Innocenti vient cogner à la porte à 6h et réveille 4 personnes qui dormaient du sommeil du juste …
Nous petit-déjeunons à côté d’un groupe d’américains, qui redescend de Kibo et donc du sommet du Mont Kilimandjaro. Ils sont 8, dont 6 sont allés jusqu’au sommet. Ma voisine s’est arrêtée à Gilman’s Point. Le voisin de Stefano est un jeune blondinet. Sur son majeur droit, un tatoo. « Ama la vida ». J’aime. Il nous raconte avec enthousiasme son expérience et nous dit : « Lorsque vous arrivez à Gilman’s Point, s’il vous reste un soupçon d’énergie, alors il faut pousser jusqu’au sommet ».
Nous parlons des différents systèmes, le métrique et l’impérial. Il regrette de ne pas avoir été plus assidu à l’école pour mieux pouvoir parler en mètres, en degrés Celsius, … Il regrette également de ne pas savoir combien de pied il y a dans un mile ! Tout au bout de la tablée, une fille, une intello, ça c’est sûr, lance, à chaque fin de nos phrases, les valeurs de conversion… « 1 meter, easy, it’s 39.3696 inches« . OK… « I’m an engineer« , lance-t-elle avec fierté.
Moi, plus terre à terre, je lorgne leur gamelle de porridge (du vrai, avec du lait et des vrais flocons d’avoine). Lorsque tout le monde s’est servi, la gamelle est encore aux 3/4 pleine. Je n’y tiens plus… Je tente : « Yum, your porridge looks tastier than ours…« . Et là, le Graal… On me dit de me servir et de servir Stefano. Inutile de dire que j’y vais franco, 2 louches chacun pour commencer, suivi bientôt de 2 autres louches. La gamelle est encore à moitié pleine.
Repus, nous retournons nous préparer. Dehors, un grand ciel bleu.
Godfrey nous attend (1). C’est le 3ème matin et il sait que nous ne sommes pas des rapides. Du lever au départ, il nous faut entre 1h et 1h30.
Cette photo (2), c’est juste pour le fun : il y a beaucoup de sacs The North Face ou autres, mais aucun sac Guy Cotten comme les nôtres, Made in France, SVP.
Je vais leur envoyer cette photo. Peut-être que j’arriverai à faire une photo avec le sac en premier plan et le Kili en fond.
Innocenti aide Stefano à mettre son sac (3).
Nous allons saluer nos compagnons de chambrée, Irina et Vlad. Eux restent à Horombo aujourd’hui, c’est leur journée d’acclimatation. Si tout va bien, nous devrions les recroiser, soit à Kibo, soit en redescendant à Horombo. Nous leurs souhaitons tout plein de bonnes choses.
Les voilà ! Guys, it was really nice meeting you!
Les porteurs se préparent et se répartissent les charges.
Nous reprenons le sentier emprunté hier.
Stefano et Godfrey papotent.
Nous retrouvons nos amis les Dendrosenecio kilimanjari.
Et puis, une nursery de Dendrosenecio kilimanjari. Trop chou !
Et bientôt, au détour du sentier, le Mont Kilimandjaro apparaît.
Et lorsque nous avons en même temps le Mont Kilimandjaro et des Dendrosenecio kilimanjari, c’est le le bonheur complet.
Les porteurs nous rattrapent… Notre conscience n’est pas 100 % tranquille mais au moins avons nous pu embaucher un porteur supplémentaire. Innocenti ne porte « plus que » un sac. Il nous dépasse d’ailleurs, marchant allègrement.
Nous observons avec effroi la façon dont certains sont équipés. Vous ai-je déjà dit que nous avons vu un porteur descendre, mi-courant mi-marchant, avec des chaussures de foot aux pieds, crampons y compris ?
Le dernier point d’eau.
Et non loin, un héliport.
Physiquement, c’est assez tranquille, tant que nous gardons un rythme de marche constant et peu véloce. Chaque écart à ce régime se fait immédiatement ressentir.
Le Mont Mawenzi est lui aussi tout blanc.
Je fais l’erreur de dédaigner les cabanons au toit vert. À partir de là, il n’y a plus de rochers salvateurs derrière lesquels je peux me cacher…
Nous sommes maintenant sur The Saddle, un espace de 5 km de large, semi-désert, séparant le Mont Mawenzi du Mont Kilimandjaro.
Nous retrouvons l’équipe de REI et ses deux photographes. Ils sont en pleine action. Nous nous arrêtons discuter un moment. Ils sont vraiment coooooooooooooooooool !
Malheureusement, je ne crois pas que nous nous soyons formellement présentés. Donc nous ne connaissons pas leur prénom.
Voici Mister Photographe 1 : beau matos et bonne bouille, non ?
Et Mister Photographe 2.
Qui a dit « autoroute » ? Moi je dis « joie de vivre »…
N’empêche que même si nous avons évolué dans des lieux plus sauvages, la beauté de l’endroit est saisissante. Les contrastes sont à couper le souffle.
Non non, je ne me suis pas trompée… Mais, sur 5 km de large, il était difficile de deviner l’endroit où serait planté le panneau.
La végétation se raréfie.
Des cabanes… Même si le toit n’est pas vert, je me précipite… Better safe than sorry.
Depuis que nous avons quitté Horombo, nous scrutons les visages des personnes que nous croisons et qui descendent. Nous espérons bien rencontrer le couple d‘Atlanta, vu quelques jours auparavant.
Soudain, nous croisons un couple. Leur visage est masqué par des foulards. Nous nous saluons (parce que le fait de saluer est inscrit dans le code de conduite du bon randonneur) lorsque soudain je sens une hésitation de la part de la femme. Je regarde…. C’est elle… Je m’exclame « Happy Birthday« . Elle rit. Ils ont l’air épuisé. Je lui donne a big hug et Stefano me dit : « ne bouge pas »… Voici pourquoi :
Je suis tellement contente pour elle : elle a fêté ses 50 ans, à la minute près, au sommet du Mont Kilimandjaro. Well done!
Kibo est en vue… il est 12h40.
Nous sommes à 4700 mètres. Nouveau record (1). Nous récupérons nos sacs (2). A Kibo, le choix est simple…. Soit des grandes chambrées dans du dur (3)…
Soit des tentes pour deux… D’ailleurs, dans l’une de ces tentes, il y a une magnifique blonde qui met tout le camp en émoi.
Godfrey a disparu. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Physiquement c’est très bizarre. Nous sommes en grande forme mais en même temps tout mouvement requiert un effort inhabituel.
Nous avons commencé à empiler les couches.
Nous tournons un peu en rond, nous baladons, bavardons avec d’autres randonneurs.
Un petit monticule nous offre une magnifique vue sur le Kenya.
Dans la salle commune, nous retrouvons notre groupe d’expatriés, rencontrés à Marangu Gate puis à Horombo.
Ils se restaurent. Ils redescendent du sommet. Ils sont épuisés mais absolument ravis de l’expérience.
Nous ressortons à nouveau contempler le défi qui nous attend dans quelques heures.
Nous dînons vers 17h30. Entre temps, un groupe de Croates investi notre chambre. 5 jeunes, super sympa, qui ont consacré deux à trois mois de salaire pour s’offrir cette expédition. L’un d’entre eux est très fatigué et a très mal à la tête.
Nous plaisantons et passons vraiment un agréable moment. Je vous les présente :
A 19h et des poussières nous sommes au lit. Innocenti a pour mission de venir nous réveiller à 23h afin que nous partions à 23h30. 30 minutes entre le réveil et le départ ? Oui : pas de petit-déj et puisque nous reviendrons ici nous reposer un moment demain, pas besoin de tout ranger.
Nous dormons tout habillé pour emmagasiner un maximum de chaleur. C’est un conseil que Godfrey nous a donné.
Sans dormir vraiment, nous sombrons dans une sorte d’état inconscient.
Autoportraits du jour
Quizz du jour : quel est le nom de la montagne (du volcan) qui apparaît derrière nous ?
En chemin vers Kibo.
Dans notre palace de Kibo…
Errance autour de Kibo.