Bon, alors là comment dire… Le ciel a ENCORE oublié d’être bleu. Nous avions pourtant réservé 15 jours de ciel bleu. Nous avons été trompé !
Je n’avais jamais remarqué ce panneau, à l’entrée du parc. Il me rappelle des souvenirs de balade ponctuées de chants et de jodle.
Nous garons la voiture non loin de Longmire et de la Nisqually River.
Espérons que de fortes pluies ne soient pas au menu du jour car en 2006, la rivière en crue a balayé la route où nous sommes et, accessoirement, là où la voiture est garée.
Aujourd’hui, cependant, elle (la rivière) ne semble plutôt bonnarde.
La balade du jour doit nous emmener à Eagle Peak. Nous espérons monter suffisamment haut pour sortir de la couche nuageuse et ainsi jouir de la magnifique vue du Mont Rainier.
La forêt est dans le brouillard.
Il y règne une atmosphère douce et onctueuse (si si, onctueuse). Selon l’essence des arbres sous lesquels nous passons, nous recevons des gouttes d’eau, résultat de l’accumulation de l’humidité. Nous ne devons pas être loin des 100%.
Le tracé du sentier a été pensé pour ménager les gambettes des promeneurs. Il zigzague gentiment sur le flanc de la montagne. Le sol, recouvert d’aiguille de pins est doux pour nos plantes de pieds. À plusieurs reprises, je mentionne le mot enchanté. Oui, nous sommes dans une forêt enchantée.
Un petit torrent, que traverse un pont.
De temps en temps, Stefano jodle. On se sait jamais… Autant prévenir Monsieur Ours que nous sommes là et lui laisser le temps de déguerpir… ou pas, d’ailleurs.
Je m’extasie.
Aujourd’hui, comme lors de nos précédentes balades, le chant d’un oiseau nous accompagne. Quoique chant est un bien grand mot. C’est un sifflement plutôt monocorde, d’environ une seconde. Le grand avantage c’est qu’il est facile à reproduire.
Nous nous promettons de trouver le nom de l’oiseau à l’origine de ce son. Ce sera chose faite un an plus tard, en 2014 … Voir ici : Elk Meadows
Au sortir de la forêt, à environ 1500 mètres d’altitude, nous trouvons nos premières plaques de neige.
Nous marchons maintenant à découvert. La pente est exposée plein sud, il n’y a plus de neige. Heureusement d’ailleurs, sinon nous n’aurions pas pu monter.
Nous arrivons à la fin du sentier, à Eagle Peak. Et bien, nous n’avons pas crevé le plafond de nuages… Nous sommes en plein dedans. Ah ah ah !
Nous ne voyons rien.
Il est presque midi… Nous donnons au ciel une heure pour se découvrir.
Nous ne reculons devant rien… Même devant une danse pour appeler le soleil.
Je tente une petite sieste mais l’inactivité a tôt fait de me refroidir.
Nous restons debout, à faire les 100 pas, recommençant à danser de temps en temps ou faisant de grands gestes de bras pour nous réchauffer.
L’heure passe sans qu’aucune amélioration vienne nous donner l’ombre d’un espoir.
Nous nous donnons encore 30 minutes.
Je m’occupe comme je peux en gaspillant quelques pixels.
Nous devons nous rendre à l’évidence… Il nous faut redescendre sans avoir vu l’ombre d’un petit morceau du crâne de Monsieur Mont Rainier.
Nous remettons en place le campement tel que nous l’avons trouvé et attaquons la descente.
Nous croisons une famille, deux parents et deux enfants. En tee-shirt et five fingers.
Nous échangeons quelques mots. Des gars du coin.
Ils nous prennent en photos. Nous n’avons pas vraiment compris si c’est parce que nous sommes suisses ou parce que nous avons nos Gore-tex.
La descente est tout au aussi agréable que la montée. La montagne est douce avec nous aujourd’hui. Peut-elle cherche-t-elle à se faire pardonner ?
Fantasmagorique. C’est l’adjectif qui m’est venu plusieurs fois à l’esprit pour décrire l’ambiance.
Des arbres décharnés lèvent leurs branches vers le ciel.
Nous arrivons près de la voiture.
Nous allons regarder de plus près le pont de bois, traversé ce matin.
Une seul voie. Maximum 10 tonnes US (équivalent à environ 9 tonnes en système métrique). Reconstruit maintes fois pour cause de destruction par la rivière.
Nous rentrons pour une agréable soirée Chicken Teriyaki et Blue Moon.
Lorsque nous sortons du restaurant, le soleil est là ! Espérons que demain il n’oublie pas de revenir.
A 21h00 (comme les jours précédents d’ailleurs), nous dormons comme des bienheureux, bien enfouis sous les couvertures, dans notre cabine glacée.
Flore du jour
Les feuilles étaient traditionnellement utilisées par les Natives pour tresser des paniers et des capes.
Les ours apprécient la partie charnue des feuilles, d’où leur nom.
Depuis 3 jours ces fleurs m’intriguent. Je les aperçois brièvement lors du retour en voiture, au bord de la route. Personne derrière nous : Stefano s’arrête sur un mini-parking.
Autoportraits du jour
Au bout du sentier, à Eagle Peak.
Lors de la descente, après avoir traversé le petit torrent.
Alors que le soleil se rapproche de l’horizon.
Et enfin devant l’entrée du parc.