Résumés en style télégraphique mais illustrés de nos balades, brèves ou conséquentes, dans notre Jura et ailleurs.
07 mars 2021 – 28 février 2021 – 21 février 2021 – 20 février 2021 – 14 février 2021 – 13 février 2021 – 06 février 2021 – 31 janvier 2021 – 24 janvier 2021 – 16 janvier 2021 – 10 janvier 2021 – 09 janvier 2021 – 03 janvier 2021 – 02 janvier 2021 –01 janvier 2021 – 30 décembre 2020 – 27 décembre 2020 – 19 décembre 2020 – 06 décembre 2020 – 05 décembre 2020
07 mars 2021
Le temps n’est pas folichon. Même mon mammouth de frère nous conseille de rester au chaud. Au sec plutôt. Mais il ne pleut pas (enfin pas encore) et il faut bien mériter le repas du soir, non ?
Comme il est un peu tard (je ne reparlerai pas de mon activité favorite des samedis et dimanches matins), nous allons au plus proche. Arzier. Un panneau nous enjoint à nous arrêter bien avant le creux des Abériaux. Bien lui en prend car un peu plus loin la route est recouverte d’une belle couche de glace.
Un monsieur sur le bord de la route observe à la jumelle le ruisseau en contre-bas. Il nous dit avoir entendu des sangliers, les avoir aperçus un bref instant. La conversation dévie sur leur nombre trop important, les ravages qu’ils font sur les prés, de la pratique dite « agrainage » qui consiste à poser de la nourriture à proximité des cultures pour éviter qu’ils ne les ravagent. Il utilise une expression « avoir les tamettes » (autrement dit avoir les chocottes) dont nous ne trouverons nulle trace même après d’intensifs googling.
Nous le laissons pour partir sur le chemin du garde Henri Balli. Il commence par une belle piste forestière, qui descend doucement vers la Tanne à l’ours, puis longe de haut le ruisseau de la Combe, ce ruisseau même creusât les gorges de Moinsel, pour s’arrêter net au milieu de nulle part.
Ce qui nous force à nous frayer un chemin dans la forêt, au milieu de branches cassées pour rejoindre Les Orgères. Moi qui parlais, il y a quelques lignes, des dégâts causés par les sangliers !
Nous montons par le pré, au dessus des Orgères. Stefano, bon prince, dessine de longs zigzaps. Mais aujourd’hui, pour moi, c’est une journée à South Kaibab trail. Dans le sens de la montée. Cœur, poumons et jambes sont en parfait accord.
Nous voici aux Gilles. Il se met à pleuvoir. Quelques grains de grésil mêlés à quelques gouttes.
Le Mondion. Derrière, le Mont Sâla. Dans le coin, il y a un point – matérialisant une construction – qui apparaissait encore sur une carte en 1945. Puis plus dès 1946. Nous nous sommes promis d’aller explorer les environs. Car si une cabane en rondins construite en 1927 est toujours debout, que dire d’une construction plus récente ?
Nous nous arrêtons pour le pique-nique à La Grand Enne, où nous avons la jolie surprise de trouver une sorte de pergola devant la porte ainsi qu’une table. Nous nous y blottissons, bien à l’abri.
Un couple arrive, et d’un pas assuré se dirige vers nous. Ce sont les locataires du chalet, loué pour l’hiver. Ce sont eux qui installent la pergola, afin de pouvoir rentrer dans le chalet lors de fortes chutes de neige. Ce sont eux qui la démontent pour l’été. Nous en profitons pour leur demander s’ils connaissent le nom du chalet privé, un peu plus bas. Oui, bien sûr, nous répondent-ils. C’est la cabane des Électriciens. Elle appartient à la Romande Energie. Nous levons un sourcil. Si, si, nous assurent-ils. Avant, il y avait une ligne électrique qui partait de Nyon pour arriver dans la vallée de Joux. J’ajoute : d’où la seconde cabane des Électriciens, plus haut, vers Le Couchant. Exactement, approuvent-ils.
Nous allons donc refaire un tour vers ce chalet. Nous comprenons maintenant pourquoi il n’a pas le look d’un chalet privé mais celui d’un bâtiment industriel, ou plutôt d’un relais électrique.
Même si le temps n’est pas folichon, il est définitivement trop tôt pour commencer le retour. Nous partons donc vers Le Vermeilley en suivant la piste de ski de fond qui n’a de piste de ski de fond que le nom et les piquets bleus en bordure.
Petit arrêt Rolling Stones près du Marais Rouge.
Le Vermeilley.
A partir de là, nous marchons sur la route recouverte de neige dure. La marche est facile, nous cheminons de front, papotant allègrement et chantant joyeusement. Pas étonnant que, malgré nos nombreuses sorties, nous n’ayons, somme toute, vu que fort peu de bêtes sauvages.
Il est remis à pleuvoir depuis un moment, nous avons mis nos Gore-Tex, nos chapeaux de pluie et protégés les sacs. Le tout avec une décontraction déconcertante. Stefano me surprend encore un peu plus. Pas un seul juron ou soupir. Lorsque je le lui fais remarquer, il me répond, narquois : que veux-tu, je vieillis !
Nous faisons un petit détour par ce chalet sans nom, non loin de celui des Bioles.
Le soleil revient quelques instants alors que nous arrivons vers le chalet de la Combe Au Roc.
Ce sera notre dernier chalet du jour.
Partis pour un petit tour, nous arrivons à la voiture un peu avant 17h, après presque 20 km. Avec un grand sourire, nous nous faisons un high five en nous disant que c’est une balade volée à une météo qui aurait encouragé plus sages que nous à rester à la maison.
Itinéraire du jour
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Autoportraits du jour
Près du Marais Rouge.
A La Bucheronne.
28 février 2021
Changement de décor. C’était prévisible mais c’est néanmoins surprenant.
Nous montons vers Bassins, en nous disant que nous nous arrêterons lorsqu’une barrière nous empêchera d’aller plus loin. Ce qui est le cas plus ou moins là où nous l’avions prévu, sur les hauteurs de la colonie des Plattets.
L’objectif est de rester le plus en bas possible, afin d’éviter la neige. Nous commençons donc par descendre, le long d’une piste forestière, pour arriver sur les hauteurs de Le Vaud.
Jusqu’à rejoindre le sentier qui monte vers La Pouilleuse.
A La Pouilleuse, seules quelques taches de neige subsistent, à l’ombre des sapins. Pour le reste, l’herbe est à nu et je distingue des petites pousses vertes qui annoncent les crocus. Nous profitons du banc pour nous dévêtir. Diable, c’est qu’il fait chaud !
Allez comprendre pourquoi, mais il nous est difficile, voire impossible, lorsque nous arrivons à la croisée de deux sentiers, de choisir celui qui descend. Inexorablement, nous prenons petit à petit de la hauteur et donc bientôt, nous louvoyons entre les plaque de neige.
Le pré de Joux.
Nous allons voir si le mémorial aux deux agriculteurs disparus a été remis en état. Pas vraiment. Je sors une tortue en porcelaine d’une touffe d’herbe. They moved on, dit Stefano. Tant mieux, car la vie, elle, continue.
Une montée plus tard, nous arrivons à La Reguéla. Partis de 881 mètres, nous sommes déjà à 1150 mètres.
Puis, Stefano mentionne le Crêt de la Neuve. Il y a d’abord Les Frasses, celles de Longirod s’entend. Où nous nous arrêtons pour la pause déjeuner de 14 heures.
Les bancs et tables du Petit pré de Rolle, laissés sans protection, ont souffert des affres de l’hiver.
A partir du chalet, la neige devient omniprésente. C’était prévisible. C’est pour cela que nous avons pris les bâtons. Hope for the best, plan for the worst.
N’empêche que même avec les bâtons, la petite montée en dévers et dans la neige sous le Crêt de la Neuve n’est pas de tout repos.
Des voix s’élèvent. Le sommet est encombré. Deux groupes distincts. L’un à ski, l’autre en raquettes.
C’est là que nous entamons le retour. La voie est toute tracée. La marche dans la neige est relativement facile, et il est rare que nous nous enfoncions de plus de 5 centimètres.
La descente vers La Perroude de Marchissy se fait rapidement, ponctuée par quelques glissades contrôlées. Je ne peux m’empêcher de penser à notre descente du Camp Muir.
Nous couvrons la distance entre les deux Perroudes en papotant de choses et d’autres. Stefano me raconte les aléas du projet qu’il est en train de mener et je fais de même avec les faits marquants de ma semaine de travail. Mes deux activités distinctes amènent pas mal d’anecdotes.
Nous arrivons dans la combe qui mène au Planet. La dernière fois que nous sommes venus ici, nous étions à ski. Il y avait un brouillard à couper au couteau et jamais cette combe nous aura semblé aussi longue. Mais aujourd’hui, point de brouillard mais un grand ciel bleu et une combe baignée de soleil.
Nous suivons brièvement un petit bout du sentier N°5 avant d’en dévier pour rejoindre Le Crot.
Nous passons en contrebas de La Pessette, descendons au Bugnonet par le sentier qui passe à proximité de toblerones et suivons la route jusqu’au parking de la Chanelaz où nous avons l’habitude de nous garer lorsque la route est ouverte.
C’est par un sentier « sauvage » mais bel et bien existant que nous rejoignons la voiture où plusieurs autres véhicules lui tiennent encore compagnie.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
A La Reguéla.
Au Planet.
21 février 2021
Hier, nous avons constaté l’ampleur des dégâts : la neige fond à vitesse grand V et si nous ne sortons pas à ski aujourd’hui, il est fort probable que la prochain sortie en SRN se fasse dans 10 mois. Simon, mon gentil collègue (cf. le billet d’hier) a d’ailleurs annoncé que, pour eux, c’était la der. A moins qu’il reneige abondamment.
Nous sommes dimanche. Devant nous, deux voitures avec deux kayaks sur le toit filent vers le lac de Joux. Ce qui donne une bonne idée de l’air du temps. Il y a 15 jours encore, les températures étaient négatives. Le parking de La Grande Rolat s’apparent à une place de marché, la boue en plus. Pas moyen d’y échapper. La voiture ne ressemble plus à rien, j’ai renoncé à l’entretenir.
Pas un nuage dans le ciel.
Nous sortons précautionneusement du petit bout de forêt où la neige est dure comme du béton et arrivons dans le pâturage. Très vite, nous rejoignons La Plateforme.
Les trous d’herbe nous obligent à quelques détours et c’est un peu par hasard que nous nous retrouvons aux Petites Chaumilles.
Somme toute, la qualité de la neige est très agréable. Les skis glissent bien et nous avons déjà eu quelques belles sensations. Nous ne regrettons pas notre choix.
Le monticule derrière le chalet est complètement dégagé. Seule la route qui monte vers les deux petits chalets privés est encore blanche. Les deux chalets sont d’ailleurs ouverts.
Prudemment, nous renonçons à descendre vers Le Grand Revers: l’idée du bois à traverser, à l’ombre en plus, ne nous séduit guère. Une fois n’est pas coutume, nous revenons sur nos pas, pour rester au soleil.
Les deux autres chalets privés, La Casamie et son petit frère, sont eux fermés.
Nous attrapons la route qui devient, plus loin, la route du Maroc. La neige est dure, abîmée par de nombreux passages et la pente, même faible, nous force au chasse neige. Un arbre barre le passage, laissant sous lui un espace d’environ un mètre vingt. Je vois Stefano partir, se baisser pour passer dessous, perdre l’équilibre vers l’arrière, attraper le tronc comme s’il s’agissait d’une barre parallèle pour donner un coup de rein et finalement se redresser. J’applaudis.
La photo ci-dessous est floue mais montre le gymnaste à la sortie de son acrobatie.
A l’intersection, nous laissons la route du Maroc sur notre gauche pour prendre la direction des Grands Esserts.
Au couvert du Poêle Chaud, un couple fait sécher des matelas de camping.
Au soleil, la neige est molle sur quelques centimètres. Même sale et brune de la poussière portée par le vent, des aiguilles de sapin et autres petites branches tombées, du sable du désert, la neige nous permet de glisser avec délice. C’est bon de sentir le soleil sur les joues, même si , par moment, il fait réellement beaucoup trop chaud.
En passant devant Mon Petiot, nous commentons encore son style coquet, sa jolie balustrade de bois aux dessins de sapins. Ah, qu’il est joli !
Arrivés à proximité de la piste de ski de fond, nous nous y incrustons. Les deux ou trois centimètres de neige mouillée posés sur la couche glacée nous permettent d’avancer rapidement et agréablement. Nous nous écartons pour laisser passer un couple de skieurs. Nous sommes au somment d’une montée. Je lance : « vous voulez des applaudissements ? ». Il me répond : « pourquoi pas ! ». Bon public, j’applaudis et l’encourage durant la courte montée. C’est gratuit, peut-être un peu ridicule, mais au moins nous avons échangé quelques sourires.
Aux Quatre Puits, nous rencontrons un groupe visiblement en route pour le Mont Tendre. Une fille est en basket de ville. No comments.
Nous restons sur la piste (nous y sommes si bien…) et pour la première fois, partant des Quatre Puits, nous nous dirigeons vers le chalet du Grand Essert.
Une grande partie du pâturage est dégagée et nous entendons plus que nous voyons des gens.
Question neige, c’est un peu la misère.
Nous espérons que la cabane Les Saules n’est pas occupée car nous comptons bien y prendre notre pause. Vérification faite, elle est tout à nous.
Nous prenons possession des marches. La chaleur est étouffante. Stefano cherche l’ombre pendant que je joue au lézard. Il est 13h40 et nous sommes au kilomètre 10. Sagement, nous décidons de commencer le retour. Il est encore tôt et mais au moins nous aurons une marge de manœuvre pour un peu de fantaisie. Nous prenons donc vaguement la direction de la voiture, tout en nous rapprochant des contreforts du Mont Tendre.
Une petite descente nous rend euphoriques. Prudente jusqu’alors, je baisse ma garde. Et c’est là que je suis stoppée net par une plaque de neige molle. S’en suivent un déséquilibre brutal vers l’avant, un brusque et douloureux étirement de l’ischio jambier gauche et une rencontre intime de mon visage avec la neige. Aïe, ça fait mal. Je masse quelques secondes l’arrière de la cuisse pour atténuer la douleur. Nous repartons, d’abord doucement. Plus de peur que de mal, mais je fais néanmoins attention à ne pas faire de trop grandes enjambées.
Pstt… Vous avez vu la lune au dessus du couvert du Grand Essert du Vent ?
Le Croset au Buron.
Parce que nous avons le temps et que c’est plus ou moins dans la bonne direction, nous allons vers la citerne du Buron.
Stefano me demande si j’ai envie de monter. Il reçoit un grand oui enthousiaste en guise de réponse. Pour moi, monter en ski se fait sans effort. Nous décidons donc de changer de niveau pour arriver sur le plateau de L’Eglantier.
Nous zigzaguons un peu pour éviter les zones qui n’ont pas été réchauffées par le soleil, où les skis patinent et n’accrochent pas. Même les carres n’y peuvent rien.
Devant L’Eglantier, un églantier arbore encore quelques fruits rouges.
Stefano m’encourage. Je déchausse et savoure quelques unes des baies, sans doute les dernières de la saison. Elles sont encore savoureuses mais commencent à être sèches.
Revenus sur la piste de ski de fond, nous arrivons au Grand Croset Dessous. Même si prévue initialement, la descente vers L’Anémone puis le refuge de la Pierre Carrée ne nous branche plus trop et nous filons vers le chalet des Combes.
J’ai droit à une seconde chute, pour les mêmes raisons que la première, moins douloureuse physiquement mais tout aussi cuisante pour ma fierté.
Nous faisons un détour au chalet du Pré de Denens pour aller voir Bars, le chat, qui ne se montre pas.
La piste de ski de fond a été maltraitée par les promeneurs à pieds ou en raquette. Et ce en dépit d’un sentier tracé et balisé, tout spécialement réservé aux marcheurs.
Les Grandes Chaumilles.
Il est 16h30. Le plateau est désert. Il fait bon, sans faire trop chaud. Nous vivons un moment privilégié et nous en apprécions chaque seconde.
En passant en contrebas de la cabane du Bois Gentil, des rires résonnent dans la forêt. Nous observons un groupe de jeune, en SRN, descendre entre les sapins avec plus ou moins de réussite. Ils s’encouragent et s’interpellent. Ils arrivent sur le chemin et semblent tout surpris de nous voir. Nous attendons le patriarche nous dit l’un d’eux. Ils portent de gros sacs d’où émergent des Thermarest alvéolés, aisément reconnaissables à leur couleur vert-jaune et argentée. Ils vont passer la nuit au Grand Cunay. Le patriarche arrive et termine la descente les quatre fers en l’air, alors que les autres éclatent de rire. Un autre patriarche doit encore descendre. Leur bonne humeur est communicative.
En arrivant sur nos traces du matin.
Retour à la case départ : il est 17h15.
Comme hier, le bal des bolides trouble le silence. Il ne reste plus que deux voitures sur le parking encore plus boueux que ce matin. Mais rien ne peut ternir notre joie : la journée a été tout simplement magnifique. Encore un weekend de folie !
Itinéraire du jour
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Autoportraits du jour
A la cabane des Saules. Avant le pique-nique.
Après le pique-nique.
Aux Grandes Chaumilles.
A La Plateforme.
20 février 2021
Un anticyclone s’est arrêté sur l’Europe. Et le bougre n’a pas l’intention de bouger. Résultat, le soleil brille et les températures sont printanières. Au bord du lac comme sur le Jura.
Sur le parking de la Grand Rolat, la voiture de Simon est déjà garée, le moteur froid. Wow, il a fait fort aujourd’hui. Simon, c’est un gentil collègue (enfin ex-collègue) avec qui nous avons commencé ensemble l’aventure Ski de Randonnée Nordique. Tout cela en compagnie de sa charmante épouse et de leur pétillante et délicieuse adolescente de fille. Nous leur avons fait découvrir le Jura en hiver et nous nous réjouissons de leur faire découvrir le Jura en été. Même si nous ne nous baladons pas souvent ensemble, les savoir là nous remplit de joie
Les dix centimètres de neige fraîche tombée vendredi passée ne sont qu’un bon souvenir. La neige est rose par endroit, souvenir de ce samedi de folie, où nous évoluions dans un décors à la Mad Max.
Le magnifique chalet de la Sèche des Amburnex.
Stefano est parti d’un bon pas et mon gilet et les gants se retrouvent très vite au fond du sac. Ciel, il fait chaud !
Nous remontons vers le nord pour retrouver le sentier qui monte vers le Ranch de la Pierre à Lièvre. Les volets sont ouverts. Le ranch est occupé mais certainement pas par les propriétaires, trop âgés pour venir en cette saison. Nous restons donc à bonne distance.
Le chalet à Roch Dessus, toujours aussi joli avec ses murales.
Les deux petits chalets, en contrebas, sont fermés.
Lui, c’est Le Caprice.
La montée à la Vue de Genève se fait en zigzaguant, tantôt sur de la neige molle, tantôt sur la neige gelée, en fonction de l’ombre des sapins.
Les Planes.
L’itinéraire, pas très bien défini au départ, se profile. Il semblerait bien que nous passions par la combe des Bégnines.
En attendant, la croix de la Vue de Genève.
Et la Place d’Armes, où nous y avons fait notre halte de mi-journée, il y a quelques semaines.
Nous examinons encore une fois le panneau qui dessine la zone de tranquillité du Noirmont. Oui, nous pouvons sans soucis aller jusqu’au chalet le Couchant, puis redescendre vers La Bassine.
La Petite Chaux. L’été, il y a des poules.
Nous suivons sagement la route. Elle est un peu en dévers et nous serions bien mieux au fond de la combe. Mais nous jouons le jeu.
Le couvert des Bégnines.
Les Bégnines et son menhir, comme dit Stefano.
En bas, deux skieurs tirant un pulka. Ils bravent l’interdit. Involontairement bien sûr. Ils ne font que suivre des traces. Nous leur laissons le bénéfice du doute. Maudit gallinacé !
Encore un petit effort. Le sandwich n’est pas loin.
Nous cherchons à nous abriter du vent, assez insistant depuis que nous sommes à découvert. A deux reprises, il m’a même fait dévier de ma route. Nous nous réfugions contre la porte de la grange, qui sert à entreposer le bois.
Assise sur le ciment, adossée au mur chauffé par le soleil, je savoure la pause. Il est 14h46. Nous sommes au kilomètre 11. Ah ! Aujourd’hui nous allons très certainement dépasser les 20 km.
La citerne. Tout au fond, le chalet des Bégnines.
Nous arrivons très vite au parking de la Bassine et nous offrons quelques dizaines de mètres de confort au bord de la piste de ski.
Aux abords de La Bassine, une forte odeur d’égout flotte, très certainement réveillée à cause de la chaleur.
C’est derrière, dans la pente, au centre de la photo, que nous avons rencontré le loup.
De manière à garder l’itinéraire le plus droit possible, sous peine d’arriver à la voiture dans la nuit noire, nous dédaignons la Rionde Dessous et nous rabattons sur sa sœur, la Rionde Dessus.
Le Pré aux Veaux.
La fatigue commence à se faire sentir. Nous chantons presque sans discontinuer, ce qui a le mérite d’occuper nos esprits.
Les Trois chalets, qui ne sont qu’un, je le répète à chaque fois.
Arrivée à la Sèche de Gimel.
Nous faisons une mini-pause. Le plus difficile sera de se relever !
Et voilà.
Nous passons le mur du pâturage de la Sèche de Gimel. Il ne nous reste plus qu’un petit kilomètre et demi. En faux plat. Nos chants résonnent. Les oiseaux se sont tus. On ne sait pas trop si c’est à cause de nous ou du crépuscule. Il ne fait pas froid. Même fatigués, nous apprécions ce moment privilégié où nous nous sentons seuls au monde. Le moment de poésie est de courte durée. Au loin, les vrombissements des voitures troublent le calme. Les beaux jours reviennent. Les Fangio aussi. Le parking est sur une longue ligne droite permettant de belles accélérations. L’essence n’est pas encore assez chère.
Itinéraire du jour
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Autoportraits du jour
A la Sèche des Amburnex.
Pique-nique au chalet Le Couchant.
14 février 2021
Bon, avouons. Nous ressentons quelques séquelles de notre balade d’hier. Au lever, les jambes sont raides. Quant aux fessiers, je n’en parle même pas. La descente de la première volée d’escalier nous laisse imaginer de ce qui nous attend, dans 40 ans, lorsque nous aurons les articulations bien raides et les genoux pourris à force de randonner. 1’100 mètres de dénivelé, 19.5 km et 8h45 de randonné, le tout en raquette, ça lessive.
Il était question que nous prenions les skis mais malgré le plaisir de la glisse, ce mode de locomotion nous limite quand même quant aux parcours : il faut éviter les sous-bois et les descentes. Un peu plus de plaisir pour moins de liberté. Aujourd’hui, nous choisissons la liberté.
Nous nous garons au plus près de la route forestière qui mène à La Foirausaz. Il fait grand beau et -7°. Après avoir longé la route sur une vingtaine de mètres, nous trouvons une vague trace qui monte.
Ici comme à La Dôle, 10 petits centimètres de neige recouvrent la neige glacée et rouge laissée par les températures douces et le sable du Sahara.
Arrivée à La Bûcheronne.
Le banc et la table près du barbecue sont occupés par trois anglophones. Une bonne odeur de café flotte dans l’air, s’échappant des thermos enfoncés dans la neige.
Nous continuons à monter et retrouvons la piste qui accède à La Foirausaz.
Au passage du mur, Stefano regarde le GPS : 1.5 km depuis la voiture. Cette marche d’approche, qui nous semble toujours très courte à l’aller alors que nous sommes frais et dispo, est habituellement interminable au retour. Nous verrons bien ce soir, dit Stefano.
Le fameux mur est tout à gauche.
Aucune trace dans le pâturage, à part celle d’un lapin. Wow, quelle belle journée en perspective…
La route s’est transformée en autoroute. Ici, la neige est bien tassée mais encore douce, nous permettant d’avancer à un bon rythme.
Le couvert de la Foirausaz en mode carte postale.
Le « sillon ».
Nous prenons le chemin des écoliers pour arriver à La Foirausaz.
La Foirausaz.
Aujourd’hui, nous allons quand même monter à La Correntine, dit Stefano.
Il y a d’abord le chalet Le Petit Pré, ou un des pans de mur attend l’été prochain pour une couche de peinture. Mais, mais, où est donc le ciel bleu ?
Le brouillard monte, inexorablement et bientôt Stefano parle de « journée pourrie ».
Nous rejoignons la route, enfin, virtuellement, car elle est à peine visible et bientôt La Correntine est en vue.
Un peu plus haut, vers le chalet du ski-club, un igloo de bonne taille est en cours de finition.
Nous montons vers le Crêt de Mondisé. Le soleil revient et je tance Stefano pour son pessimisme et son manque de foi !
Car oui, le ciel est à nouveau bleu et le soleil inonde le chalet du Pré de Ballens.
Nous nous demandons : mais où sont donc les gens ? Nous n’avons vu personne depuis notre départ, à part deux vagues silhouettes en train de façonner un igloo.
Fidèles à nous-mêmes, nous allons saluer le chalet de M’sieur Claude même s’il y a fort peu de chance que M’sieur Claude revienne y habiter pour l’été. Ce qui nous rend tristes.
Stefano me laisse le choix de la montée vers la cabane des Yarpes. Tout droit dans la pente ou par la route qui part du chalet du pré de Mollens. Je choisis la seconde option, non pas à cause de la raideur de la pente (enfin, presque pas) mais plutôt pour la beauté de l’itinéraire : la route monte à flanc de montagne, offrant une magnifique vue sur les prés de Ballens et de Mollens. Et, en plus, c’est la « route des cœurs ».
Le chalet du Pré de Mollens. Le vent s’est levé.
Le long de la route, les rochers, exposés au soleil, ont été mis à nu par la faune afin d’y trouver pitance.
Voici pourquoi nous appelons cette route « la route des cœurs » : à cause des cœurs peints en rouge, sur des rochers ou des troncs d’arbre.
En voici un deuxième. C’est chou, non ?
Puis un troisième. C’est bon, je m’arrête, même si aujourd’hui c’est le jour de la St-Valentin.
La cabane des Yarpes nous attend pour la pause pique-nique, avec sa terrasse et son banc, bien exposés au soleil.
Pour la suite de la balade, Stefano a prévu une visite au chalet La Perce Neige. Il nous faut donc aller à Druchaux, puis au Petit Cunay avant de pouvoir y accéder.
Nous voici longeant la périphérie nord du lieu-dit Les Râpes.
Au sud du creux d’Enfer de Druchaux, ce joli chalet privé, anonyme, auquel il manque une belle terrasse.
Sur le plateau, la neige commence à se transformer.
Druchaux.
Non loin de l’arbre fourmi, « the world’s ugliest tree » a écrit notre ami Dwight Peck.
Le Petit Cunay.
Le chalet La Perce Neige se trouve au sommet de cette petite colline, derrière le chalet.
Le voici, dans la lumière du soir. A la vue des gros paquets de neige ayant dégringolé du toit, nous réalisons la quantité de neige tombée cet hiver.
Nous avons une errance dans la forêt, errance qui commence par une belle descente ne menant nulle part. Je vois Stefano devenir plus hésitant, commençant à sonder la neige avec ses bâtons. Jusqu’au moment où il se retourne pour faire demi-tour. Et qui dit descente à l’aller, dit … quoi au retour ? Une belle montée, menée à un train d’enfer, jusqu’à ce que je demande grâce, les larmes au yeux.
Sagement, revenus sur les « vrais » chemins, nous empruntons la route pour aller au Pré aux biches. Il est 17h30 lorsque nous y arrivons.
Tout raccourci étant impossible de par la configuration du terrain, nous suivons sagement la route qui nous ramène au couvert de la Foirausaz.
La lumière baisse doucement.
A partir du sapin isolé au centre de la photo, il nous reste les « fameux » 1.5 km mentionné au début du billet.
Ça fait bien longtemps que la plante des pieds a commencé à brûler (la droite pour Stefano, la gauche pour moi) malgré « le coussin anti-pression » posé avant de partir. Nous n’y pensons pas trop, profitant des derniers instants de ce weekend magique. Nous arrivons à la voiture à la nuit tombée, à 18h40. Le GPS annonce 19,73 km pour un peu plus de 700 mètres de dénivelé.
Hum, qui va bien dormir cette nuit ?
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au Pré de Ballens.
A la cabane des Yarpes, juste avant de repartir après la pause sandwich.
Près du couvert de la Foirausaz.
Au même endroit, bisous de St-Valentin.
13 février 2021
Forts de notre expérience d’il y a quelques semaines où, malgré un départ précoce, nous nous étions retrouvés en France, après La Cure, faute de parking, nous nous levons à 7h et partons à 8h. Nous sommes confiants : le samedi, une partie des gens « normaux » font les courses. En plus, le ciel n’est pas bleu.
Nous croisons 3 mini-bus de la protection civile. Nous en concluons que les gardiens de parking sont déjà à l’œuvre. Ce qui est le cas, à La Chenalette, où une vingtaine de voitures sont déjà sagement garées en épi, histoire de gagner un maximum de place. Le départ du sentier est encombré de gens chaussant leurs skis de randonné. La Dôle va être prise d’assaut aujourd’hui.
Nous avons décidé de monter par la Point de Fin Château. Certes, l’itinéraire n’est pas secret, mais il est un peu exigeant et nous sommes confiants qu’il n’y aura pas foule.
Nous entendons les chiens d’un attelage japper et hurler, impatients de partir.
Le paysage est monochrome.
La trace se rétrécit et nous nous retrouvons seuls.
Nous sommes au pied de la belle côte qui mène au col, entre la Pointe de Fin Château et celle du Poêle Chaud. Le ciel bleu n’est pas loin.
Je mets mes cales pour donner un peu de répit à mes mollets et attaque tranquillement la montée. Un pas après l’autre.
30 minutes plus tard, nous sommes au col.
Les quelques skieurs qui nous ont précédés se préparent à la descente. C’est le rituel du rangement des peaux. Certains descendront pour remonter vers la Pointe de Poêle Chaud, d’autres préfèrent s’aventurer dans la descente qui les ramènera vers Le Vuarne. Ce qui nécessite de bien connaître le coin, la pente étant entrecoupée de falaises et de rochers.
Les rochers de la Point de Fin Château.
Et notre objectif, au loin.
Et là, c’est moi. Avec mon masque ressorti de la cave après avoir passé 4 ans dans le garage à Houston, puis 3 ans de plus ici. Il est un peu fatigué, la mousse commence à s’effriter.
Nous perdons 20 mètres d’altitude avant d’en regagner 50 et d’arriver à La Glutte. Là encore, des skieurs se préparent à la descente vers le chalet des Apprentis cette fois. Le terrain est tout aussi traître que précédemment : une pente moins raide mais rocailleuse.
La Glutte, ses antennes et son éolienne, au repos.
Encore ! Décidément, c’est la fête aujourd’hui. Tout à gauche, la pointe du Mont Tendre émerge du brouillard.
Nous nous sommes bien rapprochés. Nous pourrions presque toucher la boule en tendant le bras.
Nous louvoyons entre les rochers pour arriver au col de Porte.
La croix du col de Porte, le chalet du ski-club de Nyon et tout en haut, les antennes de La Glutte.
L’antenne de La Barillette au-dessus de la mer de brouillard.
Nous y sommes. Le téléski et le télésiège tournent à plein régime.
Nous nous trouvons un coin tranquille pour nous asseoir et pique-niquer.
Le sandwich dégusté, la barre de chocolat savourée et le chai tea latte bu à petites gorgées, nous commençons la descente.
Moi qui avant promis un grand soleil aux collègues habitant à Genève ! M’est avis qu’ils ne le verront pas de la journée.
Quatre chamois grattent la neige pour dégager les rochers et l’herbe. Nous les observons un moment, amusés de les voir balayer la neige latéralement avec leurs pattes avant.
Les Creux.
Le brouillard remonte un peu tandis que nous descendons. C’est dans dans la grisaille que nous arrivons au chalet de La Dôle. De la fumée sort de la cheminée alors que flotte une bonne odeur de bois brûlé.
Puisqu’il est encore tôt – 13h30 – Stefano propose de pousser jusqu’à La Barillette.
Le soleil revient tout doucement alors que nous laissons nos traces. C’est ça, la magie du Jura : malgré avec des parkings engorgés, nous y trouvons à coup sûr la solitude.
Antenne en vue : difficile de la rater, d’ailleurs.
Nous mangeons une Clif Bar collés contre un mur à l’abri du vent et partons pour le chalet des Apprentis.
Puis, plutôt que de revenir sur nos pas pour descendre au Vuarne, je propose à Stefano de remonter au col de Porte pour ensuite redescendre en longeant les pistes de ski. Stefano accepte, même si nous savons tous les deux ce qui nous attend : du terrain en dévers sur quelques centaines de mètres.
Deux ou trois endroits se révèlent un peu limite, surtout lorsque nous devons croiser des randonneurs, et tenter de laisser entre eux et nous une distance de sécurité.
Nous voici pour la seconde fois de la journée au col de Porte.
Parfaite illustration de l’expression « avoir l’embarras du choix ».
Stefano m’avait prévenue que, pour descendre, la pente était raide. Effectivement, ce n’était pas un euphémisme. Et encore avait-il oublié d’ajouter « et en dévers ».
Nous traversons en courant la piste de ski et nous réfugions dans la forêt.
Là, nous sommes plus ou moins en sécurité, le moins étant les nombreuses traces de ski qui sillonnent le sol.
Nous avons ensuite une errance dans la forêt, qui nous fait remonter sur les contreforts de la Pointe de Fin Château avant de redescendre dans les bois de Cuvaloup.
Même la barre mangée au soleil n’arrivera pas à me redonner du peps. Je suis Stefano mécaniquement, un peu hagarde. Je n’arrête pas de bailler. Mon coup de barre semble vouloir durer des heures.
Ce n’est qu’en sentant l’écurie (en l’occurrence en retrouvant nos traces de ce matin) que je me réveille.
Nous posons avec délice nos séants sur les sièges moelleux de la voiture. Ouf, les amis, quelle sortie! Nous sommes à presque 20 km de marche en raquette et surtout à 1’108 mètres de dénivelé. J’en connais deux qui vons dormir du sommeil du juste !
Itinéraire du jour
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Autoportraits du jour
A la Point de Fin Château.
A La Dôle.
Rebelote. Mais cette fois c’est l’autre boule.
06 février 2021
Au réveil, il fait gris. Ou plutôt jaune. Entre aujourd’hui et demain, la météo n’est pas folichonne. Aujourd’hui, la pluie devrait s’arrêter vers midi. Demain, jamais. Nous nous décidons à sortir sur le tard. Nous traversons une zone de brouillard dense vers Longirod et lorsque nous en sortons, point de joli ciel bleu mais un ciel en peu rose.
Garés au parking du Point de Vue, l’atmosphère est étrange. La voiture est rouge sable. Un peu comme au retour d’une piste en Utah. La neige est rose.
Mon palpitant s’affole dès la première petite montée pour rejoindre la citerne du couloir. Hum… Ce ne sera pas une journée à Grand Canyon.
Nous partons vers les Monts de Bière devant mais quittons le sentier pour nous diriger vers le couvert des Monts de Bière Derrière.
Non, non, je n’ai pas ajouté de filtre sépia. Je regarde l’écran du téléphone lorsque Stefano prend cette photo et les couleurs sont les mêmes. Exactement. Ni plus claires, ni plus foncées.
Nous nous imaginons être sur Mars.
La balance des blancs est perdue, masquant la réalité. Nos empreintes creusent la neige, révélant un blanc éclatant qui contraste joliment avec le rose-rouge de la neige.
Nous arrivons aux Monts de Bière Derrière. Nous avons coutume de dire que, dans le Jura, nous ne nous ennuyons jamais et que même si nous passons souvent par les mêmes endroits, il y a à chaque fois quelque chose de différent. Là, il faut reconnaître, nous sommes dans l’extrême.
En descendant vers le couvert du Grand Cunay, le ciel s’éclaircit un peu. La lumière devient plus jaune.
Les abords du Grand Cunay étant un peu dégarnis, nous passons de l’autre côté et restons parallèles à la crête avant de redescendre vers le chalet des Combes.
De là, nous remontons vers la cabane du Cunay, repassons de l’autre côté de la crête pour arriver au Petit Cuney. C’est ici que nous arrêtons pour la pause de midi prise à 14h30.
L’atmosphère perd peu à peu de son extraordinaire et le pré aux Biches a revêtu son air habituel sous la grisaille lorsque nous y arrivons. Seule la neige encore rosée nous conforte dans l’idée que nous n’avons pas rêvé.
Les Monts de Bière devant.
Nous rentrerons à la voiture par l’itinéraire classique, à savoir Le Malgré-Tout puis le couvert du Chalet Neuf et enfin la citerne du Couloir.
Une belle couche supplémentaire de sable est venue consolider la première. Demain, les stations de lavage vont être prises d’assaut. Je craquerai sans doute moi aussi, mais d’ici quelques semaines, lorsque la pluie aura dessiné de belles coulées inesthétiques à souhait ou que j’en aurai marre de me salir à chaque fois que je frôle la carrosserie.
Itinéraire du jour
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Autoportraits du jour
Au couvert des Monts de Bière Derrière.
Au retour, aux Monts de Bière Devant.
31 janvier 2021
Le souvenir du jour restera notre première rencontre avec un loup. Nous venions de passer La Bassine, et attaquions la montée dans la Combe des Puits. Dans la pente, en face de nous, j’aperçois une tache noire. Le temps que je me dise que la forme est étrange, elle se met en mouvement. Un canidé. Trop gros pour être un renard, et trop foncé également. L’animal fait quelques bonds, s’arrête, nous regarde, puis disparaît derrière la crête. Un peu trop enthousiastes, nous essayons de rationaliser. Un chien ? Mais il n’y a personne autour, à part la piste de ski de fond à 200 mètres sur notre gauche. Nous avons vu passer un skieur. Amener son chien n’est pas une pratique courante. En plus, l’animal est parti complètement à l’opposé. Devant nous, autour de nous, zéro trace. Donc oui, je crois que nous pouvons le dire : nous avons rencontré le loup.
Nous sommes euphoriques lorsque nous sortons du brouillard, à la hauteur de St-George. Au-dessus de nous, un magnifique ciel bleu. Les falaises qui la semaine passée étaient recouvertes de stalactites de glace pleurent à grosses larmes leur magnificence perdue. La route fume.
Nous nous arrêtons au parking du Sapin à Siméon. Il est tôt (oui, il y avait un réveil pour nous aider à sortir du lit ce matin) et seule une dizaine de voitures occupe le parking. La neige fondue se mélangeant à la boue nous promet une belle gadoue ce soir au retour.
Mister Siméon. Il y a encore du ciel bleu.
La webcam du col du Marchairuz n’a pas menti : une fine couche de neige recouvre la neige croûtée par la semaine de pluie. Nous avons pris les skis et nous avons bien fait.
Le chalet du Pré de Rolle. Le ciel est déjà moins bleu.
Nous partons vers le couvert, incertains encore de notre itinéraire.
La qualité de la neige est inégale : croûtée par endroit, molle à d’autre, ce qui rend les descentes un peu olé-olé. Mais voici quand même deux belles traces. Ce sont les nôtres.
Le couvert du Pré de Rolle.
La montée au Petit Pré de Rolle est facile. Les skis adhèrent bien et les écailles se montrent efficaces. Au sortir de la forêt, les traces que nous suivions s’arrêtent brusquement. Comme il n’y a pas de bonnet rouge posé sur la neige, nous en concluons que la personne n’est pas tombée dans un trou mais à plutôt fait demi-tour.
Le ciel est gris. Je crois bien que nous ne verrons plus le soleil de la journée. Nous suivons la combe qui permet au Pré des Echadex et au Petit Pré de Rolle de communiquer.
Les Echadex.
A l’extrémité sud du pré, se trouve ce bâtiment que nous avons toujours appelé refuge forestier des Echadex. Et bien non. Au vu de la plaque posée au dessus de la porte, il se nomme Le Pré de Villars en version courte, et citerne couverte du Pré de Villars en version longue.
Nous suivons la route un moment avant de nous engager dans une autre combe, celle qui mène au Planet.
A peine avons-nous franchi ce petit monticule qu’un épais brouillard vient nous envelopper. Nous avons parcouru cette combe des dizaines de fois mais avec une visibilité nulle à plus de deux mètres, la tache s’avère difficile. Nous distinguons des silhouettes d’arbre, que nous pensons être ceux à proximité du chalet. Que nenni.
Cette fois, c’est le bon (l’arbre).
Je n’avais jamais vu le nom peint au dessus de la fenêtre.
Nous suivons la route qui descend dans les bois de Peney pour arriver sur la route qui mène à La Bassine.
Les lieux, forts appréciés des campeurs l’été, sont vides. D’ailleurs, depuis que nous sommes partis, nous n’avons vu personne. Depuis le Petit Pré de Rolle, nous faisons notre trace.
Nous voici arrivés au parking. Trois skieurs passent. Nos premières âmes.
Nous suivons avec bonheur la piste de ski de fond, patinant avec facilité jusqu’à la hauteur de La Bassine.
Alors que Stefano est en train de prendre cette photo, mon regard s’arrête sur une forme noire, isolée. Tout va ensuite très vite. Au moment où je me dis qu’elle ressemble à quelque chose, le quelque chose se déplace. J’interpelle Stefano. Avant qu’il ne bouge, l’animal semblait être assis face à nous. Il se lève une première fois, fait quelques bonds, s’arrête, se retourne vers nous puis repart pour disparaître dans la pente opposée. Ma main a à peine eu le temps de se poser sur l’appareil photo. Comme je l’ai dit en début de billet, nous sommes quasiment certains d’avoir observé un loup.
Enthousiastes, nous continuons dans la combe, détaillant nos observations, pesant le pour et le contre. A gauche, le marécage de La Crotte (j’adore ce nom). La montée à La Rionde Dessous me laisse haletante. Il est grand temps de manger.
Ce que nous faisons devant un mur de neige, à l’abri de l’avant-toit. Miam, les bouchées de sandwich où se mêlent le bon pain à la quinoa, le fromage goûteux de la Givrine et la viande séchée des Grisons. Sans parler du beurre de Fribourg et de la salade.
Le prochain chalet est celui de La Perroude de Vaud. Nous repensons au café partagé il y a deux ans avec un certain Christophe (enfin je crois). C’était une autre époque, une époque où nous ne nous posions aucune question quant à la perspective de boire un café dans une tasse à la propreté douteuse. Epoque bénie, qui semble bien lointaine.
Désireux de profiter au maximum de cette superbe journée (!), nous filons vers le Crêt de la Neuve.
Nous sommes au kilomètre 15 et je commence à sentir les gambettes.
La Perroude de Marchissy. Je vous laisse apprécier la belle lumière !
La montée vers le Crêt de la Neuve n’est pas facile physiquement mais reste aisée techniquement. Nous pouvons rester face à la pente. Un pas après l’autre.
Sans surprise, nous sommes seuls.
De là, nous avons deux options. Nous abandonnons la première, qui consiste à descendre jusqu’à la route, côté lac, car la descente nous semble très sèche. Par élimination, nous choisissons donc la seconde, à savoir aller à La Neuve, rejoindre le sentier des Crêtes pour remonter par la fontaine Valier. C’est un peu reculer pour mieux sauter car nous savons que nous aurons droit à un ou deux passage délicats (comprenez des descentes raides et étroites). Nous verrons bien. Il y a toujours l’option d’enlever les skis.
La Neuve.
Toujours pas de traces.
Nous arrivons à négocier les descentes sans rencontrer de difficultés insurmontables. La neige a ramolli, la rendant traître. Souvent, nos spatules s’enfoncent soudainement, nous stoppant net. Nous avons droit chacun à une gamelle. La mienne, dans la petite descente traître juste avant d’arriver à la fontaine Valier.
Il ne nous reste plus qu’à descendre au Pré de Rolle. Ce que nous faisons tranquillement, appréciant les derniers instants de la balade.
La dernière descente aura raison de moi et me permet de faire connaissance avec mes spatules. Je vérifie si la gravité existe bel et bien, par l’avant, et j’atterris le visage dans la neige. Je me relève avec peine, même aidée de Stefano. Une baleine échouée sur le sable. Je ne me suis pas fait mal mais la fatigue est là. Je suis lessivée ! Ce qui tombe bien : demain c’est lundi, et nous aurons toute la journée pour nous reposer.
Au parking, le GPS affiche 23 km pour 600 mètres de dénivelé. Si je ne me trompe pas, c’est notre plus longue randonnée en SRN.
Itinéraire du jour
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Autoportraits du jour
Au Petit Pré de Rolle. Il y a encore un peu de soleil et nous sommes plein d’espoir.
Près des Echadex. Là… comment dire… Notre espoir s’est un peu évaporé.
Au Crêt de la Neuve. Nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur.
A la pause de midi, à La Rionde Dessous.
24 janvier 2021
Nous quittons la maison un peu avant 9h30 et partons pour St-Cergue. Nous ne savons pas encore si nous irons du côté de La Dôle ou vers Le Noirmont. Dès les premiers lacets, nous remarquons que nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l’idée de monter à la neige. Il a neigé dans la nuit et la route n’a pas été dégagée. Nous roulons au pas, avant que la colonne de voitures ne s’arrête. Damn it! Mais que ce passe-t-il ? Une voiture dans un virage fait demi-tour. Elle n’est pas équipée. Nous repartons pour nous arrêter bientôt. Cette fois c’est un genevois en train de mettre les chaînes en plein milieu de la route ! Amateur, va ! Les parkings sont pris d’assaut. Nous n’avons d’autres choix que de continuer, passer la douane de La Cure et partir en direction du Brassus. Nous tentons notre chance au départ du téléski du Noirmont et trouvons une petite place. Chic.
A 10h59, Stefano allume le logger.
Nous avons certes perdu une heure de balade mais nous sommes en terrain parfaitement inconnu.
Les téléskis sont à l’arrêt. Covid oblige. Dire que de l’autre côté de la route, en Suisse, ils tournent à plein régime !
Nous suivons une trace, fréquentée par moult randonneurs.
Ça monte et pas qu’un peu. Les groupes s’étirent. Mon cardio s’accélère.
Stefano est parti d’un bon pas et même à l’ombre la chaleur de l’effort nous rattrape.
Nous arrivons au sommet du téléski. C’est là que la balade semble se terminer pour bon nombre. Accroupis, elles/ils enlèvent les peaux et serrent leur chaussures. D’autres accrochent les raquettes au sac à dos avant de chausser leur snowboard.
Nous, nous n’avons pas l’intention de nous arrêter ici mais sommes préoccupés par notre itinéraire. Nous avons une contrainte : rester dans les sentiers autorisés de la zone de tranquillité du Noirmont. Heureusement, depuis l’hiver dernier (à moins que ce ne soit celui d’avant), des sentiers supplémentaires ont été ajoutés à la liste de ceux autorisés.
Une chose est sûre : nous pouvons aller au Noirmont.
Nous y voilà.
Patients, nous attendons que la croix se libère.
Nous restons sur le sentier, juste à l’extérieur de la zone de tranquillité.
Hein qu’il est joli cet arbre ?
Les 3 Suisses.
La combe est vierge de toute trace. Nous espérons que le stupide gallinacé apprécie les efforts faits.
Montée vers le Noirmont des Français.
Comme d’habitude, nous enlevons la branche de sapin mise par des malins au-dessus de la croix. Mais aujourd’hui, au moins, la plaque « Noirmont des Français » n’a pas été démontée pour être tournée à l’intérieur.
Le Creux du Croue. Là, il ne devrait y avoir aucune trace…
Nous, nous restons sagement sur la crête, car le passage est autorisé en hiver.
La bergerie.
Nous croisons une dizaine de randonneurs, en raquettes, en ski de randonnée alpin ou en SRN. Le bout de descente dans la forêt est tel que dans nos souvenirs : raide et en dévers. Mieux vaut le faire en descendant.
L’idée initiale était de redescendre à La Bourbe pour ensuite rejoindre la voiture. Oui mais voilà, il est beaucoup trop tôt. Nous partons donc vers Le Croue, indécis. La marche porte conseil, a-t-on coutume de dire.
Le Creux du Croue, vu de l’autre côté, en montant vers le chalet.
Sur la gauche, le Crêt des Danses.
L’échelle pour passer le mur.
Près du chalet, je repère un socle de béton au sec. Un siège idéal pour le pique-nique, parfaitement exposé au soleil. Nous nous y installons, moi assise, Stefano debout, comme à son habitude.
Repus, nous allons jusqu’au panneau pour regarder la carte de la zone de tranquillité. Le Crêt des Danses est interdit. Soit nous revenons sur nos pas pour descendre par La Bourbe, soit nous partons vers l’Arzière, puis les Coppettes via un des sentiers autorisés.
Ces traces vont au Crêt des Danses, pourtant en pleine zone de tranquillité.
Nous choisissons d’aller vers l’Arzière.
Devant nous, le ciel est laiteux et le soleil peine à traverser les nuages.
L’Arzière.
Soudain, le souvenir du couvre-feu de 18h me revient en mémoire. Mince, la voiture est garée en France. J’ai un moment de stress que Stefano calme aussitôt. Nous avons largement le temps, me dit-il. Arrivée estimée à la voiture vers 17h. A 18h, nous serons en train de descendre de St-Cergue.
Nous arrivons aux Coppettes.
Bientôt, nous retrouvons nos traces du matin.
A 17h05, nous sommes à la voiture. Le parking est quasiment vide. Tout comme les autres parkings, alors que nous roulons vers St-Cergue.
Je lirais un peu plus tard, dans 20 minutes, que face à l’affluence, la police a dû fermer la route d’accès à St-Cergue ! Une première. Nous avons eu chaud. La prochaine fois, nous nous promettons de partir aux aurores.
Itinéraire du jour
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Autoportraits du jour
Au Noirmont. On voit le Mont Blanc.
A l’autre Noirmont, celui des Français cette fois.
Au chalet Le Croue.
16 janvier 2021
Il a neigé en plaine cette semaine. Il a commencé à neiger mardi midi et le soir il y avait une belle couche. Et de jolis bouchons sur l’autoroute, dûs à des semi-remorques bloqués dans le virage du Vengeron. Sans compter les voitures non équipées. Et depuis, il pleut et neigeotte, mais nous savons qu’il neige sur les sommets. Hier soir, nous avons même mis un réveil, histoire de profiter de la journée.
Au départ de la maison, le ciel est gris. Nous commençons à voir du bleu à l’embranchement avec la route qui vient de Bière. Puis, nous sortons des nuages. Nous voici transportés dans un paysage féerique et fabuleux. Le ciel est bleu intense, les sapins sont chargés de neige et l’air est vibrant et cristallin.
Le thermomètre affiche -10 au parking de Fontaine Froide. Hum, ça va être viril aussi aujourd’hui.
Nous commençons par quelques centaines de mètres sur la piste de ski de fond, histoire de nous chauffer un peu et surtout parce que nous en avons le droit.
Nous partons dans la neige fraîche pour aller voir si Bars, le chat qui a pris résidence au chalet du Pré de Denens est là.
Non je n’ai pas exagéré. C’est féerique.
Seuls quelques animaux sont passés.
Oui, Bars est là et vient nous accueillir en miaulant, les yeux quasiment clos, à cause de la lumière aveuglante.
Il se résout à descendre de son perchoir, perchoir qui ressemble à une boîte aux lettres et sur laquelle est inscrit : Chez M. Bars. Il fait quelques pas dans la neige puis se réfugie sur une bûche, limitant au maximum le contact de ses pattes avec la neige. C’est très drôle à voir. Lorsque nous le quittons, il a une patte avant levée. Il n’a pas arrêté de nous « parler ».
Il est des jours magiques. C’en est un.
La montée au Chalet des Combes nous fait transpirer.
Carte postale.
Dommage que le ciel soit en train de se voiler.
Nous continuons vers le Grand Croset Dessus. Ah, mais j’ai oublié de vous dire : aujourd’hui, notre objectif c’est le Mont Tendre. Nous espérons que les crêtes n’aient pas été soufflées et que la couche de neige tombée ces derniers jours soit suffisante. Nous verrons bien.
Petit détour par L’Eglantier. Je m’approche pour « dérober » une baie d’églantier et je constate que les traces tout autour du chalet ne sont pas celles d’humains mais celles de sabots d’animaux, avec une forte concentration près de l’arbuste. Des branches épineuses cassées au pied du tronc m’intriguent. Je les examine et en conclus que je ne suis pas la seule amatrice de baies. Les bêtes viennent également les boulotter. Je n’en prends qu’une. La faune a très certainement plus besoin de cette nourriture que moi.
Nous profitons de l’arrêt pour coller les peaux.
En quittant L’Eglantier. A part à proximité de la piste de ski de fond, nous n’avons vu personne. Ces traces, ce sont les nôtres.
Devant nous, l’immensité blanche.
Le Croset au Boucher.
Nous continuons vers La Racine. Après, il nous faudra monter d’un niveau. Le sommet du Mont Tendre est encore tout petit.
La Racine.
Les choses sérieuses commencent. La montée vers le chalet de Yens se fait avec un rythme soutenu.
De l’autre côté de la vallée de Joux.
Juste avant le chalet de Yens.
Et le chalet de Yens.
Alors que, l’été, nous n’aimons pas suivre le sentier, nous décidons de tenter le coup.
Bien nous en prend. Car, à mi-chemin, nous avons un petit cadeau sous la forme d’un bel arbre pétrifié.
Sur notre gauche, la vallée de Joux. Au centre, la Dent de Vaulion puis Le Suchet.
Nous arrivons au col. De l’autre côté, la chaîne des Alpes, qui émerge d’une mer de nuages.
Le nombre de taches noires au somment du Mont Tendre ne cesse de croître. Nous prenons donc notre temps et contournons le sommet, en passant près du petit couvert.
Nous commençons tout tranquillement la dernière montée, profitant du paysage, dépités de ne pas voir le sommet se dépeupler.
Nous nous faisons une raison.
Boire son thé près du point géodésique doit en accentuer la saveur. C’est un peu comme manger son sandwich à proximité d’une croix.
Voilà, y’a plus qu’à rentrer. Mission accomplie !
Nous allons d’abord dire bonjour à notre arbre fétiche. Heu, lequel me direz-vous ? Car c’est vrai que nous en avons deux ou trois d’arbres fétiches. Ici, c’est celui des Rochettes.
Non, ce n’est pas celui-là. Cet arbre là, c’est un bonus !
Oui, c’est celui-là !
Il nous ravit à chaque passage.
Et puisque nous sommes dans les environs, nous décidons d’aller manger à la cabane du Rocher. La montée à la cabane se révèle être un casse-tête en raison de la forte pente et de la quantité importante de neige.
Je chute alors que je tente une conversion. Je bataille un long moment avant de réussir à m’extirper de la poudreuse. Je me relève haletante. Stefano, arrivée à la cabane, regarde le spectacle.
Entre la cabane du Rocher et nous, il y a un contrat de confiance. Nous connaissons par réseau social interposé un des passionnés qui s’occupe de l’entretien, des provisions de bois, de l’installation électrique, … Nous n’utilisons aucune des ressources consommables mises à disposition.
Nous comprenons la colère ressentie lorsqu’un jour de l’année passée, des randonneurs ont brûlé tout le stock de bois pour se faire plaisir. Et évidemment ne l’ont pas remplacé. Ou encore lorsque d’autres malins se sont amuser à graver leurs initiales sur la belle table en bois massif. Y’a des claques qui se perdent !
Vue depuis la cabane.
Après s’être rempli le ventre, avoir fait descendre le tout avec du thé, nous ramassons nos miettes, donnons un coup de balais et fermons soigneusement la porte.
Avec moi à côté, pour donner l’échelle.
Nous décidons de garder les peaux pour la descente. Ce qui nous ralentit et ce qui est bien.
Le Sorcier.
La Pivette, où le nom, absent cet été, a été remis.
Nous repartons sciemment dans la mauvaise direction de manière à arriver à la cabane du Servan.
Et parce qu’il ne faut pas que nous arrivons trop vite à la voiture et que nous croisions nos traces du matin, nous remontons par une petite combe (une belle montée) et arrivons à un petit chalet privé que nous n’avons jamais vu ouvert.
Un peu plus tôt, nous avons raté le sentier qui mène à Pierre à Coutiau. Mais, comme tout le monde le sait, in fine, tous les chemins mènent à Pierre à Coutiau.
De là, nous partons vers le Grand Cunay lorsqu’une trace nous fait un clin d’œil. Elle va dans la bonne direction mais pas par le sentier principal.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous regrettons notre décision mais il est trop tard pour faire demi-tour. Les montées, courtes mais raides, s’enchaînent, ce qui nous permet de parfaire notre technique de montée dite en escalier.
Le dernier passage est quasiment vertical. Tout est une question de patience et d’entêtement, deux qualités que nous avons tous les deux.
Nous y sommes !
Pour éviter la descente sur la neige soufflée et verglacée, nous faisons un détour par la cabane du Ski club du Brassus. Nous arrivons ainsi sans encombre au couvert du Grand Cunay.
La descente finale vers le pré de Denens n’est pas facile et se solde par quelques chutes. Rien de bien méchant, si ce n’est qu’il faut batailler pour se relever.
Nous retrouvons la piste de ski de fond qui nous ramène à la voiture.
La journée a été magnifique. Nous en garderons longtemps le souvenir.
Itinéraire du jour
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Autoportraits du jour
A L’Eglantier.
Au sommet du Mont Tendre.
A la cabane du Rocher.
Au moment de se remettre en route.
10 janvier 2021
Forts de notre expérience d’hier, aujourd’hui nous sommes prêts : couche de base plus épaisse, thé et masque. Sans compter la préparation psychologique, peut-être le facteur le plus important.
Parking de la Grande Rolat. 11h35. Ce matin, nous n’avons pas fait fort. La douce chaleur du lit a été un facteur important dans mon activité favorite dite « TraîneAuLitLeLapin ».
La « brise » d’hier nous semble un peu moindre. La présence du soleil ajoute un peu de chaleur à l’ensemble.
Et surtout nous voyons où nous allons.
La Plate-Forme. Ça change d’hier, n’est-ce pas ?
La montée aux Petites Chaumilles a tôt fait de nous faire regretter d’avoir superposé autant de couches. Moi, je m’arrête à mi-chemin pour en ôter une. Stefano attendra de pouvoir poser son sac sur du dur.
La Casamie est fermée aujourd’hui.
Nous attrapons la route qui vers Chez Villard. La pente est douce, nous procurant sans effort une belle sensation de glisse.
Le Chevreuil.
Le Croton, toujours aussi joli depuis notre dernière visite.
Un peu trop confiants, nous suivons une trace qui part dans la forêt mais qui, au bout de quelques dizaines de mètres, ne nous inspire plus trop. Et quand l’inspiration manque, nous faisons toujours demi-tour.
Ayant retrouvé un sentier digne de ce nom, nous arrivons au couvert du Poêle chaud.
Son abreuvoir, déguisé en sarcophage.
Vieux panneau.
Nous passerons vraisemblablement par les Grandes Chaumilles au retour.
Mon Petiot. Ou la maison de la sorcière dans le conte Hansel et Gretel, comme nous l’a justement fait remarquer son heureux propriétaire, lors de notre dernière passage.
Nous nous arrêtons au couvert des Grands Crosets pour notre pause. Il n’y a rien pour s’asseoir mais le thé est délicieux et la brise légère.
Arrivée aux Quatre Puits.
Vu l’heure qu’il est, nous renonçons à pousser plus loin et prenons gentiment le chemin du retour. Il nous faut un peu patience pour passer le mur (voir la ligne droite sur le tracé) et Stefano râle et peste, ce qui me fait toujours rire.
Petit détour par les Grands Crosets Dessus pour savourer quelques baies d’églantier bien mûres. Déception : elles sont gelées et rien ne sort lorsque je les presse.
Les Grandes Chaumilles.
Nous montons vers La Perrause mise en valeur par la belle lumière du soir.
Nous traversons tout doucement le coin où dorment les marmottes. Nous ne voudrions pas les sortir prématurément de leur hibernation.
Nous arrivons à la voiture un peu avant 17 heures. Nous rentrerons à la maison à 40km/h, étant coincés derrière une voiture CD freinant à chaque courbe.
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Autoportraits du jour
Quand j’ai dit que nous étions prêts à affronter le frimas, je n’ai pas menti. Sauf qu’aujourd’hui, point de brouillard glacé.
A La Plate-Forme.
Premier essai. Pas concluant. Difficile de faire la différence entre un 3 et un 10 enplein soleil, avec un masque, surtout sans paire de lunette !
Pas le temps de me retourner.
Au retour, à aux Grands Chaumilles.
09 janvier 2021
Vu que le parking Sous La Roche qui nous permet d’aller directement à La Foirausaz n’est pas dégagé (nous n’avons pas payé assez cher le cantonnier), nous nous garons un peu avant et longeons la route, à ski, sur le bas-côté, sur quelques dizaines de mètres afin de retrouver une piste forestière enneigée qui nous permettra de nous raccorder à l’itinéraire habituel.
Une brise est annoncée. Nous avons vu les arbres se balancer en montant. Une brise…. Tu parles. Une bonne bise, oui !
La Bûcheronne.
Vu le froid qu’il fait – -5° en quittant la voiture – la neige est toute légère et ne colle pas.
Le vent nous attrape au sortir de la forêt. La neige devient plus dure. A cause du vent, une croûte s’est formée.
Le couvert de la Foirausaz.
La « brise » arrive face à nous, transportant des petites particules de neige qui viennent nous « caresser » le visage. Il fait un froid polaire. En fait de « brise », sans exagération, nous pouvons plutôt parler de blizzard.
Sur les côtés, à tour de rôle, les sapins les plus exposés déchargent la neige de leurs branches. Après un court répit dans la forêt, nous arrivons à La Foirausaz.
Passage du mur qui sépare le pré de La Foirausaz de celui de St-Livres.
Je m’arrête pour coller les peaux sur les skis. Stefano attendra mon feedback pour faire de même. Le résultat est tout de suite là : plus d’accroche, même sur le plat et surtout plus de stabilité sur la neige qui, parfois très dure, laisse glisser le ski latéralement.
Lorsque nous ressortons du pré boisé, le blizzard s’attaque à nous de nouveau. Je suis étonnée que Stefano ne se retourne pas en disant : on rentre. Les conditions sont vraiment limite.
Le pré de St-Livres.
Nous nous remettons sur la route et continuons vers le pré de Ballens. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans la fantaisie mais plutôt dans la survie : nous allons à l’essentiel.
Le ciel est changeant à souhait, les nuages filant à toute vitesse.
Nostalgiques, nous nous approchons du chalet de M’sieur Claude qui ne reverra sans doute jamais M’sieur Claude. Nous espérons qu’il se porte bien et qu’il a su rester à l’abri du Covid. Les panneaux solaires sont disgracieux.
C’est au chalet du Pré de Mollens que Stefano se décide à mettre ses peaux. Nous nous abritons du vent derrière le mur. Nous payerons cher les 3 minutes où nous avons enlevé nos gants. Il nous en faudra beaucoup plus réchauffer les mains.
Moi qui, il y a moins de deux mois, ai rouspété et dit à Stefano que j’exécrais la montée vers la cabane des Yarpes, je bats des mains (et en même temps ça les réchauffe) lorsqu’il me dit que la pause se fera là-bas. Chic, une montée. Une montée qui va peut-être nous réchauffer. Imaginez-vous que j’ai même mis un bonnet. Et un bandeau par-dessus, sur les oreilles. Et deux écharpes !
Le Crêt de Mondisé.
La route qui monte vers la cabane des Yarpes.
Tout au long de la route, des cœurs rouges décorent les arbres.
Avec les peaux, la montée se fait facilement mais n’a pas l’effet escompté : nous n’avons pas plus chaud.
La cabane des Yarpes. Heureusement, nous trouverons forcément un côté abrité.
C’est celui où il y a la porte. Quelques minutes plus tard, nous repartons, avec une couche de plus, couche qui ne nous quittera pas. Nous longeons le mur qui doit nous ramener sur la route qui monte à Druchaux.
Sur le chemin, un petit chalet sans nom.
A Druchaux, Stefano change d’avis. Il renonce à pousser jusqu’au pré aux Biches et raccourci la balade. Nos tuyaux de CamelbaK sont gelés, et nous n’arrivons plus à boire. En fait, depuis que nous sommes partis, je n’ai pas encore réussi à boire.
Je n’ai jamais vu Stefano aussi emmitouflé. C’est le record absolu.
La lumière devient très très belle. Le vent soulève la neige qui dessine des arabesques éphémères.
Nous enlevons les peaux avant la descente qui nous ramène à l’entrée du pré de Ballens. Aujourd’hui, la boucle sera approximative et c’est sur nos traces de ce matin, mais poussés par le vent, que nous arrivons, tout joyeux à la voiture, anticipant avec délice la douce chaleur des sièges chauffants sur le dos et les fesses.
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Autoportraits du jour
Voilà le seul de la journée. Il a fait tellement froid !
Au pré de Mollens.
03 janvier 2021
Parking de la Grande Rolat. 10h44.
Il ne fait pas beau mais il ne neige pas et la visibilité est bien meilleure qu’hier. Et surtout, demain, nous reprenons le chemin du travail. Nous devons donc impérativement profiter au maximum de cette journée.
Pour changer un peu, nous partons vers l’ouest, vers la Sèche de Gimel.
Inévitablement, nous passons près de L’Intercommunal.
Nous suivons une belle trace qui nous emmène à l’extrémité nord de la Sèche de Gimel.
Au centre de la sèche, un anneau de sapins. Nous ne nous sommes jamais aventurés à l’intérieur car nous soupçonnons l’existence de lapiaz et donc forcément de trous.
Au loin, le petit couvert.
Petit couvert dont nous nous rapprochons.
Nous suivons sur près de 2 kilomètres le mur nord qui borde le pâturage.
L’été, le mur, récemment refait, nous ravi par sa beauté et la finesse de sa construction. Chaque pierre a été soigneusement choisie et placée pour s’intégrer avec ses voisines. Toutes les teintes de gris sont représentées (Fifty shades of grey) avec, parfois, une pierre beige pour ajouter un peu de contraste.
L’hiver, lorsque les conditions sont excellentes, comme aujourd’hui, le mur se transforme en ruban voire en dentelle.
Nous faisons (ou plutôt Stefano) la trace. L’instant est magique.
Arrivés à l’intersection du sentier qui, d’un côté, part vers Pierre à Ecusson et de l’autre vers le chalet à Roch Dessus, nous tentons une première : monter au ranch de la Pierre à Lièvre. Nous n’avons jamais tenté cet itinéraire à ski. Nous verrons bien si les skis ont suffisamment d’accroche ou si les peaux deviennent nécessaires.
Le poids de la neige fait ployer les arbres, rétrécissant le sentier.
Les petits bonhommes jaunes nous accompagnent, parfois à peine visibles.
Nous arrivons sans difficulté particulière à l’endroit où les occupants du ranch laissent la voiture. Il y a eu juste un passage où nous avons été obligé d’employer la technique dite du canard pour monter.
Le ranch de la Pierre à Lièvre.
La montée vers le chalet à Roch Dessus nécessite quelques zigzags pour adoucir la pente.
Les deux petits chalet, en contrebas, sont fermés. Nous hésitons un instant à nous y arrêter pour déjeuner. Comme il est encore un peu tôt, nous décidons de pousser jusqu’à La Place d’Armes. Au moins, nous pourrons manger au chaud.
Le Caprice.
Montée vers la vue de Genève. Là encore, nous louvoyons un peu pour éviter les pentes trop importantes.
La croix.
La descente vers la route nécessite un peu d’ingéniosité. La couche importante de neige fraîche limite nos virages. Le chasse neige reste notre outil de prédilection pour contrôler la vitesse et la trajectoire.
Nous arrivons sans encombre à La Place d’Armes.
Comme prévu, le refuge est ouvert. Même si le poêle est froid, les bancs et la table sont accueillants. C’est toujours mieux que de manger debout et au vent.
Nous repartons sur nos traces pour une centaine de mètres pour reprendre la route qui descend vers Le Cerney. Les trois kilomètres viennent sont du pur bonheur : pente douce, neige douce, nous glissons sans effort, zigzagant en suivant une belle trace large.
Stefano, tentant d’optimiser son coefficient de pénétration dans l’air. Il m’a fait tellement rire !
Au loin, Le Cerney.
Nous n’y allons pas car nous prenons le sentier (ou plutôt la route en été) qui monte vers Pierre à Ecusson. La trace est belle.
C’est pourquoi nous n’hésitons pas une demi-seconde à la suivre lorsqu’elle se sépare de la route et part dans la forêt.
Et pourtant. Il y a deux ou trois endroits où nous voyons des trous entre les rochers et où nos bâtons s’enfoncent dans le vide. Je dis en rigolant : tant que nous ne trouvons pas un bonnet rouge sur la neige, tout va bien. Stefano s’arrête à deux reprises pour vérifier où nous sommes. Sa intuition s’avère juste : nous marchons en direction du chalet de la Croix. Au loin nous entendons des voix d’enfants. Nous y sommes presque. Encore faut-il négocier ce petit raidillon.
Six gamins jouent dans la neige devant le chalet. Un des parents sort échanger quelques mots avec nous puis rentre se mettre au chaud.
De retour sur le sentier balisée, nous passons en contrebas de La Joratte.
Il nous faut baisser les noreilles à deux reprises.
Sans surprise, nous bouclons la boucle et arrivons sur les hauteurs de la Sèche de Gimel. Le petite couvert n’a pas bougé.
La trace qui nous ramène à la voiture est bien marquée. Empreintes de pas, traces de raquettes, de skis, tout y est. Y compris des nombreuses crottes de chien.
Voilà, nous sommes prêts à reprendre le travail. Quel magnifique fin d’année. Vive 2021.
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A une croisée de chemin.
Au chalet à Roch Dessus. Nous avons pris cette photo tout spécialement pour accompagner nos vœux de bonne année à Dwight Peck, un américain, amoureux du Jura, avec qui nous sommes rentrés en contact via blogs interposés.
A la Vue de Genève. Je n’ai pas eu le temps de venir me coller à Stefano. A ski, je suis beaucoup moins agile et véloce qu’à pied ou en raquettes.
Près du refuge de la Joratte.
02 janvier 2021
Ce matin, au petit déjeuner, nous avons eu un quart d’heure météo. Nous avons ainsi appris les différents adjectifs qui s’appliquent à la brise : légère, prononcée, soutenue… A chaque adjectif correspond une vitesse : de 5 à 10 km/h, 10 à 15, … Je mets les bonnets dans la caisse à chaussettes, gants, … car une brise nous attend.
Nous laissons la voiture au parking de la Grande Rolat. Il neigeote et je manque de vocabulaire pour décrire la brise qui souffle. D’abord, ce n’est pas une brise, mais du vent et ensuite il est glacial. Le brouillard nous entoure.
La première partie de la balade, jusqu’au couvert de la Plateforme se fait avec une visibilité d’à peine 2 mètres, les yeux embués de larmes, non pas de chagrin mais en réaction au froid.
Je me décide à sortir ma main de la chaleur douillette du moufle reçu pour Noël (bon, j’en ai reçu deux) : cuir, Goretex, Primaloft, laine. Tout ce qu’il faut pour tenir mes mains au chaud. Clic-clac, la photo est prise, ma main retrouve son abri.
A un moment, j’entends du bruit. Une voix s’élève : n’ayez pas peur, il y a un chien derrière vous. Un grand gars suit nos traces, deux chiens joyeux tenus en laisse. Allez savoir depuis combien de temps il est là. Il a l’air un peu paumé et cherche un chalet dont il ne se rappelle plus le nom. Nous énumérons les chalets du coin : Le Conifère, Joli Nid, Petites Chaumilles, La Casamie… Il nous arrête. Oui, oui, c’est La Casamie. Je m’en rappelle ! Nous lui indiquons la direction, lui montrant son emplacement sur la carte et le laissons disparaître dans le brouillard. Nous ne sommes pas très inquiets : il est bien équipé.
Lui, c’est le chalet Aleff y Kass.
Notre visibilité est proche de zéro. Si bien que plusieurs fois nous nous faisons surprendre par le relief : une descente mal anticipée ou une montée soudaine.
Petit moment de clarté.
Au même moment, derrière moi.
Bien que je commence à bien connaître le coin, j’évalue mal les distances et je suis ainsi toute surprise d’arriver si vite au refuge de la Pierre Carrée.
Nous partons sur la gauche, histoire d’aller voir L’Anémone et sa jolie porte bleue. Nous l’atteignons au terme d’une longue ligne droite dans la forêt, très peu pentue, où nous savourons les joies du pas alternatif.
Arrivée au Grand Croset Dessus.
Nous rejoignons la piste de ski de fond que nous suivons sur quelques centaines de mètres. Nous avons la conscience tranquille, heureux propriétaires d’une carte Jura numérique. Il faut juste espérer que le froid n’ait pas raison de la batterie de nos téléphones, afin que nous puissions montrer patte blanche si besoin est.
L’Eglantier. Ouvert. Des silhouettes sont visibles à l’intérieur. Ce n’est pas aujourd’hui que je pourrais aller « piquer » quelques baies sur l’églantier à proximité
La pause se fera donc plus tard. Nous contournons le chalet et descendons vers le Petit Croset, amorçant ainsi le retour. La descente est étonnamment facile, du fait de l’abondance de neige qui constitue un frein naturel.
Le sandwich est vite avalé. Nous avons hâte de remettre nos gants. Les tuyaux des CamelbaK sont gelés depuis longtemps. Je prends une bonne résolution : demain, je prépare un thermos de thé.
La Chanterelle.
Nous arrivons à proximité d’un des plus jolis chalets privés du Jura : Mon Petiot. Surprise, il est ouvert. Une fenêtre s’ouvre et une tête sort pour nous saluer. Je ne peux pas m’empêcher de faire l’éloge du chalet et dit : vous savez, c’est le chalet le plus mignon que nous connaissons. La tête acquiesce en souriant. Construit par un grand-père, aucun des petits-enfants n’étant intéressé, le chalet a été vendu. Un fait rare. Une opportunité à saisir.
Puisque c’est presque sur le chemin, nous passons dire bonjour au couvert du Poêle Chaud.
S’ensuit une longue traversée dans la forêt, sur une belle trace avec peu de déclivité. Le brouillard s’est un peu levé et avec une bonne visibilité, nous progressons à vive allure.
Pour prolonger un peu la magie, nous faisons un petit détour au chalet du Bois Gentil. Lorsque j’y arrive (après un arrêt technique), Stefano est en grande conversation avec une dame qui lui a proposé d’entrer.
Une paire de ski posée contre un mur de La Casamie et des aboiements de chiens témoignent que les indications fournies à notre randonneur solitaire lui ont permis d’arriver à bon port. Ouf !
Le brouillard nous entoure à nouveau.
Le couvert de la Plate-Forme, 5 heures plus tard. Bonnet blanc et blanc bonnet.
De retour au parking de la Grande Rolat, nous nous installons avec délice dans la voiture, le chauffage au maximum, le dos et les fesses bien collés sur le siège qui dégagent une douce chaleur. On se ramollit, dirait mon gentil collègue Thierry. Oui, certes, mais qu’est-ce que c’est bon ! Demain c’est sûr, on remet ça !
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A La Plateforme. Il ne fait pas beau, et il fait très très froid.
Au retour, à La Plateforme. Il fait au moins aussi froid que ce matin.
01 janvier 2021
Bonne année 2021 les amis. Santé, travail et bonheur pour les 365 prochains jours (contrairement à 2020 qui en a eu 366 jours. Comme si elle n’avait pas été assez pourrie !). La santé vient avant tout, priorité 0.
Nous avons été sages hier. Un film et demi, une bouteille de champ’s et lever vers 9 heures. Nous quittons la maison vers 11 heures, optimistes, les skis accrochés aux barres de toit. Nous nous arrêtons au parking du Point de vue, histoire d’éviter la cohue de celui du Sapin à Siméon ou de ceux proches des pistes de ski de fond.
Le soleil cuve sa cuite, lâchement planqué derrière les nuages, ne souhaitant pas montrer ses yeux cernés.
Notre enthousiasme chute un peu lorsque nous nous rendons compte que la neige colle. Shit! Et elle colle parce que le soleil, même brumeux, sort de temps en temps, faisant monter la température d’un ou deux degrés.
Mais bon, prenons le côté positif de la chose : avec les fitness fermés, c’est l’occasion d’une bonne séance de musculation pour les quadriceps et les fessiers. Et puis, je n’ai pas trop à me plaindre : devant moi, Stefano joue au panzer.
Premier arrêt pour enlever une couche.
Second arrêt, mais photo celui-là, au couvert du Chalet Neuf. Un couvert de chalet au chalet qui n’existe pas.
Lorsque la lumière baisse, l’atmosphère est monochrome.
Nous avons la surprise de trouver Le Malgré Tout ouvert. Les propriétaires sont dehors, avec un autre couple, en train de déguster une fondue. Ils se disent désolés en nous montrant le caquelon vide. Pour notre part, pas regret, car, en cette période troublée, le partage d’une fondue n’est pas très recommandé. Nous leur demandons l’origine du nom du chalet. Tout simplement car il a pu être construit malgré tout, nous répondent-ils. Malgré un premier refus de construction de la part de la commune de Bière. La seconde demande, à la commune d’Aubonne, fut acceptée. Nous donnons rendez-vous aux propriétaires pour le 1er janvier 2022.
Le Malgré Tout.
Dans la petite combe, derrière le chalet. Un des rares moments de soleil franc de la journée.
La montée vers Les Monts de Bière Devant se fait tantôt en suivant le sentier et la large trace, soit dans les prés encore vierges de passage.
Un buisson d’églantiers me retarde un peu. Stefano n’a pas vu que je me suis arrêtée. Son appel me sort de ma dégustation de baies. Elles sont parfaites : mûres à point, avec des cristaux de glace les enrobant. Un vrai régal.
Nous continuons sur le sentier qui, si même tracé, reste peu fréquenté, en témoignent les paquets de neige encore accrochés aux arbres. Stefano se baisse précautionneusement afin d’éviter la douche.
Le couvert des Monts de Bière Derrière. Il y a un peu plus d’un an, nous étions ici, avec mon collègue et ami Simon et sa famille, un moniteur du village des Rousses, pour notre premier contact avec le Ski de Randonnée Nordique (SRN). Depuis, nous avons pris de l’assurance et quelques belles balades à notre actif.
Non, ce n’est pas que la couche de neige est fine… C’est un sanglier qui a gratté pour trouver sa pitance.
Nous descendons vers le chalet des Monts de Bière Derrière.
Comme le sentier qui va vers le Grand Cunay est bien fréquenté, nous partons dans le champ, sur la droite.
Les arbres figés dans leur gangue glacée nous donne l’impression d’être dans un autre monde.
Dans l’espoir de mieux glisser, arrivés au sommet de la bosse, nous reprenons la trace. Un ski glisse parfaitement, l’autre un peu mois. Mais c’est déjà ça.
Comme le couvert du Grand Cunay est occupé, nous décidons de monter jusqu’à la cabane du Ski club du Brassus pour notre pause de midi (même si il est plutôt 14 heures).
La montée est bien sèche mais comme les skis ne glissent pas, nous la passons sans problème.
La cabane est ouverte. Alors que nous nous installons dehors, une dame vient nous proposer de rentrer manger au chaud. Sympa, mais néanmoins nous refusons car 1/ il ne fait pas froid 2/ nous ne voulons pas prendre de risques.
Ils sont 6 ou 7 et ont fêté la nouvelle année ici. Nous repartons ensemble et comme la tradition semble être une photo de groupe sur le point de partir, je me porte volontaire pour la prendre. Pour une fois, nous dit-on, nous serons tous sur la photo. Ce sont donc des habitués du réveillon.
Pour la suite de la balade, Stefano a prévu de rejoindre le pré aux Biches. Nous avons une petite errance, au milieu des sapins et de la neige intacte, un petit moment où nous avons vraiment l’impression d’être seuls au monde. Pas une trace, à part celles laissées par la faune en quête de nourriture, qui vont de sapin en sapin.
Le pré aux Biches et son couvert.
La descente se fait en poussant. La neige ne colle plus mais est trop profonde pour offrir une surface propice à la glissade.
Nous rattrapons la route, puis le sentier qui monte aux Monts de Bière Devant.
Et maintenant, à nous la descente.
Très vite, nous retrouvons nos traces du matin. D’abord le Malgré Tout, fermé, puis le couvert du Chalet Neuf (toujours sans chalet).
Nous terminons avec la citerne du Couloir.
Notre première randonnée en SRN de l’année 2021. Magnifique. Magique. Un seul bémol : la neige collante en début de parcours, mais nous avons quand même éprouvé quelques belles sensations de glisse. Nous avons déjà hâte d’être demain, même si le temps devrait être identique, voir pire.
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Au couvert du Chalet Neuf.
Quelques minutes plus tard, pour un coucou à la famille et leur souhaiter une belle année 2021.
Au petit couvert des Monts de Bière Derrière. Retour sur les traces de notre première sortie en SRN, c’était il y a une année.
A la cabane du Ski Club du Brassus.
Et pour finir, aux Monts de Bière Devant. Ce matin, avant de partir, j’ai demandé à Luana si mes vêtements étaient assez colorés. Elle m’a répondu que non, je pouvais faire mieux !
30 décembre 2020
Ciel gris. Crêtes sous les nuages. Vue depuis le velux du bureau, la limite de la neige semble être vers Arzier. Nous sommes en vacances, nous ne sommes pas en sucre. 11h11, nous chargeons la voiture et partons vers Le Marchairuz. Stefano dit : s’il n’y a pas trop de monde à La St-George, nous nous arrêtons là. Gros ralentissement en y arrivant. Des voitures attendent pour des places, c’est la cohue sur le parking et sur la piste de luge. Nous nous arrêtons pour laisser passer le car postal qui descend (il est plus gros que nous, autant lui laisser l’espace nécessaire) et filons nous garer au parking du Sapin à Siméon.
Nous partons là où personne ne se dirige, c’est à dire vers le pré de Rolle. Nos premiers pas se font dans une belle épaisseur de neige légère et poudreuse à souhait. Wow. La sortie promet d’être belle.
Il y a même quelques trous de ciel bleu.
Le chalet du Pré de Rolle.
Sortis du sentier, nous marchons vers une trace et croisons une famille. L’aîné des enfants nous dit fièrement : vous pouvez suivre notre trace si vous voulez. Ce que nous acceptons avec plaisir.
Arrivée au couvert du Pré de Rolle.
LA trace. C’est vrai qu’en la suivant, la vie est plus facile.
MA trace, en attendant que Stefano ait fini son travail de reporter. Je la terminerai par une perte d’équilibre, une belle chute sur les fesses avec de la neige qui en profite pour se glisser traîtreusement sous la veste et sous le pull, puis un effort surlapinesque (private joke) pour me sortir de ma mauvaise posture et retrouver une certaine verticalité. Stefano n’a rien vu, absorbé par sa tache.
En allant vers le Petit Pré de Rolle. Le paysage devient féerique lorsque quelques rayons de soleil passent au travers des nuages.
Au sortir de la forêt.
Le chalet du Petit Pré de Rolle. Nous en faisons le tour, juste pour le plaisir.
Départ pour le Crêt de la Neuve.
Nous suivons la route, puis le sentier qui arrive en contrebas du drapeau. Une courte montée, bien raide, dans une belle couche de poudreuse.
Nous y sommes.
Vu le petit vent frais qui balaie le sommet, nous renonçons à manger ici et prenons le chemin de La Neuve.
Un banc, à l’abri de l’avant toit, attend le randonneur (ou plutôt la randonneuse) affamé.
Durant notre arrêt de quelques 2o minutes, nous avons droit à de la neige, du soleil et du vent. Un parfait mélange.
Nous suivons un petit bout du sentier des Crêtes avant de pousser plus au nord vers la combe des Amburnex. Nous avons l’impression d’être seuls au monde. Aucun bruit, un ciel tantôt chargé de gros nuages noirs déversant du grésil, tantôt plutôt clair avec de jolis moments ensoleillés. Un véritable bonheur.
Nous arrivons au chalet Les Amburnex, que longe la piste de ski de fond.
La lumière est extra.
Nous suivons un sentier balisé pour marcheurs en raquettes, retraversons le sentier des Crêtes pour arriver à la Fontaine Valier, ensevelie sous la neige. Nous sommes les premiers à passer par là.
Stefano me propose de faire la trace alors que nous descendons vers le Pré de Rolle. Je me rends compte de l’effort physique nécessaire. J’ouvre la marche durant quelques centaines de mètres, levant haut les gambettes pour enjamber la couche de neige. Un peu avant d’arriver au mur qui délimite le Pré de Rolle, je capitule, le cœur battant, le souffle court.
Sur le parking, il ne reste plus que 3 voitures. Une fine couche de neige recouvre le pare brise. Quelques lueurs jaunes éclairent le ciel, résidus du coucher de soleil. Les crêtes du Jura sont plus ou moins dégagées alors que de l’autre côté du lac, la chaîne des Alpes est sous un ciel plombé. Le contraste est saisissant. L’étoile de La Dôle nous guide jusqu’à la maison.
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Près du couvert du Pré de Rolle. Il ne fait pas beau mais les conditions sont… exceptionnelles.
Pour la famille…
Hum, ce drapeau… ce mur… Ca me rappelle quelque chose… Oui, le Crêt de la Neuve, bien sûr !
One more…
27 décembre 2020
Nous sommes au Tessin pour quelques jours. Avec toutes les mesures de sécurité qui s’imposent. Masques en permanence, sauf pour manger mais la table du salon a été agrandie afin de laisser entre eux et nous une distance respectable.
La Nonna est un peu déçue lorsque lui annonçons que nous ne serons pas là pour le repas de midi. Le rôti de génisse, génisse qui a passé l’été ici, à brouter l’herbe du pré, attendra demain. Il fait beaucoup moins beau qu’hier, ce qui ne nous décourage pas.
Nous nous garons au village de Ciona, que surplombe le Monte San Salvatore.
Le sentier qui mène à Carona ondule dans la forêt, ce qui nous permet de nous chauffer. Le soleil, même si parfois visible au travers des branches dénudées, n’est pas assez présent pour réchauffer l’atmosphère.
Arrivés à Carona, nous suivons les signes rouges et blancs qui nous permettent de traverser le village par des ruelles étroites et désertes.
A la sortie du village, le sentier reste pavé sur une bonne partie. Il se transforme ensuite en une succession sans fin de marches de pierre pour nous amener à Melide, au bord du lac de Lugano. Ce sentier était emprunté par les processions funéraires qui montaient les morts à Carona, au cimetière le plus proche.
Melide et l’autoroute, celle-là même qui passe en contrebas de chez la Nonna avant de s’engouffrer dans le tunnel du Monte San Salvatore pour en ressortir ici.
Nous contournons quelques immeubles puis très vite nous quittons le béton pour retrouver le sentier. Nous marchons à flanc de montagne. Il y a encore quelques jours, l’accès était interdit pour cause de coupe d’arbres. Les troncs, jetés de part et d’autre du sentier sont nombreux, donnant une impression de fouillis. Sans prendre beaucoup d’altitude, nous arrivons à Vico Morcote.
A partir de là les choses sérieuses commencent : la montée. Mais pas n’importe quelle montée. Lorsque nous étions à Carona, et que nous commencions la descente vers Melide, j’ai fait remarquer à Stefano que la balade aurait un profil de Grand Canyon : descente, traversée puis remontée. Je ne croyais pas si bien dire. Le sentier est en fait un escalier de marches de pierre, trop longues pour les passer d’un pas, trop courtes pour deux pas. Le South Keibab trail en version tessinoise. Nous ne les compterons pas mais avons décidé qu’il y en a eu 16’789. Pas une de plus, pas une de moins !
Pour ceux qui auraient envie de prier et de se faire pardonner leurs péchés, avant de mourir…
Nous arrivons à l’Alpe Vicania, restaurant fermé pour cause d’hiver ou de Covid. Une belle bâtisse de style fédéral, si l’on en croit le contenu du panneau descriptif.
Puisque nous sommes seuls, nous investissons les lieux pour la pause déjeuner.
Repus mais refroidis (comme toujours en cette saison), nous repartons en direction de Torello avant de remonter vers la Cima Pescia pour retrouver le parc botanique puis la voiture. Au passage, nous notons un trail de descente pour VTT qui répond au doux nom de Gravity Check trail. Un gravity check étant un synonyme très imagé de « chute ». Drôle !
Ce soir, je prépare à manger pour la famille.
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A l’Alpe Vicania.
19 décembre 2020
Lorsque traversons St-George, nos doutes se confirment. La neige est aux abonnées absents. Il y a quinze jours, le village était sous 40 cm de neige. Aujourd’hui, seuls quelques paquets de neige sale au pied des toits témoignent de cet épisode neigeux.
Les abords de la route sont recouverts d’une fine couche de neige dont l’aspect ne présage rien de bon. Il a plu, puis gelé. La neige est dure et luisante. Le parking du Point de Vue est boueux. Un peu plus loin, au Sapin à Siméon, un minibus de la protection civile attire notre attention. Quatre membres de la protection civile gardent l’entrée du parking. Même chose au parking du col du Marchairuz puis sur les deux parkings suivants. L’affluence des derniers weekends en cette période de pandémie a dû en faire réfléchir plus d’un. Aucun dispositif de régulation sur le parking de la Grande Rolat, où nous avons l’intention de nous arrêter.
Nous avons une petite errance dans la forêt de la Grande Rolat, errance qui se termine lorsque nous rejoignons la piste de ski de fond et les Joux de Bière.
Quelques minutes et un déchaussage plus tard, nous sommes au chalet de la Sèche de Gimel.
Les conditions sont loin d’être excellentes. La neige est dure et croûtée. Le manque de soleil est flagrant. Mais bon, ça fait bouger nos carcasses, inactives depuis deux semaines. Ne nous plaignons pas.
Entre Les Trois Chalets (ou d’ailleurs je le dis et le redis, il n’y a qu’un chalet) et le Pré aux Veaux, je choisis ce dernier pour la pause.
Comme d’habitude, notre halte, pourtant courte, nous a refroidis. Mais même avec la meilleure volonté du monde, lorsque nous repartons, c’est à pas lents. Pouh, aujourd’hui, nous sommes tout mou.
Un peu après le Pré aux Veaux, nous prenons la direction de Pierre à Écusson. Les sentiers sont tracés mais la neige, instable, nous oblige à marcher à côté, en louvoyant soit à gauche, soit à droite.
Nous continuons dans la forêt et arrivons au refuge de La Joratte.
Le retour à la voiture se fait par le couvert de la Sèche de Gimel.
Nous avons hâte d’enlever les raquettes. A cause de la neige gelée, le frottement de la plante des pieds sur la semelle des chaussures est devenu douloureux. Je soupçonne même qu’une petite ampoule (voire deux) se soit invité à la fête.
L’Intercommunal, passage obligé pour rejoindre la voiture.
Voiture que nous atteignons alors que la pluie commence à tomber. Nous nous offrons une sieste d’une vingtaine de minutes, bercés par le bruit des gouttes s’écrasant sur le pare-brise. Nous aurions préféré de beaux flocons. La sieste n’aura pas l’effet réparateur escompté car nous baillons comme des perdus tout le long du trajet jusqu’à la maison.
Itinéraire du jour
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Aux Joux de Bière.
06 décembre 2020
Il fait encore plus beau qu’hier. Nous repartons vers le col du Marchairuz. Il est un tout petit peu plus tard qu’hier. A partir de La St-George, les parkings affichent complets. Mais nous ne sommes pas inquiets : là où nous allons, au parking de la Grande Rolat, nous aurons de place. Effectivement, nous sommes les seconds. Il se remplit cependant peu à peu alors que nous nous préparons.
Pstt ! Vous avez vu la lune ?
A ma demande, nous partirons du côté du Mont Tendre, histoire de ne pas marcher dans la forêt et profiter ainsi du soleil. A peine avons-nous traversé la route qu’arrive un engin bizarre… Un tank de l’armée reconverti en voiture de police.
Si la journée d’hier fut mémorable, celle-ci risque bien d’être exceptionnelle. La neige est aussi légère qu’hier. Une petite couche fraîche tombée cette nuit rajoute encore une note de ouate. Mais surtout, surtout, le soleil est là, franc.
Au loin, tout à gauche, le Mont Tendre. Un peu plus à droite, on distingue la « fusée » de Pierre à Coutiau.
La Plateforme.
Nous montons en ligne droite vers Les Petites Chaumilles. Nous avons tôt fait d’enlever une couche et apprécions les passages dans les sapins où la température est plus fraîche.
Les Petites Chaumilles.
Nous partons voir un des deux chalets privés à proximité, Le Conifère.
Nous traçons un sentier à travers les sapins vers Le Grand Revers.
Le Grand Revers.
Le Daphné.
Je plante ma main dans la couche de neige qui recouvre la table. Je l’enfonce jusqu’au delà du poignet. Il y a 20 bons centimètres.
Arrivés à la route, nous retrouvons Le Chevreuil. Nous étions par là il n’y a pas bien longtemps, deux, trois semaines, tout au plus.
Impatients, nous marchons vers Le Croton. Nous avons hâte de le voir habillé de neige.
Mais, au passage, quand même, Les Rocailles. Ce n’est pas tous les jours que nous avons un si beau paysage hivernal.
Le Croton, c’est un chalet que nous aimons beaucoup, de part ses pans de mur tavillonnés mais également par ses jolies proportions. Nous ne sommes pas déçus.
Nous suivons le pâturage qui se termine par une petite combe. Sur notre droite, un peu en hauteur, Les Idoles. Peint couleur argent, il ressemble à la maison du Père Noël.
Le matelas est toujours dehors, sous la neige. Quel gâchis !
Son autre face est peinte en jaune.
L’abreuvoir, transformé en sarcophage.
Nous revenons un peu sur nos pas pour retrouver un passage qui nous permet de traverser le bois de la Barre pour arriver au couvert du Poêle Chaud. Et lorsque nous trouvons une trace de ski toute fraîche, nous n’hésitons pas.
Au premier coup d’œil, je remarque que les WC ont été enlevés, sans doute mis à l’abri pour l’hiver.
Là aussi, un abreuvoir-sarcophage.
La faim me tenaille. Mais nous renonçons à nous arrêter au chalet Mon Petiot, malgré ses marches accueillantes et surtout déneigées. Nous ne voudrions pas fâcher son propriétaire, même si nous devinons que, pour posséder un chalet aussi mignon, il soit forcément sympathique.
L’estomac dans les talons, j’implore Stefano pour que la pause soit fait au plus vite. Ce sera donc au couvert des Grands Crosets, où nous devons manger debout. Ce sera ma punition. Il n’y a rien pour s’asseoir et la porte de l’abri a dû être laissée ouverte un temps, pour le grand bonheur des vaches qui ont investi les lieux, le laissant souillé.
Même debout, le sandwich a une saveur particulière. Devant nous, les crêtes, et plus particulièrement celle du Mont Tendre. Trop loin pour nous aujourd’hui, à cause du rythme ralenti par la neige.
Nous repartons en faisant une belle trace et allons voir L’Arbalète qui, pour une fois, n’est pas occupée. D’ordinaire, nous ne sommes pas timides et recherchons, au contraire, la rencontre. Mais nous avions été salués très froidement une fois alors depuis, nous évitons de rester à proximité lorsque les occupants sont là.
Le prochain chalet est celui des Grands Crosets Dessous. Pendant que Stefano en fait le tour, je me goinfre de baies d’églantier mûres à point. Ah, ce petit goût indescriptible, cette pulpe orange à la consistance de mousse… Elles sont tellement mûre qu’elles éclatent dans mes doigts lorsque je les tire de leur tige. Après une vingtaine, je m’arrête. Restons prudente, on ne sait jamais…
Voilà, ici, nous sommes au point le plus éloigné de la voiture. La pointe de la boucle. Le retour est aisé à deviner. Une ligne plus ou moins droite, si nous voulons arriver à la voiture avant la nuit.
Commençons d’abord par La Chanterelle et ses volets jaunes, fermés.
Puis, Les Grandes Chaumilles, alors que l’intensité de la lumière baisse. Le ciel se fait de plus en plus tourmenté. Pas grave, demain, lundi, nous sommes au travail.
Le Bouvreuil, où l’été, poussent les chardons bleus et les lys Martagon.
Nous sommes sur le sentier principal. Devant nous quelques groupes de randonneurs. Désireux de rester seuls, nous coupons à travers champ pour arriver à La Perrause.
Et là, juste avant de repartir, un petit rayon de soleil, furtif, vient éclairer les crêtes.
16h31. Le soleil se couche et illumine le ciel. Quelle magnifique journée !
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Près du chalet Le Chevreuil.
A la pause de midi (enfin de 14h), au couvert des Grands Crosets.
05 décembre 2020
Techniquement, il manque une quinzaine de jours avant que l’hiver n’arrive. Mais la neige est là et a recouvert les crêtes du Jura. Excités comme des gamins, nous décidons d’aller inspecter les sommets et chargeons les raquettes dans la voiture, pour être prêts si d’aventure la couche de neige est suffisante.
A partir de Burtigny, les prés sont blancs. La route, par endroit, également. Nous roulons doucement. Même équipés, nous restons prudents. A La St-George, la piste de luge est noire de monde. Et il n’est que 10h30.
Nous nous garons au parking du Point de vue.
Le ciel bleu est déjà en train de se faire envahir par les nuages. Rien ne peut entacher notre joie. Il a neigé. Et pas qu’un peu.
Alors pour fêter ça, une petite photo face au soleil.
Nous partons plein d’entrain mais ralentissons très vite. La neige fraîche, même légère, entrave notre progression, nous forçant à lever les pieds.
Il faut encore qu’il neige le double pour les tiges des gentianes jaunes soient ensevelies.
La citerne du Couloir.
La Bucheronne.
Nous sommes tout contents de trouver une jolie trace bien damée.
Ça se gâte bientôt, lorsque nous rattrapons des randonneurs. Las de rester derrière sans pouvoir les dépasser, dérangés par leur conversation, nous quittons le sentier tout en sachant pertinemment à quoi nous nous exposons.
Le sentier qui mène au pré du Lapin n’est pas tracé.
Que de pique-nique avons-nous faits ici, assis à côté ou sur la souche. Il y a même dû avoir quelques siestes, fais-je remarquer à Stefano. Sans doute, acquiesce-t-il.
Nous partons entre les sapins vers les Monts de Bière Devant.
Et quand je dis « entre les sapins », c’est vraiment entre les sapins. Attention qu’une branche ne vienne pas se décharger…
En arrivant au couvert des Monts de Bière Derrière, nous croisons des skieurs qui cherchent les Monts de Bière Devant. Ils n’ont pas l’air de nous croire lorsque nous leur disons qu’ils lui tournent le dos. Nous n’insistons pas et les laissons à leur sort.
Au fond, le ciel bleu. Il y a donc de l’espoir.
Nous descendons vers le chalet des Monts de Bière Devant et suivons le sentier des Crêtes jusqu’au couvert du Grand Cunay.
La silhouette noire qui se détache près du Grand Cunay ressemble à un épouvantail, de près comme de loin, affublée d’une longue robe noire.
Nous contournons la bosse par la droite pour nous diriger vers la cabane du Ski club du Brassus.
De là, nous montons vers le Grand Cunay.
La vue est tout simplement magique.
Nous repassons de l’autre côté de la crête pour descendre vers le pré aux Biches.
Mais avant tout, une pause s’impose et notre choix se porte sur le chalet du Petit Cunay que nous espérions trouver ouvert. Vain espoir. Nous mangeons donc debout.
Le pré aux Biches.
Nous suivons vaguement la route avant de prendre un sentier (enfin, sur la carte, car il est enseveli sous la neige) qui nous amène aux Monts de Bière Devant.
Le canyon qui y mène.
Après une courte pause (et un autoportrait, évidemment), nous prenons tranquillement le chemin de la voiture en faisant un crochet par Le Malgré-Tout, qui a attiré les foules, si l’on en croit les traces nombreuses tout autour.
Comme rien ne presse, nous faisons un détour par le couvert du Chalet Neuf.
Le soleil se rapproche de l’horizon et baigne le Jura d’une douce lumière orangée.
Lorsque nous arrivons à la voiture, une famille a dégagé la table et une fondue cuit doucement sur un réchaud. L’air embaume le vin blanc. Il ne fait pas trop froid. Nous rangeons tranquillement le matériel, prolongeant au maximum cette journée exceptionnelle. Nous rentrons, commentant avec enthousiasme cette première balade hivernale.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au couvert des Monts de Bière Derrière. Nous sommes tout simplement heureux.
Aux Monts de Bière Devant. Stefano pensait que l’appareil photo n’était pas horizontal… Résultat, on se penche pour compenser !