En 2007, lors de notre première visite, j’avais été très triste de ne pouvoir partir à la rencontre des hoodoos de Bryce Canyon. Un premier contact avait été établi en 2009 mais je sentais qu’il me fallait encore persévérer pour consolider ce début d’amitié.
Nous partons donc du Tropic Trail, à 3 miles de Tropic, ce qui nous évite de monter à Bryce Canyon City et nous permet ainsi de fuir la foule.
La marche d’approche est de 1.8 miles, en légère montée. Idéal pour terminer de se réveiller.
Quelques cailloux oranges annoncent les prémices de Bryce Canyon.
Nous obliquons sur un horse trail afin de rejoindre le Sunrise Point, qui nous mènera sur le rim. Mal nous en prend. Nous croisons un groupe de cavaliers et nous faisons un peu malmener par le leader : “Faites pas ci… Mettez vous là… Rangez votre sachet plastique… C’est un sentier réservé aux chevaux…”. Ooops… Nulle part il était mentionné que les hikers n’étaient pas les bienvenus. Nous discuterons un peu plus tard de cet “incident” avec 3 gars chargés de l’entretien des sentiers du parc. L’un d’eux rigole et nous dit : “Ah, vous avez dû tomber sur Untel. Il est connu pour être un peu ronchon et surtout stresser ses mules…” Il s’esclaffe une fois de plus et nous dit : “If I was one of his mule, I would slap him…”. Trop drôle.
Nous voici dans le vif du sujet. Et ce n’est que le début !
Si nous n’avions pas innocemment bravé l’interdit, nous serions passés à côté de ces merveilles.
Moi je dis “Révolution !”. À bas les interdits ! Fight for your rights!
Et si le paradis était simplement là, autour de moi ?
Nous découvrons une nouvelle variété de pins, sur lesquels les aiguilles poussent par groupe de 5 directement sur les branches maîtresses. Les pignes (ou pives ou pommes de pins) poussent dans le prolongement des branches. Après un googling ardu (en raison de la mauvaise qualité de l’accès internet), nous découvrons qu’il s’agit de Bristlecone Pines, connus aussi sous le nom de Foxtail Pines (Pin à queue de renard). C’est l’organisme vivant connu pour vivre le plus longtemps, près de 5’000 ans. Oui, oui, vous avez bien lu : cinq mille ans.
Nous sommes dans le pays des hoodoos blancs.
Une légende Paiute conte la création de Bryce Canyon. Je vous la résume en quelques mots : The Legend People (To-when-an-ung-wa) était composé d’êtres mauvais, épuisant la Terre de ses ressources et ne laissant rien aux autres animaux. Le Dieu Coyote, ayant reçu des plaintes, convoqua The Legend People et les transforma en pierre. Ils restèrent ainsi figés pour l’éternité, soit assis par terre, soit en groupe, soit isolés des autres.
Cette fois, nous nous gardons bien d’emprunter ce sentier.
Nous sommes maintenant sur le rim. Le Fairyland trail est une boucle. Nous décidons de la prendre dans le sens horaire.
D’abord, nous longeons le rim,
puis traversons un plateau,
avant d’attaquer la descente dans le canyon. Le sentier passe quelque part, là. Cool, non ?
C’est parti !
J’adore ces sentiers qui passent sur les crêtes et qui sont visibles à l’infini.
Nous sommes au pays des fées.
Les variations de paysages se font sur quelques centaines de mètres seulement. Ici, la végétation est plus dense et les hoodoos oranges.
Nous nous permettons de quitter le sentier quelques centaines de mètres pour suivre un wash. Pas de danger d’abîmer la végétation, celle-ci est de toute manière décimée à chaque orage.
Ah, j’ai omis de vous avertir : si vous êtes allergiques aux photos de cailloux, c’est le moment de quitter cette page ! Mais si vous décidez de rester, alors, nous allons vous en mettre plein les yeux !
Nous continuons ainsi notre voyage dans ce pays imaginaire.
Petit supplément d’information concernant les pins : si une ou plusieurs racines viennent à mourir, alors seule la partie correspondante de l’arbre meure donnant ainsi à l’arbre toutes ses chances de survie.
Et lorsqu’un arbre meure, il peut rester des années et des années debout, se desséchant toujours un peu plus.
Un hoodoo tête de mort.
Le sentier nous emmène de descentes en montées.
Chaque fin de montée nous livre un nouveau spectacle.
Tower Bridge.
Nous marchons sans penser à rien. C’est ça, la magie des vacances !
Nous atteignons le rim. La boucle est bouclée. Nous sommes au Sunset Point.
De là, nous redescendons par Navajo Loop Trail. Comme nous ne remonterons pas une 3ème fois (afin de ne pas abuser des bonnes choses), nous choisissons de descendre par Wall Street.
Une série de switchbacks nous descend dans un slot canyon dont les parois rappellent les skyscrapers de Wall Street. Et comme chacun le sait, les slots canyons sont très peu photogéniques à moins de disposer d’un trépied (que je ne possède pas).
Deux immenses sapins ont poussé là, au fond du canyon, droits comme des i, bien à l’abri des vents.
Il ne nous reste plus qu’à rejoindre le Tropic Trail…
… qui nous descend tout gentiment à la voiture.
Nous sommes affamés. Mais nous passons quand même par la case douche car nous sommes couverts de poussière. Dîner comme hier, au Clarke’s Restaurant.
Autoportraits du jour
Sur le départ du Navajo Loop Trail.