Nous quittons l’hôtel vers 7h et empruntons la I-550 vers le nord-ouest en direction de Farmington.
L’objectif du jour est de découvrir Lybrook Badlands. Nous avions fait une tentative ne 2012 qui s’était soldée par la visite de Chaco Culture National Historical Park. La tentative du jour se solde aussi par un échec. Stefano a passé des heures à préparer les tracés pour l’accès à la zone mais TomTom, le GPS, nous laisse en rade. Il perd complètement les pédales et nous sommes dans l’impossibilité de nous diriger. Après quelques tentatives, nous renonçons. Le plan B sont d’autres badlands, une zone qui répond au doux nom de Ah Shi Sle Pah Badlands. Là encore, le GPS nous mène en bateau. Stefano reste très zen et prends une décision qui me remplit de joie : il prend la direction De-Na-Zin Wilderness Area.
De-Na-Zin… Je ne peux m’empêcher de chantonner De-Na-Zin, De-Na-Zin dans ma tête. En 2012, nous avions découvert ce coin et nous étions tombé sous le charme. Suivez le guide, je vais vous faire découvrir (ou redécouvrir) cet endroit magique.
Il est donc un peu plus tard que d’habitude lorsque nous laissons la voiture. 9h19 du matin pour être précis.
Il y a un log book et la dernière inscription date de 3 jours.
Madame La Lune est encore de la partie.
La marche d’approche se fait par un sentier relativement bien tracé. Il y a même quelques cairns.
Voilà. Notre terrain de jeux est en vue !
Nous commençons par suivre un wash.
Les lits des wash ont l’avantage d’être lisses et plats, nous permettant ainsi de regarder autour de nous plutôt que le sol, devant nous.
Que la fête commence ! Cailloux et bois pétrifiés mélangés.
Et là, un immense tronc posé sur le sable.
Bientôt, les traces de verdures disparaissent et nous pourrions nous croire sur la Lune.
La couche noire, sur l’avant dernière strate, est constituée de charbon.
Charbon que nous montons voir et toucher, d’ailleurs.
Du charbon nous passons tout naturellement au bois, pétrifié bien sûr.
Parfois, des petits hoodoos viennent rompre l’harmonie des dunes.
Emptiness.
Au loin, un amas de quelque chose attire notre attention. Nous nous approchons.
Il s’agit d’un tronc d’arbre pétrifié, qui semble avoir été débité en petites planchettes par une machine.
Étonnant !
C’est la journée parfaite… Nous avons gardé les manches longues car un petit vent frais souffle.
Avant nos vacances, j’avais lu que des restes de statue auraient été trouvés sur Mars. Cette nuit, j’ai rêvé de Mars : Stefano et moi étions allés voir ces restes et avions découverts innocemment une station habitée, construite dans le plus grand secret. Résultat, les gens ne voulaient pas nous laisser repartir. En plus, il s’était avéré que ces pseudo restes de statue n’étaient que des sacs en plastique abandonnés par ces mêmes personnes.
Tout cela pour dire : qu’allons-nous découvrir au coin de la prochaine dune ?
Nous découvrons un lapin qui, apeuré traverse cette étendue désertique. Alors que Stefano me dit : regarde la vitesse à laquelle il court, le lapin accélère encore, montant et dévalant les dunes rapide comme l’éclair. Incroyable. Il s’arrête un moment et repart de plus belle. Ce qui m’a laissé quand même le temps de l’attraper sur des pixels.
Voici Buzz l’Éclair, au zoom maximal de mon objectif 18-200. Cherchez la queue blanche, vous trouverez le lapin qui va avec !
Bois pétrifié coloré grâce aux lichens et autres organismes vivants qui l’ont investi.
Ce tronc est dans une gangue de pierre.
Il est immense.
De certains spécimens, il ne reste que le moule de pierre. Le tronc s’est désintégré.
Sur la photo suivante, la poussière et le sable soulevés par le vent sont bien visibles. Heureusement, nous sommes au fond d’une cuvette et le vent ici est moins violent.
Les dunes ici sont blanches, striées de jaune.
Gentiment, nous suivons la périphérie de la cuvette.
Et nous arrivons sur la cassure entre la mesa et son plateau herbeux et la zone Badlands.
À partir de là, nous le savons car nous l’avions exploré en 2012 mais sous les nuages, commencent les hoodoos-troncs d’arbres : chaque formation géologique (en tout cas la majeure partie) a pour origine un tronc d’arbre.
Voici, pour commencer, une extrémité de tronc.
La structure détaillée du bois qui le composait est distinctement visible.
Ying et Yang. Ceux-là sont naturels !
Coulées de fragments de bois pétrifiés.
J’adore cette photo ! Stefano et son buddy prennent la pose.
Sur la photo suivante, la table du premier hoodoo est une pierre véritable. Pour les autres, ce sont des troncs.
Stefano, en mode exploration.
Cette arche est magnifique. Elle nous servira d’ailleurs de décor pour un autoportrait.
La Mère de tous les troncs, dira Stefano. Sans exagérer, il doit mesurer 50 mètres de long.
Nous redescendons, car nous avons vu une colonie importante de formations géologiques. Elle est visible à gauche, ci-dessous, derrière le tronc au premier plan.
De loin, nous pensons que ce sont des hoodoos « standards ».
Ce qui est le cas pour certains, certes…
mais ce ne sont pas la majorité.
Le fils de la Mère de tous les troncs !
Le Grand Père de la Mère de tous les troncs !
Sur celui-ci la structure de l’écorce est intacte.
Un lapin ! Mais celui-ci ne court pas très très vite…
Soudain, nous nous trouvons face à face avec un aspen. C’est le seul et unique que nous avons vu aujourd’hui. Je le baptise Anatole, en souvenir d’un citronnier que mon Pôpa a tenté de faire pousser en appartement, il y a … près de 46 ans. Je crois bien qu’Anatole n’a pas dépassé 10 cm de hauteur.
Cet aspen là, il a réussi à conserver quelques feuilles d’un jaune éclatant qui contraste joliment avec le ciel.
Nous prenons tout doucement la direction de la voiture. Je montre du doigt une direction à Stefano pour pointer la voiture. Il me regarde, me souris et tend le bras 45° plus à gauche. Le Garmin confirme la direction. Heureusement que je ne suis pas toute seule.
Nous prenons notre temps et n’épargnons pas les pixels.
Nous partons vers l’endroit où, il y a deux ans, nous avions fait une sieste. De là, il y a une piste qui part qui nous permettra de rejoindre la voiture.
Nous trouvons un vieux tonneau rouillé qui ne jure même pas avec la végétation environnante.
Il y a même un capot de voiture. Dommage que le logo ne soit plus visible. J’ai bien tenté quelques recherches sur le Web pour le retrouver mais niet !
À la vue de l’épaisseur de la tôle, nous en déduisons qu’il ne date pas d’hier. Je dirais qu’il vient des années 1960.
Le chemin le plus court pour arriver d’un point A au point B ne forme pas forcément une ligne droite. Tout du moins dans nos esprits. Nous vagabondons, sans nous soucier d’optimiser quoi que ce soit.
Voici un socle présentant un demi tronc d’arbre.
Nous trouvons notre abri à sieste…
… puis, sans surprise la piste.
Il est 16h43 lorsque nous retrouvons la piste principale. Le soleil est proche de l’horizon.
Promis, nous penserons à faire un don au BLM afin qu’ils rajoutent le Z de De-Na-Zin.
Nous avons plus d’une heure pour rentrer à Cuba. Nous allons clairement rouler de nuit.
Flore du jour
Elle mesure 5 mm de diamètre et elle pousse sur du sable.
Autoportraits du jour
Il fallait bien que quelqu’un tienne compagnie à ce pauvre hoodoo solitaire. Nous nous sommes dévoués.
Celui-ci était un peu chi-chi à réaliser : entre l’appareil photo est nous, il y a un fossé qu’il a fallu franchir dans les 10 secondes avant que l’appareil ne se déclenche. Du grand art !