Depuis lundi, nous sommes tranquilles. 6 petits soleils pour les 5 jours qui viennent. Sont donc compris Samedi et Dimanche. Yes! Vu la chaleur qu’il fait dans la maison, plus particulièrement dans le bureau où s’écrivent, par exemple, ces billets (et où accessoirement je passe mes journées à travailler), mieux vaut être dehors.
Nous sortons de la maison avant 10h. Avec 4.5 litres d’eau chacun et quelques gels contenant des électrolytes. Nous sommes parés. Le soleil n’a qu’à bien se tenir !
Nous partons pour Montricher mais un peu flemmards, nous arrêtons à Mollens. Ce fût, l’été passé ou encore celui d’avant, un point de départ de balade qui s’est terminée sous la pluie et par une attaque en règle de plusieurs compagnies de moustique. Nous, nous ne nous croyons pas à la malchance en série.
Une courte marche sur un petit sentier, où des branches de ronce nous caressent de façon assez inamicale les mollets, nous amène à une route forestière, puis à une route goudronnée.
Le sous-bois est d’une propreté exemplaire. Alors que nous marchons tranquillement sur cette belle route forestière, un chemin d’exploitation s’en détache pour partir vers la droite. Je vois que Stefano a un moment d’hésitation que je coupe tout net en disant : non, nous ne monterons pas par là ! Stefano me regarde, les yeux rieurs et, lisant dans ses pensées, j’annonce d’une voix haute et claire : je préfère être traitée de pussy que de monter par là. Le « là » étant une pente de plus 30°. Il n’insiste pas…
Nous faisons un petit détour pour aller voir un carré aperçu sur la carte. C’est la cabane forestière La Bienvenue. Elle appartient à la commune de Ballens et n’offre aucune commodité autre qu’un toit, une table et du feu.
Mais elle est magnifiquement placée et surtout si jolie !
Nous continuons notre montée, tantôt par la route, tantôt par des sentiers qui coupent les virages. Stefano, taquin, ne manque pas de me rappeler que nous aurions pu aller beaucoup plus vite si nous avions pris ce chemin d’exploitation. Et moi de lui répondre catégoriquement que « ce » n’était pas un sentier… Il n’était même pas sur la carte. Qui peut dire où nous serions arrivés ?
Lorsque, par moment, la pente s’accentue, nous sentons (enfin surtout moi) que le cœur a plus de peine. La chaleur prend sa dîme.
Bientôt, nous arrivons au niveau du Pré de Ballens.
Nous sommes en contrebas du Chalet de M’sieur Claude.
Les volets sont ouverts : M’sieur Claude doit être là. A moins qu’il ne soit au Pré de Mollens, avec Olivier, en train de boire le café. Nous verrons bien, tentons notre chance.
La porte est ouvert et un rideau de porte, vert, de type chenille ondule doucement. Stefano s’approche et lance : Monsieur Claude ! Monsieur Claude ! Un bruit puis une silhouette. Monsieur Claude est là. Nous rencontrons enfin ce personnage qui a passé tant d’années sur les pâturages.
Nous vous présentons Monsieur Claude. On remarquera ses belles bretelles edelweiss.
Monsieur Claude semble tout content d’avoir de la visite et nous propose de visiter son château. Tout y est : une table, un grand lit, une belle cuisinière à bois flambant neuve, un évier alimenté en eau par la citerne et une pompe, une batterie pour la télé et un petit frigo 12 volts.
Monsieur Claude nous parle de ses expériences, de ses 30 années passées au Pré de Ballens et des années encore avant passées de l’autre côté de la montagne, du côté du Grand Croset Dessous, à moins que ce ne soit le Petit Croset. Ma mémoire me joue des tours. Il nous confirme qu’il allait boire le café tous les jours au Pré de Mollens avec Olivier et nous indique qu’il y va encore aujourd’hui. Monsieur Claude est arrivé ici, pour prendre ses quartiers d’été, il y a tout juste une semaine. Le reste du temps, il habite Orny, une petite commune de moins de 400 habitants, entre Orbe et Cossonay.
Il nous parle de la faune, des cerfs qui viennent bramer non loin de sa porte ou des sangliers qu’il entend grogner. Parfois, il aide Olivier à piquer ses vaches lorsqu’elles ont attrapé la maladie dite du « gros pied ». C’est une infection entre les doigts, qui se détecte lorsque qu’une vache, en train de paître, lève fréquemment une patte, afin de la soulager. Il aime la solitude et la nature, mais nous fait comprendre que s’il l’aime, ce n’est pas à la sauce tree hugger.
Nous pourrions rester des heures à l’écouter. Il a tant de choses à raconter. Mais il nous faut continuer la balade. Nous lui promettons de repasser lui dire bonjour un des ces quatre.
A bientôt M’sieur Claude !
Le Chalet du Pré de Ballens.
Et bientôt, celui du Pré de Mollens.
Désert, à part quelques biquettes très amicales.
Nous retrouvons notre route habituelle, celle qui ne va nulle part, mais qui nous permet de nous rapprocher du Mont Tendre.
Nous partons ensuite à l’aventure, traversant une partie du Bois de Faye, puis contournons la Roche Perrause pour rejoindre une route et arriver au Chalet Neuf du Mont Tendre.
La barrière fermée, marqué « Privé » nous garde éloignés.
Non, l’objectif du jour n’est pas le Mont Tendre. Nous continuons donc sur la route.
D’ailleurs, nous n’y resterons guère longtemps. Au premier virage qui repart vers l’ouest, nous continuons tout droit, dans un pâturage boisé.
C’est non loin de ce réservoir que nous trouvons un coin sympa, ombragé, avec quelques rochers, idéal pour notre pause déjeuner. C’est le Creux à la Biche.
En allant vers Le Risel.
Le Risel. Les abords du chalet sont un peu « bordéliques » mais bon, y’a des gens qui bossent. Les chalets ne sont pas tous là pour servir de décor à une belle carte postale.
Candice, la jolie petit génisse.
Après avoir échangé quelques mots avec la bergère, nous délaissons la route pour continuer sur les pâturages, en suivant de vagues ornières.
Bon le clic de plus de saturation des couleurs et le filtre polarisant, c’est p’être un peu trop !!!!
Il ne nous faut pas plus de 10 minutes pour retrouver un vrai sentier qui figure sur la carte, même s’il ne semble pas trop fréquenté. En témoigne le passage de clôture qui a été un peu compliqué.
Néanmoins, fréquenté ou non, il nous mène tout droit au Pré de l’Haut Dessus.
Les bergers sont dehors. Ils forment un joli couple et soignent leur apparence. Nous papotons de chose et d’autre. Lui nous raconte avoir commencé son apprentissage en 1964 par une visite à l’exposition nationale de Lausanne. Stefano confie que si son père n’était pas là pour sa naissance c’est parce qu’il était à cette même exposition. Comme d’habitude, nous pourrions rester des heures à les écouter. Mais eux doivent reprendre leurs activités et nous, poursuivre la balade.
Le chalet du Pré de l’Haut Dessous.
Nous décidons de concert du chemin du retour : Châtel, la croix de Châtel, Les Arrufens, Les Ordons et la Combe de la Verrière. Il nous faudra ensuite rejoindre Mollens d’une façon ou d’une autre.
La montée à Châtel se fait par la route. Seules quelques voitures viennent troubler la tranquillité. Lorsque nous arrivons au chalet, nous sommes surpris d’y trouver une terrasse à moitié déserte. Je lance : Jus de pommes ? Pourquoi pas, me répond Stefano. Et nous voici bientôt attablés avec un verre de 5 décis de jus de pomme d’un maraîcher du coin, frais à souhait. Ah mes amis… Que c’est bon !
Regardez, le parking a quasiment vide.
La montée à la croix de Châtel se fait allègrement. Ce jus de pommes nous a rendus tout guillerets.
Le Couvert des Arrufens, au terme d’une descente bien escarpée.
Après quelques errements, nous retrouvons le sentier qui mène au chalet Les Ordons.
Les bergers du Pré de l’Haut Dessus nous ont dit qu’il était occupé. Pas besoin donc de nous approcher. Lorsqu’il est en vue, nous faisons un crochet vers le sud pour rejoindre le sentier de la Combe de la Verrière.
La Combe de la Verrière est à l’ombre. C’est vrai qu’il est déjà 17h30. Stefano m’a déjà annoncé une arrivée prévue à la voiture pour 19h. Pas grave, c’est l’été, le moment ou jamais pour profiter des longues journées ensoleillées.
Il y a quelques mois, le 22 avril 2019 pour être précis, nous étions passés par là et avions été étonnés de la propreté du sentier, vide de mauvaises herbes et d’orties. Nos doutes sont confirmés : le sentier n’a pas été nettoyé, c’est juste que la végétation était encore en phase hivernale.
Nos mollets prennent un bain de mauvaises herbes et d’orties. Nous espérons que les tiques sont en vacances, au bord de la mer.
Nous ressentirons les picotements jusqu’au lendemain, exacerbés par la douche.
Arrivés sur la route, nous coupons quelques virages par le sentier de la montée de la mort qui tue. Sauf que là nous sommes dans le sens de la descente.
Arrivés au dessus de Montricher, nous obliquons vers le sud, par une piste forestière qui a le toupet de monter sur près de 2 km. Au lieu-dit le Contour de Montricher, nous retrouvons la route ainsi que nos traces du matin.
Il n’y a plus qu’à la suivre pour retrouver la voiture.
Voiture que nous atteignons à 19h05 précisément. Quelques moustiques rôdent mais rien de bien méchant. Quelques claques ont tôt fait de les faire fuir (ou de les écraser, c’est selon).
Nous rentrons en écoutant des vieilleries, qui pour certaines n’ont pas pris une ride.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Flore du jour
Autoportraits du jour
Oui, Stefano est un peu en mode barbu et chevelu. Mais ça ne va pas durer… Un départ pour Singapour s’approche.
Lorsque nous retrouvons la route, à la sortie de la Combe de la Verrière.