Il devait faire beau aujourd’hui. Ou du moins ne pas pleuvoir avant la fin d’après-midi. Confiants, nous montons à Grosse Scheidegg afin de rallier First. Une classique…
Nous sommes les deux seuls fous dans le bus. La conductrice vient nous dire que le Romantikweg est fermé pour cause de chute de pierre. Parfait, ce n’est pas là-bas que nous souhaitons aller.
La première chose que nous faisons, une fois arrivés à Grosse Scheidegg, est de nous couvrir. Layer up, layer up! La seconde est de prendre quelques photos, histoire de partager l’atmosphère. Non, je ne suis pas en mode monochrome. J’ai même un clic de plus de saturation.
Ca ne rigole pas. Quand Stefano enfile les gants et le bandeau de protection des oreilles, c’est qu’il fait froid. Et vraiment froid !
Nous étions là il y a à peu près un mois (voir le billet Wildgärst). Depuis, l’abreuvoir a disparu et les vaches sont à l’étable, en bas, dans la vallée.
Nos premiers pas sur le sentier. Dès les seconds, il se met à pleuvoir.
D’abord quelques gouttes éparses. Qui très vite se densifient. Allez disons-le : il pleut à verse. Nous sortons nos chapeaux de pluie de compétition et décidons de tester l’imperméabilité de nos vestes en Pertex. Test qui échoue lamentablement : très vite, nous sentons l’humidité au niveau des commissures des coudes.
Nous nous réfugions sous un avant-toit de chalet, à Grindel Oberläger. Nous regardons la pluie tomber une dizaine de minutes espérant une éclaircie qui tarde à venir. Résignés, nous repartons par la route en direction de First.
Stefano chantonne. Certes ce n’est pas la joie mais la bonne humeur est là.
Le restaurant de First est bien encombré. Les gens nous regardent « bizarre » avec nos masques. Mais le Covid arrive également ici et Daniela nous a dit que dès lundi, le masque devenait obligatoire dans les commerces et restaurants.
Après un café et un chocolat chaud, nous sortons étudier le ciel. Stefano marche quelques pas sur la passerelle tandis que je reste à l’abri du vent. Nous décidons de monter vers Bachsee.
Alors que nous marchons, Stefano m’avoue : qu’est-ce que j’ai pas envie !
Quelques trous de ciel bleu se matérialisent, comme ici, à la Gummihitta.
Soudain, le soleil trouve un trou de ciel bleu et c’est l’explosion de lumière.
Les quelques touristes qui s’étaient aventurés ici, comme nous, sont tout aussi surpris.
Mais ça ne dure pas.
Quelques minutes plus tard, le Faulhorn est à nouveau masqué par les nuages et le ciel redevient menaçant.
Pourtant, nous y avons cru. Dépités, nous rebroussons chemin.
Nous attrapons le télécabine qui descend vers Grindelwald. Il ne pleut plus et Stefano propose de descendre à Bort et de rentrer à la maison à pied.
L’atmosphère est totalement différente : du noir et blanc, nous passons aux 1’000 teintes de vert.
Ce banc avait déjà retenu notre attention :
I know I was born and I know that I’ll die. The in-between is mine.
La descente s’accentue. Tôt ou tard, il faut bien redescendre les 465 mètres qu’il y a entre Bort et Uf em Stutz. Quelques gouttes de pluie nous font craindre le pire mais se raréfient rapidement.
Nous trouvons un magnifique sentier « non-officiel » qui traverse une forêt de pins au tronc parfaitement rectiligne.
Des traces de pneus indiquent que ce sentier est principalement emprunté par des VTT. Les passionnés qui ont imaginé le tracé ont bien bossé. Un peu technique, sinueux à souhait, le seul réel danger est de mal négocier un virage et de percuter un tronc.
A nouveau sur la route pour quelques mètres, nous retrouvons un sentier qui, selon le GPS, devrait nous amener tout près de Uf em Stutz. Sentier bordé d’un mur de pierre sèche, s’il vous plait !
Les dernières centaines de mètres se font un peu « au pif » en faisant attention de ne pas trop descendre. Ce serait dommage de devoir remonter…
Autoportraits du jour
Sur le sentier, quelque part entre Grosse Scheidegg et First.
Près de Bachsee.