Le ciel est nuageux ce matin, malgré le vent. La balade du jour va nous amener à Grinnell Lake, le lac que nous avons aperçu le 1er jour, depuis le Glacier Overlook.
Les mouches dorment. Le saviez-vous ? Hier soir en rentrant, il y en avait au moins une vingtaine virevoltant allègrement et bruyamment dans la cabine, dont deux ou trois plus grosses (et donc plus bruyantes) que les autres. La tapette à mouche n’a pu avoir raison de toutes. Notre heure de lecture s’est vite transformée en bagarre ininterrompue et perdue d’avance.
Donc, lorsque nous avons éteint la lumière, nous étions un peu… inquiets mais sans raison. Les mouches se sont tenues à carreau et nous ont laissé petit-déjeuner en paix. Tiens, allez savoir pourquoi, voilà que je suis en train de penser à Stephan Eicher !
À 8h11, nous sommes à Swiftcurrent, prêts à partir.
La première partie du sentier et goudronnée et large. Nous pouvons même marcher de front et papotons allègrement de choses et d’autres. Ce matin, nous parlons du CMI – Centre Micro Informatique à Meyrin – où nous avons travaillé tous les deux, tout au début de notre relation.
Un petit pont nous permet de traverser le Swiftcurrent Creek.
Le sentier longe le Swiftcurrent Lake. Au fond, les contreforts d’Allen Mountain.
Le bout du lac.
Sur la rive, au fond, l’hôtel Many Glacier est visible. Nous avons pour idée d’aller le voir car, parait-il, il a été construit sur le modèle des chalets suisses. Il faut que nous voyions ça de plus près quand même !
Sur la gauche, Henkel Mountain.
Quelques minutes plus tard, nous sommes à Lake Josephine, à quelques 300 mètres à vol d’oiseau de Swiftcurrent Lake.
Une jeune fille lave les vitres du bateau. Il me fait penser aux mouettes, ces petits bateaux que les Genevois prennent comme des bus pour traverser le Rhône ou le petit lac.
Le sentier suit la berge du lac, au pied de ce pic : le Grinnell Peak.
Nous surprenons trois petites bichettes. Elles nous observent, nous jaugent puis décident de faire un petit détour de quelques mètres avant de reprendre le sentier.
Le débarcadère désert tout à l’heure est maintenant encombré de touristes. Le bateau démarre et traverse le lac dans sa longueur. Au bout du lac, il dépose une dizaine de touristes et s’en retourne.
Le débarcadère.
Après le petit pont, un sentier permet de rejoindre le sentier où nous sommes pour aller à Grinnell Lake (la version upper) ou rester dans la vallée pour aller à Grinnell Lake (la version lower).
Nous délaissons la version lower.
Le sentier prend tout doucement de la hauteur. À droite, le Mount Grinnell.
Bientôt, nous apercevons le Lower Grinnell Lake. Mince, le temps est en train de se gâter. Nous avons déjà senti quelques gouttes de pluie.
Lower Grinnell Lake, dans toute sa splendeur.
Nous devinons que le Upper Grinnell Lake se trouve au pied du glacier que l’on voit, tout à droite.
Chic, nous sommes encore loin d’être arrivés !
Le sentier est agréable et la vue dégagée. Lorsque le soleil se montre, il cogne. Lorsqu’il se cache, la fraîcheur du vent nous fait frissonner. Pas facile la vie de hikers, j’vous jure !
Jolis, ces cailloux rouges, hein ?
Nous ne sommes plus les seuls sur le sentier.
Tout à l’heure, nous avons croisé un couple. Ils nous expliquent qu’ils n’ont pas de vêtements de pluie et qu’ils ont jugé prudent de faire demi-tour. Bravo !
Tout à coup nous sommes rejoints par un groupe – sans doute le groupe amené par le bateau – qui s’étire sur une centaine de mètres.
Il y a les éternels fous de vitesse pour qui, à priori, le hiking est une course contre la montre ! J’en pointe un du doigt et dis à Stefano : celui-là, il est aussi pressé que s’il devait prendre le métro à New York. Incroyable !
Lorsque je me rends compte que sa copine est derrière et qu’il ne l’attend pas, mes doigts me démangent et je les imagine se promenant sur sa joue via une belle caresse bien appuyée !
Nous sommes presque à la hauteur du Upper Grinnell Lake et venons de passer le dernier ledge. Une dizaine de hikers sont agglutinés. Nous entendons les mots bear et cub (oursons).
Effectivement, à moins de 100 mètres, une maman grizzli et ses deux oursons se baladent.
Ils nous ont repérés et, à notre plus grande surprise, se dirigent vers nous plutôt que de s’éloigner.
Ils se rapprochent sans doute d’un peu trop près puis obliquent et traversent le sentier. Wow… Ils étaient vraiment près.
Nous arrivons au lac.
Le soleil s’est définitivement caché. Too bad! Oh et puis non, comme cela, nous serons obligés de revenir un jour et si nous avons de la chance, nous aurons un beau ciel bleu.
Nous nous dirigeons vers le glacier, histoire de nous isoler.
Nous sommes rejoints par l’homme pressé et sa copine et là, nous apprenons qu’ils sont en voyage de noce… La caresse appuyée que j’avais envie de lui donner devient soudainement un coup de boule et un coup de pied là où ça fait mal chez un homme ! Bref… Nous souhaitons néanmoins longue vie à leur mariage !
Des moutain goats se baladent sur les flancs du Mount Grinnell.
Les voyez-vous ? Non ? Pas étonnant… Vous regardiez sans doute en bas. Et bien non, elles sont là!
Dans le creux du V, sur la photo ci-dessous, le Glacier Overlook. Nous y étions il y a … 6 jours, lors de notre magnifique balade sur le Highline trail.
Nous avions pu constater la présence d’icebergs sur le lac, icebergs qui ont vraisemblablement fondu entre-temps… Dommage ! Quoique… Une raison de plus pour y revenir un jour. :-)
Nous longeons le lac et arrivons à l’endroit où le Grinnell Creek prend sa source.
L’eau du lac est trouble, chargée de la poussière accumulée sur le glacier.
13h. L’heure pour envoyer notre message SPOT du jour.
Nous flânons le long du lac.
Le troupeau de hikers est reparti… Nous sommes seuls.
Nous prenons le chemin du retour.
Il doit faire un petit 5° et nous croisons des hikers en débardeur, les bras rougis par le froid. Nous nous interrogeons : impossible qu’ils ne sentent pas le froid… Ont-ils quelque chose à prouver ? Peut-être. Compte tenu de la taille de leur sac à dos nous concluons qu’ils n’ont qu’une couche de plus (enfin, on espère) qu’ils préfèrent garder pour la descente !
15 minutes plus tard, le lac est déjà loin !
Nous voyons la pluie arriver au loin et elle ne nous épargne pas.
Stefano adore !
Un troupeau de bighorn sheeps paît en contrebas du sentier.
L’un se détache du groupe et monte vers nous.
Plus il se rapproche, plus nous nous rendons compte de sa taille imposante. Hum, un coup de corne, ça doit faire mal !
Attila, le mouflon du Canada.
Il traverse, fier et dédaigneux le sentier, à quelques mètres de nous.
Dès lors, la pluie cesse, revient, re-cesse, etc… et avec l’enfilage, dés-enfilage, ré-enfilage des ponchos.
Arbre à moitié mort ou vivant. C’est selon. Ses racines sont énormes.
Nous arrivons au bord de Josephine Lake.
Arrivés à la voiture, nous décidons d’aller signaler la présence de la famille grizzli à la ranger station. En effet, un panneau, à l’entrée du parc, demande aux visiteurs de signaler toute rencontre avec des ours ou des loups. Nous y arrivons à moins de deux minutes de l’heure de fermeture.
Bien nous en prend car personne ne l’avait fait avant nous. La ranger demande à voir des photos. Vraisemblablement, nous étions trop près, bien trop près. Nous aurions dû reculer pour leur laisser plus d’espace. Elle est rejoint momentanément par Pete, le ranger spécialiste des ours, que nous avons croisé hier, en allant à Iceberg Lake.
Nous lui parlons également des chèvres que nous avons aperçues. Ses yeux s’illuminent et nous raconte avec passion le mode de vie de ces animaux incroyables : certes, les ours n’ont pas la vie facile mais ils hibernent. Elles, n’ont pas de répit. Plus l’hiver s’installe, plus elles montent près des sommets. Elles résistent à des températures extrêmes. Elles n’aiment pas la proximité et ont besoin d’un espace vital d’un rayon de 2 mètres autour d’elles. Elles chassent même leurs petits s’ils s’approchent trop. Leur langage corporel est très riche et il n’est par rare, par exemple, de voir un balancement de queue exprimant « tu es trop près » suivi d’un coup de tête si le petit n’a pas compris le message. Clairement, elle a passé des heures à les observer et pourrait en parler des heures.
Nous la quittons à regret.
Ce soir, nous rentrons à Babb. Mais nous décidons d’aller tester une dernière fois The Two Sisters Cafe. Nous voulons vraiment être certains de pouvoir conseiller ce restaurant à nos amis (nos vrais amis). Même menu qu’hier (et avant-hier), mais nous y ajoutons un dessert : huckleberry pie. Les huckleberries sont des baies très proches des myrtilles et très répandues dans la région (les ours en raffolent !). À la différence des myrtilles, elles poussent en grappe.
Les 100 km qui nous séparent de Babb se font dans tranquillement pendant que la nuit tombe. Nous nous remémorons notre randonnée du jour et les animaux rencontrés.
Nous retrouvons avec délice notre cabine et surtout la salle de bains. Nous savourons une douche bien méritée.
Faune du jour
Attila, le mouflon du Canada.
Mille-feuilles, l’écureuil. Il a marché toute la nuit pour venir nous revoir ici, à Grinnell Lake.
Un grizzli et ses petits.
Les voici d’un peu plus près.
Autoportraits du jour
Au bord du Swiftcurrent Lake.
À Grinnell Lake.
Durant la descente…