Pour cette journée de transition, Stefano a prévu quatre courtes activités, entre Torrey et Blanding, notre point de chute préféré en Utah, et la première activité porte le titre du billet, Factory Butte.
En revanche, pas de réveil par alarme ce matin. Nous prenons notre temps afin de nous remettre de nos émotions de la veille. Pendant que je range les sacs, Stefano google « malaise vagal ». Maintenant que nous avons le diagnostique, autant se renseigner. Tous les sites consultés s’accordent à dire qu’il y a toujours un déclencheur : stress, fatigue, chaleur, émotion forte, … Pourtant, rien de tout cela hier. Hilare, Stefano lance : ah oui, je sais, c’est le stress dû aux autoportraits ! Et nous éclatons de rire. Ce matin, le moindre petit rien nous semble encore plus précieux. C’est vers 9h30 que nous nous décidons à bouger.
Dehors, il fait un temps magnifique : ciel bleu, froid sec et vent dynamique.
Si frais que, après avoir fait le plein à la station service en contrebas de l’hôtel, nous ouvrons les sacs pour chercher nos jambes de pantalon. Aujourd’hui, ce sera une journée douce et confortable. Même si Stefano grommelle et se plaint car je ne l’ai pas laissé prendre de petit-déjeuner ce matin. Un peu de jeûne ne peut pas faire de mal, me dis-je. En plus, ça lui apprendra à me faire des frayeurs pareilles.
Nous passons devant Chimey Rock et, comme il est tôt, il y a encore une belle lumière.
Nous gardons un souvenir impérissable de notre première balade dans Spring Canyon, il y a 10 ans. Le blog des Two Swiss Hikers n’existant pas encore, nous avons rapatrié le billet d’un autre blog.
La journée, quoique douce, s’annonce active.
Nous passons Caineville et longeons la Fremont River, celle-là même qui a permis le développement des vergers de Fruita. Sur notre gauche, des badlands à perte de vue, constitués des dunes de sable blanc, acérées, qui ressemblent à des ailerons de requins.
Nous quittons la UT-24 pour la Coal Mine Road, une piste 5 étoiles toute droite, au milieu de nulle part, qui semble nous avoir transportés soudainement sur la lune.
En continuant sur cette piste, nous traverserions la Muddy River et arriverions sur la route d’où partent les sentiers vers Ding Canyon, Dang Canyon, Bell Canyon et Little Wild Horse Canyon. Canyons, pour la petite histoire, que nous avions réussi à enchaîner en une journée mémorable.
Mais pour l’heure, nous nous arrêtons bien avant, moins de 8 km plus tard.
Le terrain a été labouré par des motos, quads et autres engins à moteur.
Voilà, je vous présente Factory Butte, zone interdite pendant 13 ans à la circulation et rouverte récemment, merci au bonhomme orange ! Pourquoi Factory Butte ? Parce que les colons de l’époque lui trouvèrent une ressemblance avec un moulin à laine, sis à Provo.
Absolument rien ne pousse. C’est un endroit oublié des dieux, mais certainement pas des humains. Nous nous en approchons, histoire de marcher un peu, de papoter, de gaspiller quelques pixels (gaspiller c’est le mot car il manque quand même quelques jolis petits nuages blancs).
La surface du sol nous rappelle celle des dunes de Bisti ou De-Na-Zin.
Nous qui aimons les zones arides, nous sommes servis.
Bon ben voilà, nous avons vu ce qu’il y avait à voir : du sable, des dunes effilées comme des couteaux et une belle butte.
A côté de cette butte, quelques formations dont la nature est incertaine : sable ou rocher ?
Et au fond, du côté du San Rafael Swell, du rose, du jaune, un arc en ciel de couleur.
Chose promise, chose due : j’organise un petit-déjeuner sur le capot de la voiture. Il ne manque que le café mais nous en avons eu deux ce matin.
Nous quittons les lieux. Dernière photo de Factory Butte. Comme nous avons l’habitude de dire, nous ne savons pas quand nous reviendrons.
À suivre…