Nous nous sommes félicités toute la nuit de notre choix d’être rentrés à Blanding pour dormir. Oui, toute la nuit qui fut longue et blanche. La cause ? Ces petits moucherons qui nous ont importunés lors de notre visite à Pedestal Ruins. Ils n’étaient pas si inoffensifs que ça. Les démangeaisons ont commencé après la douche, lorsque la serviette de bain a réveillé notre épiderme. Nous avons constaté avec effroi les centaines de boutons (et je n’exagère pas). Mollets pour les deux, bras pour Stefano (car je portais un tee shirt manches longues) mais visage, nuque et base des cheveux pour moi. Ils ont dû s’installer pour pour festoyer sur le rebord de nos chaussettes car nous avons une enflure circulaire du plus joli effet à la base de nos mollets.
Un googling rapide m’apprend que ces moucherons ne sont donc pas des moucherons (mais ça nous nous en doutions déjà) mais des no-see-ums et sont un véritable fléau. Le Deet (même à 100%) n’arrive pas à les tenir éloignés. Malgré leur petite taille (1 à 3 mm) nos boutons dépassent allègrement le centimètre de diamètre, plus pour ceux qui nous avons gratté, consciemment ou inconsciemment.
Les 3 jours de randonnées précédentes et notre nuit blanche expliquent pourquoi Stefano déclare cette journée comme journée de repos. Bon, entre nous, quand Stefano annonce une journée de repos, je me méfie toujours un peu…
Au programme du jour, exploration du Comb Ridge, aux abords du Butler Wash.
Lors de notre découverte de The Big Crane, nous avions repéré une alcôve en hauteur abritant des ruines. Nous commencerons donc par tenter d’y monter pour les voir de plus près.
Le Comb Ridge, versant est.
Très rapidement, nous arrivons à The Big Crane.
De là, il nous faudra plus d’une heure et demi pour trouver notre chemin vers l’alcôve repérée l’année passée. Sur cette photo de l’année passée, l’alcôve est au pied de la falaise proche de la crête.
Si tous les chemins mènent à Rome, encore faut-il trouver celui qui ne nécessite pas des ailes. Nous faisons 2 tentatives où nous devons revenir sur nos pas, étant dans l’impossibilité de passer. La 3ème est la bonne, au prix d’une belle petite montée bien raide.
Ruines est le bon mot. Ce site n’est qu’un amas de pierres avec un vague reste de mur grossièrement maçonné.
Au fond de l’alcôve, quelques morceaux de poterie récompensent nos efforts.
Nous redescendons de notre perchoir et nous dirigeons vers le prochain canyon, côté nord. Pendant que nous descendons, Stefano me dit par trois fois : tu te reposes, n’est-ce pas ? Ce n’est qu’à la 3ème fois que je comprends et que j’éclate de rire : ah oui, c’est une journée de repos… Il faut que je me repose entre les montées !
Il faut imaginer la face est du Comb Ridge comme une succession de canyons qui le sillonnent perpendiculairement (voir la section Localisation sur la carte). Une grosse masse de roche à nu sépare chaque canyon.
A part les canyons qui abritent de gros sites de ruines, tel que par exemple Monarch Cave Canyon qui abrite Monarch Cave, la plupart des canyons n’ont pas de nom.
Nous explorons consciencieusement, du bas vers le haut, 3 ou 4 canyons.
A un moment, nous repérerons des traces sur une falaise. Nous nous en approchons (au prix d’une descente puis d’une remontée) pour constater avec dégoût que ce n’est qu’un graffiti énorme qui défigure la totalité d’une falaise. On les voit, sur la photo ci-dessous, juste au-dessus et un peu à droite de la tête de Stefano.
Nous sommes en train de redescendre, dépités, et marchons dans le lit d’un wash. Mon œil s’arrête sur un morceau de poterie, bien poli et arrondi par l’eau. Allez savoir comme il est arrivé là alors que, à priori, il n’y a pas de ruines en amont (à moins que nous les ayons ratées).
Cette alcôve, que nous pensions pleine de promesses, est désespérément vide.
Nous en avons plein les gambettes. Même s’il est encore tôt, nous décidons de revenir à la voiture, ce qui devrait nous prendre une bonne heure, voire plus.
Cette fois, cette alcôve abrite quelque chose.
Mais un petit coup de zoom et surtout la fatigue nous décourage d’aller la voir de près : elle ne semble contenir que peu de choses.
Nous nous traînons (enfin surtout moi) jusqu’à la voiture. Il fait chaud et depuis ce matin chaque pas que nous faisons entretient les démangeaisons, surtout au niveau du bord des chaussettes.
Je m’écroule dans la voiture sans même enlever mes chaussures et m’endors instantanément. Je me réveille une heure plus tard, trempée (la voiture est en plein soleil). Vu l’heure, nous renonçons à aller voir un panneau pour lequel Stefano a plus ou moins identifié l’emplacement et rentrons sur Blanding.
Faune du jour
Balthazar, le lézard placide.
Flore du jour
C’est la première fois que nous voyons des fleurs de Plain Prickly Pear rouges.