Temps magnifique au lever. Le ciel dégagé durant la nuit a fait chuter les températures. Sans surprise, il fait frisquet lorsque nous sortons de la voiture, au parking du départ du Blue Mesa Loop Trail. Nous partons suivis de près par une famille mais nous n’avons pas d’inquiétude. Vu la taille de leurs sacs (voire l’absence de sac), ils resteront sur les sentiers battus. Aucune panneau n’annonce le départ du Blue Forest Trail. Il faut s’être renseigné avant, soit à la ranger station, soit sur le site du NPS.
Le Blue Forest Trail a été construit par les CCC pour relier la partie supérieure et inférieure de la Blue Mesa Road. Une grande portion de ce sentier a été recouverte de gravier. Nous ne sommes pas certains d’en comprendre les raisons : minimiser l’érosion due aux passages des randonneurs ou faciliter la marche en le rendant moins glissant. Après la construction du Blue Mesa Loop, un sentier goudronné et accessible malgré la forte déclivité des premières dizaines de mètres, le Blue Forest Trail a été fermé en 1955.
Pour redonner plus d’intérêt au parc et le rendre less boring (ce sont les mots d’un ranger rencontré lors de notre précédent séjour), il y a quelques années, le NPS lance le programme Off the beaten path. Ce programme propose six itinéraires off the beaten path. Et même s’ils sont à la portée de tous les internautes, ils restent assez confidentiels et requièrent un sens de l’orientation assez prononcé.
Le sentier que nous allons parcourir aujourd’hui se décrit comme réservé aux randonneurs expérimentés, bien chaussés (et pour ceux qui en douteraient encore, les baskets ou autres sneakers ne sont pas des chaussures de randonnée) et ayant conscience du danger. Sa description mentionne également que les bâtons de marche sont recommandés, que le sentier n’est pas toujours facile à suivre (nous le savons, nous nous étions un poil écartés du bon chemin la dernière fois), qu’il est parfois raide tout en suivant des arêtes effilées. Et enfin que du gravier, comparable à des roulements à bille recouvre quelques sections du sentier. Appétissant, non ?
En allant vers The Teepees
Sur le sentier goudronné. La lune nous accompagne.
Là, c’est le paysage que l’on peut admirer du sentier goudronné. C’est déjà bien, non ?
Lorsque nous voyons quelques traces de pas s’enfoncer dans un wash à sec, nous les suivons. C’est là !
Une fois montés sur la mesa, nous suivons la crête sur quelques centaines de mètres.
Au détour d’une dune, un tronc pétrifié. Tous les ingrédients sont là pour que la balade soit mémorable.
Ce paysage ne vous donne-t-il pas envie d’aller vous perdre au milieu des dunes ?
La lumière n’est de loin pas idéale mais nous savons que nous aurons une autre chance, plus tard dans la journée, en revenant vers la voiture.
Effectivement il y a certains passages un peu « casse-gueule » à cause du gravier rond recouvrant le sentier. Et évidemment, lors de ces passages, le vide n’est pas loin. Un bon exemple détourné de l’expression « marcher sur des œufs ».
Nous sommes arrivés à la fin du sentier. Nous rejoignons l’ancienne route et la boucle autour d’une mini-dune qui permettait aux véhicules de repartir dans l’autre sens.
Emptyness, sable et érosion.
Nous rejoignons la route et décidons d’aller voir de plus près The Teppees.
Tipis que voilà.
Nous repérons une mesa au loin et partons en exploration. Qui dit mesa, dit rim et qui dit rim dit rochers tombés. Sur ces rochers, peut-être trouverons-nous quelques belles surprises…
En revenant vers la voiture
The Teepees sont toujours là et les ombres se sont allongées.
Nous faisons un petit détour pour les prendre sous un autre angle.
Ça me parle : des femmes explorateurs.
Les premiers mètres du Blue Forest Trail, en revenant de The Teepees.
Tout le gravier que vous voyez, qu’il soit sur le sentier ou sur les pans de dunes a été amené par les CCC. S’il n’est pas sur le sentier, c’est que les pluies l’ont emporté. Par endroit, nous rêvons d’avoir un balai pour l’enlever du sentier.
Nous sommes presque arrivés. Cette photo est prise juste avant la dernière descente qui rejoint le sentier goudronné.
En remontant vers la voiture.
Nous allons dîner à notre cantine, le restaurant italien Mesa Italiana. Même si le décor est un peu trop kitch à notre goût et que, hormis quelques posters de lac Majeur accrochés au mur et les mets offerts, il n’a rien d’italien, ce restaurant reste notre préféré, ici, à Holbrook.
Lorsque nous arrivons, une dame, entre 40 et 60 ans, est assise, seule à une table, en train de parler au téléphone à voix haute, sans aucune gêne. C’est une conversation monologue car elle ne s’interrompt que très peu. Nous prenons notre mal en patience en nous disant que, tôt ou tard, elle va s’arrêter pour manger. Effectivement, de longues minutes plus tard, son plat arrive et elle termine sa conversation.
Mais v’là-t’y pas pas qu’elle se connecte à une chaîne de news (sans doute Fox News vu sa tête – c’est une accusation gratuite de ma part, mais elle fait du bien !) tout en mettant le volume suffisamment élevé pour tout le restaurant puisse en profiter. Nous sommes outrés. Et vraisemblablement nous ne sommes pas les seuls car bientôt la serveuse vient lui dire que des clients se plaignent. Elle fait mine d’être surprise et baisse le son. Nous sommes babas. Quel manque d’éducation !
Autoportraits du jour
Ça y est, on l’a fait !
Sur le Blue Forest Trail.
En fin d’après midi, juste avant de reprendre le Blue Forest Trail.
Lorsque les ombres sont trop longues pour pouvoir faire des photos sans tache.