nous nous laissons guider par les panneaux qui, tous, indiquent la sortie. Il faut donc simplement aller dans le sens opposé de la flèche.
Le sentier évite une zone privée et nous amène au bord d’un champ.
Il se rapproche ensuite du lac pour en suivre le bord. L’aspect de l’eau n’invite guère à la baignade mais ses stries sont du plus bel effet.
Des colonnes de lave s’érigent sur les berges du lac.
Höfði étant une péninsule, à la limite de la presqu’île, les eaux sont omniprésentes.
Nous approchons des piliers de lave – Kálfastrandavogar – qui sont, en fonction de la hauteur des eaux, soit au sec, soit les pieds dans l’eau. Les miens sont au sec c’est l’essentiel.
Stefano, pensif, les mollets au soleil.
Histoire de troncs…
Nous rejoignons tranquillement la voiture ravis de cette petite excursion très pittoresque.
Flore du jour
Encore une !
Autoportraits du lieu
Skútustaðagígar
Il reste un endroit qui, sur papier, à l’air vraiment mignon que nous souhaitons aller voir.
De loin, on dirait des cratères.
Mais, en réalité, ce ne sont que des pseudo-cratères formés par la lave. Peut-être des grosses bulles pétrifiées juste après qu’elles aient explosé. Comme la polenta.
Luana nous avoue qu’elle n’en peut plus et souhaite rentrer à la voiture. Nous continuerons donc tout seuls la balade. Avant qu’elle ne nous laisse, nous immortalisons l’instant.
Si nous l’avions oublié, les fumerolles, au loin, nous rappellent que, malgré le calme apparent, l’activité volcanique est bien présente.
Ces demi-dunes de sable noir m’intriguent. Nous descendons les voir de plus près.
Avec le soleil qui descend, l’ombre et le froid arrivent. Nous faisons demi-tour.
Nous retournons à Stöng, d’où nous partirons demain pour rejoindre Akureyri. De là, nous prendrons l’avion pour Reykjavík. Nos vacances touchent à leur fin.
Au diner, à Stöng, nous apprécions à nouveau l’excellent service et la gentillesse de nos hôtes. Je tente un rôti d’agneau, qui est une des spécialités locales. La goût de la viande est beaucoup moins fort que celle d’Europe. Ce qui n’est pas pour me déplaire. Le chou kalé et les petites pommes de terre rôties qui l’accompagnent sont un délice.
Point d’aurore boréale ce soir. Le brouillard est descendu et recouvre la plaine.
Autoportraits du lieu
Nous, et les moutons !
