Sans surprise… Petit-déj au Subway local comme chaque jour ici à Escalante. Des cowboys avec pickup et chevaux y prennent également le café. Sur-pantalons de cuir, bottes, éperons, chapeaux, tout est là…
Temps au beau fixe et lumière du matin exceptionnelle.
Nous reprenons la dirty road prise il y a 2 jours vers Egypt. Par contre, la distance à parcourir est plus courte car nous bifurquons vers le nord. Nous dépassons nos cowboys de ce matin, à cheval, guidant du bétail, foulards sur le nez pour se protéger de la poussière. Wouah… Ça donne envie… C’est comme dans les films..
Un petit break de quelques mois dans notre vie agitée en Suisse pour conduire du bétail dans des endroits désolés aux paysages magnifiques… Moi je prends. Bon, pour 4 mois, pas plus :-D.
Objectif du jour : suivre un wash, le Harris Wash, jusqu’à l’Escalante River. Nous voici de retour dans des paysages rouges et désertiques. Nous prenons nos baskets (qui ne sont pas encore sèches) car il y aura probablement de la marche dans l’eau.
À notre point de départ, le wash est large et peu d’eau y coule.
Assez vite, les falaises prennent de la hauteur et le lit du torrent se rétrécit..
Le bleu du ciel, l’ocre-orangé des falaises, les différentes teintes de vert de la végétation… C’est le rêve à l’état pur !
Nous mettons nos baskets. Je me sens une enfant, à patauger dans 5 cm d’eau fraîche…
Splatch splatch…
Jusqu’à ce que, soudainement, je m’enfonce en une fraction de seconde jusqu’aux cuisses…. Arg…
Petit moment de panique, l’appareil photo n’est qu’à quelques cm de la boue… Défilent alors des séquences de film, des lignes de livres parlant des sables mouvants… Surtout ne pas bouger. Stefano réagit très bien… Il vient vers moi par le côté, prudemment et me tend le bras… Je m’y agrippe et il me tire… Ciel, je sens qu’une de mes baskets se détache de mon pied. J’ai juste le temps de relever mes orteils. Je suis dehors, mes 2 chaussures au pied et l’appareil photo indemne ! J’éclate de rire… C’est sans doute un peu nerveux… Je n’ai pas vraiment eu peur, mais j’ai été très très surprise …
Nous reprenons la route et là, inutile de vous dire que je marche au sec !
Après analyse et discussion, nous comprenons le schéma. Lorsque l’eau est courante, il n’y a pas trop de risque. Mais sitôt que le lit de la rivière fait un coude, l’eau à tendance à stagner et c’est là que se trouvent les sables mouvants.
C’est rassurant d’avoir compris, mais ce qui ne m’empêche pas de marcher toujours au sec !
Le temps file…
Chaque coude du wash amène quelque chose de différent. La balade est tout sauf monotone !
Regardez comme c’est beau !
Nous marchons ainsi dans le sable… qui s’infiltre dans les chaussures mouillées mettant à rude épreuve nos pieds (nous n’avons pas de chaussettes). Les ampoules s’installent. Mais la beauté du paysage nous fait oublier nos petits bobos.
La journée est très très chaude. Difficile de trouver et de l’ombre et un terrain sec et dur.
La pause-midi se fait sous un soleil de plomb. Nous tentons de faire sécher nos chaussures.
Nous envisageons la possibilité de rentrer par la mesa, en sortant du canyon et en remontant vers le rim.
Cependant nos essais ne sont pas concluants, il y a toujours quelques mètres que nous ne pouvons franchir.
Nous redescendrons donc vers le canyon pour continuer notre avancée vers l’Escalante River. La beauté du paysage est à couper le souffle et surtout, nous sommes seuls.
Pas une âme qui vive !
Vers 15h00, nous devons nous rendre à l’évidence. L’Escalante River peut être à 1 kilomètre comme à 3 kilomètres… Nous avons quitté la voiture depuis plus de 5 heures. Il ne serait pas raisonnable de continuer, à moins d’avoir envie de passer une nuit à la belle étoile (ce à quoi nous renonçons, uniquement bien sûr car nous n’avons pas prévenu nos hôtes !!!). Nous rebroussons donc chemin.
Vient à nous une évidence : tout retour par le même chemin est nettement moins excitant que l’aller. C’est bien pour cela que nous préférons les boucles ! Mais impossible de se lasser vraiment, c’est vraiment trop trop beau.
Le soleil se rapproche de l’horizon et les ombres s’allongent.
Ombres chinoises (1) (2) …Chaque pas que nous faisons écrase ces copeaux de boue séchée avec un craquement caractéristique. Nous aimons à penser que nous marchons sur du chocolat (3).
Juste avant de récupérer la voiture…
Nous rentrons à l’hôtel moulus mais heureux.
Bilan de la journée : une petite marchouillette de quelques 30 km sur 8h30, mais avec très peu de dénivelé (- de 1000 mètres).
Tiens, j’oubliais presque de préciser que ce soir, ce sera notre dernière nuit à Escalante, car demain nous partirons en direction de Capitol Reef.
Nous décidons de changer de régime… tout en conservant le même restaurant. Ce sera une pizza, mais une pizza tellement énorme que pour la première fois depuis nos multiples séjours aux États-Unis, nous emportons un doggy-bag.
À suivre…