La piste qui nous a mené à Yant Flat continue pour rejoindre St. George. Et comme St. George, ou plutôt le Bloomington Petroglyph Park, est notre prochaine destination, nous tentons la boucle.
Très rapidement la piste se détériore : les cailloux se multiplient et un passage de gué s’avère délicat. Ni une ni deux, sitôt que la largeur de la route le permet, nous faisons demi-tour. Nul besoin de se stresser alors que la piste par laquelle nous sommes venues est bien meilleure que certaines routes à Houston… Comme par exemple, Richemond avenue. Je vois déjà les connaisseurs acquiescer avec conviction.
Un accident sur l’autoroute et le bouchon qui le précède nous susurrent à l’oreille que ce n’est pas une bonne idée de s’y engager. Nous suivons donc une route parallèle et faisons un détour par le Quail Creek State Park, un réservoir aménagé. Car il faut savoir que la ville St-George est un non-sens écologique. Située en plein désert, elle attire un nombre croissant d’habitants et de retraités. La moyenne de consommation d’eau par habitant de St-George est de 300 gallons d’eau par jour, contre 90 pour la moyenne des américains. 300 gallons d’eau. Attendez, je prends ma calculette… 1’135 litres, soit plus d’un mètre cube. Ça fait rêver non ?
Et évidemment, plutôt que tantôt de ramener les gens à la raison, il est question de construire un pipeline pour aller pomper l’eau du Lake Powell.
THE American way of life is not up for negotiation…
avait dit Bush père en 2003.
Or donc, nous voici maintenant à Bloomington, un charmant quartier résidentiel au sud ouest de St-George. Les maisons sont cossues, les pelouses sont bien vertes mais certains jardins ne sont constitués que de végétation locale… Tout espoir n’est pas perdu.
Mais au fait, que faisons nous à Bloomington ? Nous y sommes pour aller découvrir un panneau de pétroglyphes. Un petit parc, au milieu de maisons.
Alors que nous sommes en train de nous garer, une voiture descend la rue et s’arrête à notre hauteur. Un jeune gars, au allure de surfeur ouvre sa vitre et nous salue d’une voix enthousiaste. C’est la première fois que vous venez ici? Lorsqu’il détecte notre accent, la traditionnelle question arrive : where are you from? Après nous avoir souhaité la bienvenue, nous demande si les gens sont gentils avec nous ! Trop chou. Nous sommes touchés par cet élan de sympathie. Alex nous demande ensuite quels coins nous allons visiter. Il en connait quelques uns, ce qui est rare chez un ricain. Il nous laisse en nous souhaitant un bon séjour.
Nous nous mettons en mode touriste.
Voici une première face.
Les pétroglyphes ont été malmenés par le temps, les éléments et très certainement également par les humains.
Nous n’osons pas imaginer ce qui a été détruit / pillé lors de la construction du quartier.
Il y a eu sans doute également plusieurs époques car les dessins s’empilent et se chevauchent.
Le tour du site est rapide. Il n’y a que trois rochers. Mais leur emplacement est tellement improbable que ça valait vraiment le détour.
Nous rentrons à l’hôtel enchantés de notre journée. Et parce que nous sommes samedi, nous n’essayons même pas le japonais que nous visons. Et parce que nous sommes paresseux, nous retournons au Denny’s où il nous faudra attendre 3/4 d’heure avant d’être servis. Tant mieux ! Demain, nous n’avons d’autre solution que de changer de cantine.