Aujourd’hui, visite d’un site appelé Edmaier’s Secret. Nous reprenons la même route et la même piste qu’hier mais nous arrêtons un poil plus tôt, à l’entrée du Buckskin Gulch. Ouf… Moins de piste pour Stefano, c’est toujours ça de pris !
Le ciel est moutonneux. Bon signe, mauvais signe ? Nous verrons.
La première partie de notre balade suit le Buckskin Wash.
Le lit du wash se rétrécit soudainement. Stefano baptise cet endroit Hell’s Gate. Il imagine l’eau dévalant le wash, lors d’un flash flood. Cet entonnoir doit la rendre encore plus furieuse.
Pour le reste, nous sommes déjà sous le charme. C’est magnifique.
Il faut dire que la lumière est exceptionnelle. Un caillou (bon un gros je vous l’accorde), un ou deux arbres morts et le tour est joué. Clic clac, je vous sors une jolie photo.
Le sentier se détache du wash, pour notre plus grand bonheur. Au moins, le sol est ferme (heu, sauf quand il y a du sable…). C’est toujours mieux que du gravier sablonneux.
Hum, mais voilà que ça devient intéressant !
Bon, je vais vous livrer le secret de cet endroit : Bernhard Edmaier est un photographe et géologue allemand. Internationalement reconnu, il publie de nombreux livres photos, dont Earthsong (que je vais me dépêcher d’acheter à mon retour). Il photographie la terre du ciel et a notamment photographié l’endroit vers lequel nous nous dirigeons. Les coordonnées de ce lieu sont restées secrètes quelques années.
Voilà l’histoire. Nous apprendrons à notre retour qu’il y a un second secret, secret que nous n’avons pas découvert.
Nous quittons le sentier “officiel” qui mène vers le Buckskin Gulch pour aller into the wild. Stefano a un tracé, merci Monsieur GPS !
Nous nous mettons en mode exploration, à la recherche du fameux Edmaier’s Secret.
Lorsque nous voyons ces rochers, je dis à Stefano : on dirait de la cervelle. Bingo ! Ils portent le doux nom de Brainrocks.
Ils s’étendent sur des centaines de mètres. C’est vraiment spectaculaire.
Stefano, arrête de piétiner les cervelles, voyons !
Quelques minutes plus tard, nous changeons de décors et passons dans un univers de strates.
Le challenge consiste à marcher sans rien abîmer. Les formations sont très fragiles car il s’agit de sable solidifié.
Et bientôt, les deux types de formation se rejoignent. Joli, non ?
Eh bien, Edmaier’s Secret c’est indescriptible.
Ces formations sont appelés Caterpillars (chenilles).
À partir de là, nous nous séparons, chacun partant à la découverte.
Strates par ici…
Strates par là…
Le sable est omniprésent. Nous marchons de préférence sur le slick rock afin de laisser le site tel que nous l’avons trouvé.
Après avoir vu The Wave, nous pourrions nous dire : bof bof. Mais non… C’est tout aussi magique et par contre, hors des sentiers battus.
Par quelle magie de la nature ces pierres blanches sont-elles arrivées là ?
De temps en temps, les tons changent et du jaune vient s’insérer dans le rose et le blanc.
Les structures au premier plan s’effritent au toucher. Impossible de marcher dessus sans les détruire.
N’ayant pas trouvé le secret (difficile de trouver un secret lorsque l’on ne sait pas à quoi il ressemble), nous prenons de la hauteur et arrivons sur le plateau.
Cette quête du secret me fait penser à une poésie de La Fontaine apprise dans mon enfance : le laboureur et ses enfants, poésie qui est stockée intacte dans un tiroir de mon cerveau. Nous cherchons quelque chose et trouvons mille autres choses.
Autre curiosité. Ces roches noires… D’où viennent-elles ?
Il est 14h30 et le ciel est coupé en deux.
D’un côté, un bleu limpide, de l’autre, un noir franc !
Let’s move!
Nous quittons Edmaier’s Secret au pas de course. Nous arrivons à la voiture alors que quelques gouttes tombent, et nous entrons dans la voiture sous des trombes d’eau. Pas le temps de changer de chaussures. Nous nous ruons sur la piste avant que celle-ci ne se transforme en mud trap (piège à boue). Pas un mot dans la voiture jusqu’à ce que nous arrivions sur la Highway 89. Ouf… Perfect timing.
Après quelques googlings, nous découvrons que le réel secret de Monsieur Edmaier est une vague, le Nautilus, dont les coordonnées ne se trouvent pas sur le net.
Nous n’avons qu’une hâte : y retourner et découvrir le Nautilus.