Réglés comme des montres suisses, nous sortons de l’hôtel vers 7h. Il fait 3 degrés C et l’air est frais et transparent. La balade du jour nous amène à Hammond Canyon, situé à proximité de Blanding, et qui fait partie de la Manti-La Sal National Forest.
Nous prenons la I-95, comme tous les autres jours.
Nous surprenons des bichettes, en train de se préparer à traverser la route. Faites vite, les petites. Faites vite !
Nous bifurquons sur la SR-275, la route qui mène à Natural Bridges National Monument, mais empruntons presque tout de suite une piste, en direction du Nord : la FR0088, autrement dit Forest Road N° 88.
De piste elle n’en a que le nom car elle est très roulante et gravillonnée. Quelques épingles à cheveux nous amènent en deux temps et trois mouvements entre les deux oreilles d’ours (Bear Ears), ces deux buttes jumelles, visibles à des kilomètres et qui marquent le paysage de Cedar Mesa. Nous allons gratter le front de l’ours. La pigmy forest (forêt pygmée), composée de Junipers (qui ne sont autres que des genévriers) et de Pines (des conifères rabougris et ne mesurant guère plus de 2m50) fait petit à petit place à une forêt de sapins et de peupliers (Aspens).
Nous trouvons même de la neige. Voici la Bear Ears West.
Nous sommes à plus de 3’000 mètres.
Et voici la Bear Ears East.
Nous parcourons ainsi quelques dizaines de kilomètres. Relativement peu d’arbres, plutôt des pâturages et quelques vaches.
Nous arrivons au Little Notch et nous nous garons à quelques mètres du départ du trail head qui descend dans Hammond Canyon. Il est 9h et l’air est encore vif. Nous attendons avec impatience que le soleil prenne un peu de force.
A 9h17, nous verrouillons la voiture et nous mettons en marche.
C’est parti pour Hammond Canyon !
L’effort intellectuel du jour : prendre un stylo et écrire notre nom, adresse et objectif de la journée.
Évidemment, qui dit canyon dit descente d’abord. 500 à 600 mètres de dénivelé, me dit Stefano. Nous allons enfin solliciter un peu nos gambettes.
La descente commence tout doucement.
Vue sur Hammond Canyon.
Nous réalisons que la forêt occupe quasiment tout le canyon et espérons que nous aurons de temps en temps une vue dégagée.
Nos premiers monolithes.
Nos craintes s’avèrent fondées : la forêt dense et ses arbres hauts nous barrent la vue.
Oui, dense, c’est bien le mot approprié… Et encore, heureusement que tous les arbres n’ont pas encore de feuilles !
Il faut me croire sur parole : celui-ci est immense.
Effet grand angle !
Le sentier, jusque là bien dessiné, se perd dans le snake grass (« prêles » en français) et nos mollets sont soumis à rude épreuve. Heureusement qu’il n’y a pas d’épines ! Nous préférons ne pas penser à toutes les bestioles, insectes compris, qui doivent peupler les lieux.
Au loin, le rim, d’où nous venons.
Il semble bien que nous soyons arrivés au fond du canyon. Nous avons déjà traversé deux mini cours d’eau.
Celui-ci doit être le wash principal.
Stefano commence à regarder fréquemment son GPS. Non loin d’un monolithe qui répond au nom évocateur de Three Fingers, nous devrions trouver des ruines.
En voici trois de doigts, mais ils n’appartiennent pas à la même main.
Celui-ci y ressemble plus.
Nous continuons un moment au bord du wash…
… puis commençons à chercher un sentier qui monterait vers la butte.
Nous errons dans la broussaille à la recherche du fameux sentier. Après quelques dizaines de minutes, nous renonçons : soit il n’y a pas de sentier, soit il n’est pas assez fréquenté pour être marqué. Nous n’avons pas repéré de ruines dans les falaises donc nous ne savons pas trop où aller. Le GPS, sur ce coup là, ne nous aide pas.
Nous renonçons donc et reprenons le sentier officiel.
Marrant, car avant que nous ne commencions à chercher les ruines, j’avais dit à Stefano : même sans ruine, ce canyon vaut la balade à lui tout seul. Oui, je sais, les photos ne sont pas exceptionnelles mais réellement, ce canyon est MAGNIFIQUE !
L’autre profil de The Three Fingers,
La forêt s’est un peu clairsemée et le paysage devient plus aride et désertique.
Aux alentours de 14 heures, nous trouvons une clairière, les restes d’un feu de camp. Nous nous asseyons un moment sur un tronc et faisons sécher nos t-shirts.
L’heure du demi-tour à sonné, ainsi que l’envoi du message SPOT du jour.
Lorsque nous arrivons vers le passage d’où est censé partir le sentier improbable que nous avons cherché tout à l’heure, Stefano lève les yeux et me dit : elles sont là !
Crapouille ! Il a raison. Elles sont là, bien visible et nous crèvent les yeux !
D’un même élan, nous regardons nos montres. Je lance un regard interrogateur à Stefano qui hoche la tête : nous n’avons pas le temps me dit-il. Juste y monter nous prendrait 30, voire 40 minutes. Une fois sur place, impossible d’y rester moins d’une heure… Donc non, il a raison. D’autant que nous ne savons pas combien de temps nous allons mettre pour remonter sur le rim.
Nous leur faisons donc un petit coucou et leur disons à bientôt ! D’ici la fin des vacances, sans doute aurons-nous le temps d’y faire un hit and run. Et si non, eh bien, ce sera pour notre prochain voyage dans la région.
Loin d’être déçus, nous sommes super enthousiastes. Nous les avons trouvées !
La montée s’avère relativement facile, mais je suis contente lorsque la partie la plus raide est derrière nous. Le fait de vivre au niveau de la mer toute l’année n’est pas très bon pour les performances physiques.
Nous arrivons à la voiture vers 17h30.
Stefano choisit de rentrer à Blanding en continuant sur la piste : il reste environ 30 miles à couvrir avant de rejoindre la I-95. Nous roulons entre 20 et 30 miles à l’heure, les fenêtres ouvertes, savourant l’instant. J’aperçois des fleurs qui ressemblent à des bluebonnets et me promets bien d’en trouver d’autres avant la fin du séjour.
Lorsque nous arrivons à notre cantine, nous attendons près de 15 minutes debout avant que quelqu’un vienne nous dire bonjour et nous installer ! Hum, très prometteur ! L’attente fût effectivement longue mais la soupe excellente !
Faune du jour
Un cousin lapin pas timide qui nous attendait sur le bord de la piste !
Flore du jour
Les branches de ces petits arbustes sont rouges-brique.
Bravo à Stefano pour cette photo… Même si nous avons triché un peu… En réalité, les clochettes regardent le sol… Ensuite, ces fleurs, elles sont minuscules !!!! Si si… Pas plus que 5 mm de diamètre… Quant à la couleur, une espèce de bleu ciel lavasse… Bref… une parfaite définition pour le contraire de photogénique !
Autoportraits du jour
A la montée ! Faite un peu dans l’urgence, lorsque nous avons réalisé que nous n’avions pas d’autoportraits. Nous n’avons même pas pensé à enlever nos chapeaux !