Premier jour de vacances et première randonnée au départ du val Blenio. Aidés dans notre montée par la Filovia, c’est en arrivant au refuge Lavill que nous décidons de grimper au sommet de la Cima del Simano afin de mieux contempler le glacier rocheux de Pièi. 1800 mètres de descente sont nécessaires pour rejoindre la voiture.
Premier jour de nos vacances au Tessin, dans le val Blenio, une vallée au départ de Biasca et qui se termine au col du Lukmanier.
Notre camp de base se situe à Olivone, à mi-chemin (grosso modo) entre Biasca et le col.
Olivone est une charmante bourgade d’un peu moins de 900 habitants, située à 902 mètres d’altitude à l’ombre du Sosto, pic qui culmine à 2201 mètres et donc une des faces descend jusqu’au village.
Stefano nous y a trouvé un charmant « rustico », une vieille maison rénovée tout confort. Nous avons à disposition, au rez, une grande terrasse avec table et banc en granit du Tessin, une cuisine bien équipée et un salon-salle à manger et une salle de douche. A l’étage, en mansarde, WC et deux chambres, dont une très grande, avec 4 lits, et un grand espace de jeux.
De l’autre côté de la ruelle où nous sommes, une petite église et une fontaine où coule en permanence de l’eau bien fraîche en provenance de la montagne. Elle servira à revigorer nos jambes fatiguées par les longues marches.
On ne pouvait trouver de meilleur emplacement.
Hier, après avoir fait les courses à Biasca, en montant vers notre lieu de villégiature, nous nous arrêtons au départ de la Filovia de Malvaglia afin de nous renseigner quant aux horaires et au moyen de paiement. Une machine moderne permet l’achat de billet par paiement sans contact. Une charmante dame nous indique les horaires. Je regarde avec suspicion cette petite cabine de 4 places, qui, demain, devrait nous monter 1’000 mètres plus haut, à Dagro. Stefano lève mes craintes en m’assurant que cette boîte de tôle pendue à un fil est une installation officielle et donc, je suppose, régulièrement inspectée.
Voilà pour hier. Passons maintenant à aujourd’hui, 18 juin 2023.
A 8h30, nous arrêtons le moteur de la voiture sur le parking de la Filovia. Nous sommes tous les deux super excités à l’idée de notre première randonnée dans le val Blenio.
Nous retrouvons la dame d’hier, qui met l’installation en route et procède à une course de test.
Je regarde, pensive, la petite cabine jaune s’élever au-dessus de la paroi abrupte recouverte de la forêt.
Nous sommes seuls à attendre sur la plateforme d’embarquement. La boîte métallique sera donc pour nous seuls, accompagnés de nos sacs à dos.
La cabine s’ébranle. Le passage du premier pylône, bruyant, nous chahute. Stefano, penché en avant, contemple ses chaussures, se coupant du reste du monde. La cabine s’élève au-dessus des arbres, d’abord relativement proche de leur faîte. Tout en sachant que la probabilité est faible, j’analyse les conséquences d’un décrochement éventuel. Ah, bah, ici, on devrait s’en sortir. Les branches devraient amortir la chute. Puis, la nacelle prend de la hauteur pour monter presque verticalement le long de pans de falaise où seuls quelques arbres audacieux s’accrochent. Hum… Les chances s’amoindrissent, pensé-je. Je préviens Stefano, toujours en adoration de ses chaussures, du prochain passage de pylône. Quelques 8 minutes après le départ, comme annoncé par la dame, nous dépassons une dernière falaise et arrivons sur un replat. La cabine ralentit et s’immobilise.
La station d’arrivée est quasiment dans le jardin de Ristoro Sass Malt, propriété de la Filovia de Malvaglia.
Même si le ciel n’est pas d’un franc bleu, la lumière est extraordinaire et le vert tendre de l’herbe et des aiguilles de mélèzes est enchanteur.
Stefano me propose de commencer par un petit bout de route, dont la déclivité toute relative devrait permettre de réveiller en douceur mollets, cuissots, poumons et cœur.
Puis, lorsque tout est accordé, les choses sérieuses commencent. Nous coupons d’abord quelques virages de la route, desservant des hameaux transformés en résidence de vacances. Mal nécessaire sans lequel toutes ces maisons, anciennes étables, aux toits épais de pierre, ne seraient plus que ruines. Nous traversons ainsi les lieux-dits de Pianzéi, Cascina di Dègro. Puis la route s’arrête prolongée par un sentier étroit, à flanc de montagne.
Généralement large, avec quelques passages plus étroits, le sentier grimpe tout doucement, alternant courtes descentes et montées douces.
Là, nous sommes sur un passage particulièrement photogénique. Des troncs de mélèzes un peu malmenés par la vie, un chemin bien large parsemé de pierres plates, telles des dalles de jardin disposées artistiquement sur un joli gazon dense et vert. Je me dévoue, avec mon tee-shirt violet, afin d’ajouter un peu de contraste.
Par endroit, les myrtilliers envahissent l’espace.
Nous traversons de longues pentes herbeuses, à l’herbe drue et dense. Herbe dont une bonne partie, par le passé, était soigneusement coupée, ramassée puis stockée pour nourrir les bêtes l’hiver.
Entre prés et zones boisées, nous gagnons tout doucement de l’altitude.
Partis de 1400 mètres d’altitude, nous sommes maintenant à un peu plus de 1850 mètres. La forêt s’ouvre à nouveau sur un pré. Un panneau nous invite à un détour.
De là, nous avons une vue plongeante sur la vallée ainsi que sur Biasca.
Au milieu du pré, une étable récemment rénovée est posée sur un replat. Le travail de restauration est superbe, tout comme la précision avec laquelle les pierres ont été ajustées. Un véritable travail d’orfèvre.
Il reste un tas de gravats de chantier et quelques planches. Work in progress, comme on dit.
Cette restauration a été rendue possible par l’association des amis du Simano – amici del Simano. Son coût ? Un peu moins de 90’000 CHF. Et là, on ne parle que de l’extérieur. L’intérieur est resté tel que. La Cima del Simano est d’ailleurs la montagne que nous apercevons au loin, dans la direction dans laquelle nous marchons.
Depuis un moment déjà, Stefano me parle de « la ville » sans que mon cerveau n’ait réellement analysé l’information. Au détour du sentier, un cairn se dresse. Un drapeau suisse flotte au vent. La Cima del Simano domine le tout.
Nous y sommes, s’écrie Stefano. La cabane « la ville ». Mes neurones se reconnectent alors et je comprends qu’en fait de ville, il s’agit en réalité du nom d’un lieu : Lavill. Le refuge Lavill est un refuge non gardé, offrant 8 lits, de l’eau potable, des boissons, une cuisine et une salle de bains. Géré par l’association Amici del Simano – tiens, encore eux – il fut agrandi et amélioré par leurs soins : augmentation du nombre de lits, nouvelles fenêtres, rénovation du toit, installation de sanitaire, …
Avec ses volets en aluminium rouge vif, sa fontaine élégante, sa table constituée d’une pierre plate, l’endroit est charmant et invite au repos et à la détente.
Stefano me dit : le refuge Lavill était le premier objectif de la journée. Instinctivement, je regarde ma montre qui m’indique qu’il n’est pas encore midi. Nous avons donc du temps devant nous, beaucoup de temps car nous vivons les jours les plus longs de l’année.
Une option, ajoute-t-il, est de prendre un sentier parallèle à celui que nous venons de parcourir, quelques 100 mètres d’altitude plus haut, sur le même flanc de montagne. Nous arriverions à l’Alpe di Prou. De là, via un sentier qui descend presque tout droit, nous pourrions rejoindre la Filovia et descendre tranquillement dans la vallée.
Une autre option serait de partir vers la cascade jusqu’à l’Alpe di Piè, au pied de la Cima del Simano, qui, par ailleurs se gravit facilement.
Moi, j’ai un petit côté Saint Thomas. Je préfère naturellement ce que je vois plutôt que l’imaginaire. Je pointe la cascade avec enthousiasme. Allons là, dis-je.
Nous voyons le sentier s’étirer sur le flanc la montagne puis disparaître. Nous verrons bien, dit Stefano. Il n’y a qu’un moyen de savoir par où il passe… c’est d’y aller.
Très vite, le refuge Lavill rapetisse.
Devant nous, le sentier est encore « palpable ». Nous échafaudons des hypothèses quant à son cheminement. Plutôt par le bas, plutôt par le haut ? Contourne-t-il ce mamelon ? C’est que nous avons toujours en tête la crainte de se retrouver sur un sentier étroit et exposé au vide. Le plaisir s’en trouverait amoindri et sans parler du fait que nous pourrions être contraints au demi-tour.
Le sentier requiert de l’attention et sollicite les quadriceps à grand coup de rochers à franchir. Il semble définitivement se diriger à l’arrière de mamelon ce qui n’est pas pour nous déplaire. Certes, le panorama en sera limité tout comme l’exposition au vide.
Nous avons donc un moment de répit et profitons d’un replat. Un cairn célèbre l’instant.
Le sentier attaque à nouveau le flanc de la montagne, se dirigeant obstinément vers le haut de la cascade qu’il nous faudra franchir.
A proximité de la chute d’eau, le sentier fait un brusque crochet dans les rochers avec une exposition au vide qui nous fait hésiter un court instant. Mais le passage est vraiment bref et nous nous lançons.
Puis arrive la traversée du torrent en cru, au courant impétueux d’où nous sortons… victorieux et surtout secs.
Le sentier se faufile dans un pré, montant de manière continue.
Il reste parallèle au torrent dont nous avons enjambé la cascade.
Notre objectif est maintenant de parvenir à contempler le cirque Gana Bianca (le pierrier blanc) au pied d’une ligne de crête d’où émergent deux montagnes : Cima dei Toroi (2666), Cima di Gana Bianca (2842).
Aussi improbable que cela puisse paraître, ce cirque, immense éboulis, est un glacier rocheux, le glacier rocheux de Pièi.
Voici la définition d’un glacier rocheux, tirée du site geomorphologie-montagne.ch :
Un glacier rocheux ressemble à « une coulée de blocs » qui se déplace lentement vers l’aval, prenant une forme de langue ou de lobe. D’une façon générale, il se caractérise par :
– un aspect chaotique, avec parfois des rides et des sillons en surface dont la formation peut être due à des mouvements différentiels, un flux compressif ou des variations temporelles dans l’apport de débris rocheux ;
– un front raide et instable ;
– un tri des matériaux avec les éléments grossiers restant en surface ;
– la présence de glace interstitielle (par regel des eaux de fonte) ou plus rarement de glace massive enterrée ;
– un déplacement lent par fluage de quelques centimètres à plusieurs mètres par année.
Plutôt que de nous engager de front et de devoir progresser sur les rochers, nous tentons une approche par la gauche et prenons un peu de hauteur. Nous espérions avoir une vue plongeante sur le pierrier mais un relief nous bloque toute visibilité.
De guerre lasse, nous décidons de reprendre des forces. Nous trouvons quelques rochers plats et accueillants et nous installons pour le pique-nique.
La dernière alternative est de nous élever sur les pentes de la Cima del Simano. Ce que nous faisons, d’abord à vitesse d’escargot, le temps que les jambes se remettent en route après une vingtaine de minutes de repos.
A peine un quart d’heure après être reparti, nous sommes déjà récompensés, même si une petite barre de rocher bloque un peu la perspective.
Nous continuons sur notre lancée, nous approchant petit à petit du sommet. La montée ne requiert aucune compétence particulière, mise à part la précaution habituelle d’anticiper où poser les pieds.
Hormis la couleur grise due à la rocaille en lieu et place de la glace, cette langue a vraiment l’aspect d’un glacier.
A trois ou quatre reprises, nous devons louvoyer le long d’une brèche pour trouver un passage. Brèche qui ressemble fort à une faille d’ailleurs. A proximité, des boîtes, attachées le long d’un piquet, nous font penser à des dispositifs de prise de mesures.
A 14h30, nous sommes à quelques mètres du sommet. Pour moi, ici, ça me suffit, dit Stefano. J’acquiesce. Atteindre le sommet d’une montagne n’est pas une fin en soi contrairement au chemin pour y parvenir.
Nous admirons un moment le paysage, les sommets alentours, le glacier rocheux, et repérons au loin le refuge Lavill, notre prochaine destination. Il nous apparaît minuscule, laissant présager une belle et longue descente.
Descente dont le dénivelé sera bien supérieur à celui de la montée puisque nous rejoindrons la voiture à pied, et non pas par la Filovia. Voilà qui annonce de belles courbatures dans les jours qui viennent.
Nous suivons un sentier relativement bien tracé, dont la trajectoire s’avère la plus directe. Et la plus raide aussi. Car ne dit-on pas que le plus court chemin pour relier le point A au point B est la ligne droite ?
Le terrain est varié, entre éboulis et prairie rocailleuse.
Voici l’Alpe Pièi et sa cabane rustique. Seule entorse au dépouillement, l’eau courante, à quelques mètres.
Puis, non loin, nous retrouvons le sentier emprunté ce matin qui nous ramène sans trop de surprise au refuge Lavill.
Je vais explorer l’intérieur du refuge à la recherche d’une boisson. Souvent, les refuges non gardés offrent des boissons ou snacks en libre-service. La porte s’ouvre sur une grande salle avec, sur la droite, une grande table entourée de chaises. Au fond, des rangements et une cuisinière. A gauche, un bahut. Mes premières recherches sont vaines. Puis je lève les yeux. Posées sur le buffet, des bouteilles de boissons diverses, dont la fameuse Gazosa, produit 100% tessinois. J’attrape avec enthousiasme deux bouteilles de Gazosa Adula à la mandarine (fabriquée à Torre, à quelques kilomètres d’Olivone), glisse deux pièces de 5 francs dans la fente d’une caissette et ressort en tenant à bout de bras les bouteilles, en V de victoire.
A la première gorgée, le goût de mandarine est subtil mais marqué. Il se perd malheureusement au fil de la dégustation, à cause des bulles et du sucre. Attablés autour de la table de pierre, nous savourons chaque lampée et chaque seconde de cet instant magique.
16h30. Nous nous ébranlons. Il nous reste plus de 1800 mètres de dénivelés à descendre. Le chiffre nous fait frémir.
Le terrain reste en partie découvert, nous permettant d’admirer le paysage et de constater que les maisons, au fond de la vallée, ne sont guère plus grosses que des têtes d’épingles.
A l’alpe Doisgia, au milieu d’un grand pré à la pente douce, propice à la présence de bétail, trois ou quatre maisons et étables aux volets fermés sont encore debout.
Outre les constructions traditionnelles, une bien différente, dont la fonction nous questionne. Pourquoi une telle architecture ? Ce bâtiment abritait-il une source ?
Pas une chapelle, en tout cas, car celle-ci est un peu plus bas.
Nous traversons la Dongia par un petit pont. Ce torrent prend sa source quelque part au pied du glacier rocheux et n’est autre que la cascade que nous avons traversée pour monter à l’alpe Pièi. Il descend dans la vallée qui porte son nom pour se jeter dans le Brenno, au niveau du village Motto, un peu plus au nord que Malvaglia.
La descente se poursuit, maintenant en majeure partie dans la forêt où les châtaigniers se font plus nombreux au fur et à mesure que nous perdons de l’altitude. Cela dit, les maisons, au fond de la vallée, sont toujours de la taille d’une tête d’épingle.
La forêt s’ouvre sur l’alpage de Premestì.
L’alpage est occupé par un troupeau de buffles. Ils sont partout. Sur le sentier marqué de rouge et blanc, dans les champs, autour des maisons. Aucune présence humaine pour nous rassurer, nous donner une marche à suivre, une attitude à adopter… Nous sommes livrés à nous-mêmes et devons improviser.
Nous improvisons donc et commençons par couper les virages du sentier pour éviter les animaux. Nous adoptons la posture du randonneur soumis, dos arrondi, tête baissée, bras ballants. Malgré cela, les bêtes réagissent. Même à distance respectable, un veau se lève. D’autres buffles s’agitent. Nous gardons un calme apparent et nous éloignons tranquillement, le cœur battant la chamade. Nous refaisons une tentative avant de nous rendre compte que la sortie du pâturage, où passe le sentier, est une mare de boue dans laquelle se prélassent des mères et leurs petits. Des têtes se tournent dans notre direction. Des souffles deviennent perceptibles. Penauds, nous battons une fois de plus en retraite. La seule solution semble être de rester à l’extérieur de la clôture, hors des sentiers, hors du pâturage, dans la forêt où traînent des troncs tombés et des branches arrachées et traîtresses.
Trente minutes auront été nécessaires moins de 100 mètres à vol d’oiseau. Heureux de retrouver le sentier, nous en rions, jaune.
Lorsque nous arrivons vers Stabio, nos jambes commencent à trouver le temps long. Les maisons, au fond de la vallée, sont certes un peu plus grosses mais de si peu.
Il nous reste encore plus de 600 mètres à descendre.
Nous retrouvons la forêt et les châtaigniers, pour certains à la taille impressionnante.
A 19h18, la présence d’un petit oratoire se veut rassurante. Une pierre gravée affiche la date du 1 M 1918 tandis qu’une autre, au-dessus d’une petite fenêtre fermée d’un volet indique 1896.
Nous nous approchons de la civilisation, c’est certain !
Jamais le bruit des moteurs de voitures passant sur la route cantonale ne nous avait semblé aussi doux.
Des cailloux dessinés occupent notre esprit un bref instant, nous faisant oublier fatigue et lassitude.
Nous y sommes. Du plat ! Il n’y a plus qu’à longer la route pour retrouver le parking.
En renonçant à redescendre par la Filovia, nous savions pertinemment à quoi nous attendre : une descente sans fin. Nous n’avons pas été déçus et avons souvent eu des réminiscences de notre descente de Robiei, il y a deux ans.
Cela dit, nous ne regrettons pas notre choix. Nous avons fait une belle boucle, eu une belle peur avec les buffles, et avons pu contempler des paysages splendides. Une belle mise en jambes pour les 2 prochaines semaines.
Nous ouvrons les portières de la voiture à 20:00. Contre toute attente, nous trouvons une pizzeria ouverte (un dimanche) au village de Malvaglia. Quelques gouttes de pluie viendront nous rafraîchir alors que nous buvons une bière bien méritée sur la terrasse. La pluie ne durera qu’un instant et c’est au sec que nous dégustons notre pizza.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Flore du jour
Autoportraits du jour
En attendant de monter dans la boîte de conserve jaune.
Ça y est. Nous y sommes, dans la boîte de conserve jaune. Un peu appréhensifs. Ça se voit un peu, non ?
A la pause de midi, sur le bord du glacier rocheux de Pièi.
Tout près du sommet de la Cima del Simano.
En pleine dégustation d’une Gazzosa à la mandarine, au refuge Lavill.