En montant au col du Marchairuz, nous sommes effarés de constater que la semaine a été fatale pour la neige. Les pistes de ski de St-George sont fermés. La piste de luge à La St-George est pelée comme le crâne d’un moine et la piste de ski de fond subsiste tant bien que mal, zigzagant autour des zones d’herbe.
Le parking que nous convoitons depuis quelques semaines est libre. Enfin ! C’est que seules deux voitures peuvent s’y garer. Mais là, nous sommes tout seuls. Il nous suffit de traverser la route et d’emprunter le Chemin de la Bûcheronne.
Lorsque nous passons en contrebas du chalet Sans-Souci, un homme sur le balcon nous interpelle. Même en le faisant répéter, nous ne comprenons pas. Il faut dire que la neige est assez pourrie. Verglacée par endroit, mais pas suffisamment pour soutenir notre poids, elle est molle et mouillée sitôt que les arbres laissent passer les rayons du soleil. Bref, nous faisons un raffut du tonnerre, sans parler de Stefano qui peste. Le premier kilomètre est vraiment galère. Un petit vent mesquin nous avait fait garder nos gilets pour partir, décision que nous regrettons très rapidement.
Heureusement, la qualité de la neige s’améliore lorsque nous arrivons sur la route qui mène à la Foirausaz puis au pré de St-Livres.
Ce qui n’empêche pas Stefano de me dire : tu sais, c’est peut-être notre dernière sortie en raquette… J’acquiesce. Nous avions espéré que le mauvais temps de la semaine aurait amené un peu de neige mais non. À priori, il n’a fait que pleuvoir.
Anyway, nothing we can do about it. Donc profitons sans arrière pensée.
Le petit couvert de la Foirausaz, maintes fois photographié mais toujours autant apprécié.
Nous continuons sur la route, goûtant la stabilité de la neige et arrivons au chalet de la Foirsausaz.
Pendant que Stefano en fait le tour, j’observe les traces laissées par un lièvre du Jura. C’est que maintenant nous savons à quoi ressemblent ses traces. Je regarde les tours et détours qu’il a fait. À un moment, il s’est arrêté : je distingue parfaitement la forme de ses pattes arrières, bien longues. Il en a profité pour faire un petit pipi et laisser échapper une petite crotte.
Le prochain arrêt photo se fait au chalet du Pré de St-Livres. Dans moins de 3 moins, il sera occupé et nous resterons à distance.
C’est là que Stefano me demande ce que je veux faire et me propose trois alternatives : monter au Pré des Biches, continuer sur la route pour arriver au Pré de Ballens ou monter dans la fôret pour rejoindre le chalet privé Le Petit Pré puis la Corentine.
Je choisis la troisième option. S’ensuit une montée dans les sapins à l’ombre durant laquelle je constate que 20 kg font parfois la différence. Tandis que le poids de Stefano casse la croûte verglacée qui recouvre la neige, j’arrive (parfois) à me maintenir en surface.
Nous restons parallèles au mur qui suit la crête et arrivons directement au niveau du chalet du Ski-Club de Bière. Même s’il est encore tôt (à peine passé midi), nous décidons d’y casser la croûte (et là, aucune différence de poids n’est nécessaire ;-) ). La vue y est magnifique et la terrasse accueillante.
En contrebas, La Corentine.
Nous continuons à suivre le même mur. Stefano, il y a quelques semaines, a remarqué un point noir sur la carte qui pourrait bien être un chalet. Et c’est le cas. Nous découvrons La Réserve.
Suivant toujours le mur, nous arrivons au Crêt de Mondisé. En réalité, nous ne nous en sommes pas vraiment rendus compte : ce n’est qu’en regardant la carte ultérieurement que nous avons vu que notre tracé passe pile sur le point.
Il ne nous reste plus qu’à redescendre sur le Pré de Ballens.
Le soleil, si présent ce matin, est maintenant dissimulé par les nuages. Tristesse.
Nous allons ensuite dire bonjour à la cabane de M’sieur Claude.
Toujours aussi petite.
Arrivés au Pré de Mollens, je demande à Stefano comment monter au Mont-Tendre à partir de là. Nous serions en été, j’aurais ma réponse.. En général, nous suivons un bout de route puis coupons face à la pente pour louvoyer entre les falaises à la recherche de passages pas trop galère. Mais en hiver, ce n’est pas faisable, surtout, comme en ce moment, lorsque la couche de neige n’est pas importante. Même si nous savons qu’il n’y a pas de trous majeurs, les risques de blessure existent bien.
Stefano ne me répond pas directement… Il se dirige vers la route dont je parlais à l’instant. Tiens tiens… Un nouvel itinéraire se dessine peut-être.
En effet, après avoir suivi la route sur quelques centaines de mètres, nous coupons vers le nord. Stefano sort fréquemment son GPS afin de s’assurer de la bonne direction. Nous passons ainsi au-dessus de la Roche Perrause, une falaise bien visible depuis le Pré de Mollens.
En quelques minutes, le ciel s’est dégagé.
Une pente un peu trop prononcée nous fait revenir sur nos pas pour la rendre plus accessible. Nous retrouvons une route. Route complètement invisible sous la neige qui nous mène … au Chalet Neuf du Mont Tendre. Wow… quelle surprise (pour moi, car Stefano savait exactement où nous arriverions).
Ensuite, il nous suffit de suivre le sentier pour arriver à la Buvette du Mont Tendre. Le ciel est couvert à nouveau, aussi vite qu’il s’était dégagé.
La montée finale vers le Mont Tendre se fait sous les rafales de vent froid. Nous nous arrêtons même pour mettre des gants.
Nous sommes seuls.
La lumière est extraordinaire.
Nous voyons le lac de bout en bout.
Nous amorçons la descente en restant sur la crête. Ce qui n’est pas forcément une bonne idée car nous sommes en dévers. Nous faisons un petit détour par Les Rochettes.
Puis par l’incontournable Cabane du Rocher.
Vous voulez son adresse ? 13bis, Les Rochettes, Montricher. Ses coordonnées GPS ? 46.585843, 6.301065.
Il est 16h17 et nous en sommes au kilomètre 14.2. Nous sommes partis depuis un peu moins de 6h. Est-ce la qualité de la neige, le choix des chaussures (nous avons échangé nos chaussures habituelles contre nos Lowa d’hiver), mais le résultat est là : nous avons tous deux la plante des pieds en feu. Le retour à la voiture va être sport.
Nous prenons donc le chemin le plus direct. D’abord L’Aurore…
… puis le Petit Cunay vu de loin.
Le soleil revient. Quel farceur celui-là !
Le Pré aux Biches, sous le soleil.
Nous rejoignons la route qui nous ramènera, au bout de 2 longs kilomètres, au couvert de la Foirausaz. Diable, que ce bout nous a semblé interminable…
C’est là que nous terminons la boucle et repassons sur nos traces du matin.
La partie pourrie de ce matin est tout aussi pourrie, voire plus, car de nombreuses traces de pas l’ont encore plus défoncée.
Nous arrivons à la voiture à 18h26 précises. La nuit commence gentiment à tomber et nous, nous sommes sur les rotules. Stefano regarde le GPS et annonce 21.5 km : notre record absolu de distance pour une randonnée en raquette. Je regarde ma montre qui montre 33’000 pas. Ah… Normal que nous soyons cassés.
Le retour à la maison se fait sous un ciel multicolore. Du saumon, nous passons au rose puis l’orangée. Nous commentons avec enthousiasme notre balade du jour et surtout le chemin pris pour arriver au Mont Tendre. Une première pour une hivernale.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au Mont Tendre.