Comme hier, le réveil sonne à 7 heures et, après avoir été guigné à la fenêtre, nous nous offrons une grasse matinée.
Stefano me demande : as-tu entendu les orages cette nuit ? Surprise, je lève un sourcil, puis l’autre, le regard interrogateur et réponds : ah oui ? Il y a eu des orages ? Non, je n’ai rien entendu. Et lui de sourire… et de me confirmer qu’il y a bien eu non pas un mais trois orages : pluies torrentielles (notre cabine a un toit métallique, donc autant dire que chaque goutte de pluie se fait entendre), épisode de grêle (damn it , je n’ai vraiment rien entendu !), vents violents et coups de tonnerre. Et pas qu’une fois ! Trois fois ! Je suis un peu honteuse mais en même temps, on ne m’appelle pas dormiglione pour rien !
Nous émergeons vers 8h30 pour découvrir que Bryce Canyon n’est plus dans les nuages mais sous un grand trou de ciel bleu. Nous remettons à demain notre visite à Kodachrome Basin et filons au Fairyland Point (enfin, nous déjeunons avant, car le petit-déj, c’est sacré !).
Sur la route, des petites bichettes paissent au milieu des troncs calcinés de Ponderosa pines.
Aujourd’hui, ce sera la troisième fois que nous parcourons le Fairyland Trail. C’est le sentier le plus scénique de Bryce Canyon et je ne crois pas qu’il soit possible de s’en lasser. Les deux premières fois (un fois en 2009 puis la seconde fois en 2012, lors de nos loooooooooongues vacances), le ciel était limpide, sans un nuage. Aujourd’hui, disons que ce sera différent car nous ne pensons pas que l’éclaircie dure plus que quelques heures !
Le sentier commence par longer le rim. Nous nous émerveillons (enfin surtout moi) du ciel bleu.
D’un côté la prairie et de grands pins bien droits, de l’autre, le canyon.
Nous commençons la descente alors que le trou de ciel bleu se referme déjà.
Mais rien ne peut gâcher notre plaisir. Le Fairyland Trail offre des paysages absolument atypiques et uniques.
Ici, les arbres n’ont pas la vie facile. D’une part, à cause des chaleurs extrêmes et du manque d’eau qui sévissent les 3 quarts de l’année, et d’autre part à cause des incendies.
Les survivants méritent notre respect.
Le sentier serpente tout droit, suivant souvent la crêtes des dunes, sinuant entre les hoodoos solitaires et/ou groupés.
Le soleil ne fait plus que de rares apparitions que nous saluons dans l’euphorie.
Voici le côté ouest de Bryce Canyon.
Et voici son pendant est.
Je contemple, pensive les racines de cet arbre, encore bien portant.
En premier plan, un Bristlecone pine, l’espèce végétale qui vit le plus longtemps sur terre. Certains spécimens ont plus de 5’000 ans.
Hum… Tôt ou tard, le ciel va nous tomber sur la tête, par Toutatis !
Bingo… Les premières gouttes de pluie éparses ont tôt fait de rameuter leurs potes.
Résignés, nous enfilons nos ponchos.
Lorsque nous arrivons en bas du canyon, la pluie a cessé mais le ciel n’est pas suffisamment amical pour que nous lui fassions confiance.
Nous papotons quelques minutes avec un hiker et nous évoquons le mauvais temps. Il conclut : this should never happen on the Fairyland Trail! Pas faux !
Notre mission du jour : remonter sur le rim tout au fond. Après deux jours de glande totale à 11 heures de sommeil par nuit, je pense que c’est jouable !
Un de mes passages favoris du Fairyland Trail. Une longue muraille de pierres oranges-roses et au bout un coude, nous passerons derrière.
Non, il ne faut pas regarder la tache rouge, il faut regarder les racines/tronc de l’arbre.
Le coude…
Les deux photos suivantes ont été prises à 3 minutes d’intervalle.
Voyons, qu’est-ce qui a changé ? C’est le jeu non pas des 7 différence mais de LA différence.
Les ponchos c’est bien pour nous protéger de la pluie mais sa caractéristique principale – l’imperméabilité – a un revers : lorsque nous arrivons en haut du rim, nous sommes trempés de l’intérieur. Un vrai sauna !
D’aucuns diront, mais alors pourquoi ne pas avoir choisi les vestes GoreTex (qui sont d’ailleurs au fond du sac…) ? Un, parce que la respirabilité de la membrane GoreTex est discutable et deux, parce que elle ne couvre pas les jambes, le sac à dos et les appareils photo que nous portons dans une poche kangourou.
Le rim, dans les nuages.
Histoire de racines…
Nous nous estimons heureux car, à deux ou trois reprises, le ciel se déchire et laisse passer un rayon de soleil.
Trou de ciel bleu.
Il nous faut maintenant longer le rim sur quelques kilomètres pour rejoindre le Fairyland Point.
Tous comptes faits, cette atmosphère cotonneuse à son charme.
Côté ouest, nous retrouvons la praire. J’aime cette couleur jaune.
AI ? Pour toi, rien que pour toi ! De la part de Stefano.
Nous arrivons à la voiture vers… oops. Personne n’a regardé l’heure. La dernière photo date de 14h45. Bien trop tôt pour rentrer d’autant qu’il ne pleut pas.
Nous décidons d’aller gaspiller quelques pixels.
A suivre…
Fleurs du jour
Une battante !
Franchement, elle n’est pas mignonne ?
Deux autres warriors.
Il existe plus de 200 espèces de Painbrush.
Autoportraits du jour
En bas du canyon, là où la remontée vers le rim s’amorce.
Sur le rim trail.