Aujourd’hui pas de loterie car demain nous retournons vers Las Vegas. C’est donc aujourd’hui notre dernière chance pour une belle randonnée. Notre choix du jour se porte sur Edmaier’s Secret, un site que nous connaissons et qui a l’avantage d’être relativement facile d’accès.
Nous partons de Kanab en direction de Page et empruntons la House Rock Valley Road, celle-là même qui permet d’aller à The Wave.
La piste est relativement roulante, jusqu’au passage d’un wash l’ayant brutalement malmenée.
Nous n’essayons même pas de passer, le parking du trailhead de Bucksin Gulch se trouvant à quelques centaines de mètres. Nous trouvons une mini-piste ne menant nulle part et y garons la voiture.
Pstt ! , vous avez vu le ciel ?
Nous arrivons au trailhead et remplissons un formulaire que nous glissons dans une enveloppe avec 12 USD. Notre day pass. Stefano retourne à la voiture poser le talon du formulaire sur le tableau d bord.
Après un moment qui me semble une éternité, il revient… Ouf ! Il ne m’a pas abandonné.
La lumière aujourd’hui est particulièrement belle.
Nous longeons le wash qui deviendra le Buckskin Gulch.
Un mini-canyon…
Nous évitons de marcher dans le wash car le sable détrempé est traître et glissant. Nous restons donc sur les bords, mais là rencontrons un autre problème.
Nous nous faisons caresser les mollets par des petits buissons d’épineux qui ressemblent à s’y méprendre à des goat heads, ces méchantes épines capables de se loger dans un pneu de VTT et d’y rester… et de crever toute nouvelle chambre à air mise en contact.
Hum…. Free hair removal… Nous regrettons un moment nos jambes de pantalon, qui sont d’ailleurs dans les sacs. Mais bon, il faudrait s’arrêter pour les mettre…. Trop fatiguant ! ;-)
Nous nous rapprochons des formations rocheuses qui caractérisent Edmaier’s Secret.
Les tamaris (sur la gauche) envahissent le wash. Une vraie plaie !
Stries…
Que la fête commence !
Nous commençons notre exploration en partant vers le nord, contrairement à la première fois. D’ailleurs, si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire, notamment concernant l’origine du nom Edmaier’s Secret, allez faire un tour sur notre billet de 2012.
D’abord, nous découvrons du sable pétrifié, sculpté par le vent..
Incroyable, d’autant que tout autour, ce sont des dunes de sable bien rondes.
Équilibrisme.
On dirait presque des alvéoles.
Paysage typique d’Utah : du ciel bleu bleu, du rose-orangé-ocré, du vert et des arbres morts-vivants.
Nous sommes en mode exploration. Pas de sentier, juste l’envie d’aller là où quelque chose nous attire. Ils ne sont pas chou, ces deux petits sapins jumeaux ?
Lui, il méritait bien un peu de scrambling pour aller le voir de plus près.
Nous repartons vers le sud, via des dunes de sable.
Le cœur de Edmaier’s Secret se situe là-bas, au fond.
Sympa, la manière de pousser de ces petits buissons.
Nous arrivons près de formations rocheuses que nous appelons « cervelles » car elles ressemblent aux circonvolutions du cerveau.
Ici, je crois qu’ils les appellent caterpillars.
Archette.
Nous commençons les choses sérieuses. Nous montons le long d’une crête, vers un cône prometteur.
De là, un mélange de rondeurs et de lignes droites attirent notre attention.
Alors que nous sommes là à nous émerveiller, en contrebas, une paroi semble laisser apparaître des motifs. Je vois des taches plus foncées qui me font penser à ces taches causées par des boulettes de boue lancées par les Ancestral Puebloans.
Je prends cette paroi au zoom mais la clarté ambiante m’empêche de me rendre compte si ces taches brunes et blanches sont naturelles ou de la main de l’homme.
Je m’emballe.
Même si la pente est raide, le slick rock nous permet de tester l’adhérence de nos semelles Vibram. En suivant quelques strates plus ou moins horizontales, nous arrivons à descendre et regarder de plus près ces traces blanchâtres qui sont définitivement l’œuvre de Mère Nature.
Je passe de l’autre côté… Le Vibram a ses limites et je manque de me mouiller les pieds. Mais de l’autre côté, c’est encore plus joli.
Nous avons trouvé The Wave !
Nous ne sommes pas certains de pouvoir continuer notre progressions en suivant ce canyon et nous nous déportons sur le côté.
Ribambelle de hoodoos.
Voilà notre prochain terrain d’exploration.
Nous traversons le champ de sable en direction des deux mamelons.
Les nuances de couleurs sont extraordinaires.
Nous ne sommes jamais venus ici… Un vrai trésor.
Il y a de l’eau dans le lit du wash ce qui n’est pas très étonnant vu les pluies tombées ces derniers jours. Néanmoins, la pluie est arrivée trop tard et ce cottonwood tree est depuis longtemps momifié.
Les ombres s’allongent… Nous devons faire très attention à nos ombres. À la moindre inattention, elles se tapent l’incrust’. Heureusement, nous avons une marge de 167 pixels pour les faire disparaître.
Derniers moments d’errance.
Il est 17h30 et c’est l’heure de prendre gentiment le chemin du retour.
Nous revoilà marchant sur les cervelles.
Edmaier’s secret, c’est une variété extraordinaire de matières, de couleurs et de lignes.
Lorsque nous arrivons à proximité de ce point d’eau, nous débusquons un jack rabbit. Surpris, il se prend pour Jésus et tente de traverser la mare en marchant sur l’eau. Nenni… Il se mouillera les pattes.
Nous garderons longtemps à l’esprit son image, la tête fièrement levée, ses immenses oreilles dressées, sautant, plus que courant, de la même manière qu’une gazelle. Ou qu’un chameau, dira Stefano.
Nous retrouvons un randonneur, que nous avons aperçu sporadiquement cet après-midi. Il est en train de photographier ces rochers. Nous échangeons quelques mots et il nous demande si nous avons vu The Wave. Oui, nous avons l’avons vue !
Cette enfilade de rochers est d’une beauté à couper le souffle.
Nous tentons de rester hors des abords du wash pour éviter les buissons assassins qui nous ont bien griffé les mollets. Mais tôt ou tard, nous n’avons plus le choix et prenons notre mal en patience.
Nous arrivons à la voiture un peu avant 19h00, absolument ravis de notre journée.
Nous tentons l’Escobars mais aujourd’hui encore, il y a plus de 20 minutes d’attente. Nous prenons le chemin du Luo’s Café. Mais à l’intersection entre la E 400 et la E 100, le Nedra’s Too nous fait un clin d’œil en affichant le mot mexicain. Pas mal, même bien… Excellent second choix.
Flore du jour
Quelle moisson, aujourd’hui !
Auportraits du jour
The Wave of the unlucky guys…
Dans la lumière de fin d’après-midi.