Aujourd’hui, le plat du jour c’est Bisti Wilderness et notamment la section nord que nous allons découvrir pour la première fois.
Crap! Le ciel est couvert lorsque nous sortons de notre tanière à Farmington ! Dommage car aujourd’hui, pour visiter les badlands, il nous aurait fallu le même ciel bleu qu’hier. Mais bon, ne nous plaignons pas trop, il ne pleut pas, ne neige pas, ne grêle pas. Nous pouvons donc sortir !
L’idée première était de garer la voiture à l’entée de Bisti Nord, entre-temps fermée par le BLM d’après nos informations, mais nous essayons tout de même. Nous suivons une piste, trouvons une église au milieu de nulle part puis la clôture qui sépare la Wilderness Area des terres ouvertes du BLM.
Mais la clôture s’avère infranchissable pour des randonneurs respectueux des lois comme nous. Ce n’est donc pas par là que nous commencerons notre exploration.
Nous reprenons la voiture, revenons sur nos pas et nous dirigeons vers l’entrée la plus connue.
Retrouvailles avec le panneau du BLM, qui a été orné de quelques tags !
Mais mais, que voyons-nous à l’horizon ? Des spots de ciel bleu. Notre optimisme remonte en flèche. Voici la voiture telle que nous l’avons laissée, nous ne savons jamais dans quel état nous allons la retrouver, si jamais nous la retrouvons !
C’est parti !
Nous nous dirigeons vers le Nord, le but étant de rejoindre l’entrée Nord.
Je suis certaine que nous avons eu chacun le même regret, resté silencieux : zut, j’aurai dû mettre les jambes de pantalon. Ce matin, il ne fait pas chaud, vraiment pas chaud !
Cielo a pecorelle, pioggia a catinelle, disait la grand-mère de Stefano … Hum, pas très bon tout ça !
La première heure se fait plutôt en observant le ciel. Nous regardons dans quel sens bougent les nuages et faisons des prévisions. Difficile. Il y a deux couches de nuages et chacune d’elle va dans une direction différente.
Néanmoins ce trou de ciel bleu est de bonne augure.
Nous sommes du côté des dune rouges constituées non pas de sable mais plutôt de petits éclats de roche. Dans quelques milliers d’années, nous pourrons certainement parler de sable.
Chapeau melon ou OVNI ? Ou bien macaron Ladurée à la truffe noire du Périgord ?
Nous sommes un peu en mode : grr, avec du soleil, ce serait tellement plus joli ! C’est vrai que jusque là nous avons été tellement gâtés par les conditions météos.
Mais nous nous imaginons quand même sur Mars, car je ne crois pas que sur Mars le ciel soit bleu vu qu’il n’y a pas d’atmosphère.
Nous restons plus d’une heure dans cette section de Bisti, explorant pour repérer chaque coin vers lequel il faudra revenir lorsque le soleil se décidera enfin à sortir. Ce qui ne saurait tarder.
Stefano se dévoue corps et âme à l’exploration : il n’hésite pas à goûter la roche pour vérifier si c’est du charbon. Petit clin d’œil à Walter, le savant fou de la série Fringe.
Finalement, la lumière arrive…
Voilà la structure des dunes : de la terre et du sable mélangés, craquelés.
Du rouge nous sommes passés à des teintes plus pastel, notamment du jaune.
Le soleil, toujours voilé, rajoute des ombres : tout devient encore plus beau.
Bisti dans toute sa splendeur.
Hoodo-table.
Un grand trou de ciel bleu. Nous partons en solo, chacun de notre côté.
Stefano capture … une aile-delta.
Moi, je me retrouve dans un champ de hoodos, tous plus mignons les uns que les autres. Je ne sais plus où donner de la tête.
Ah, j’ai oublié de dire … Nous avons mis les gants (bon, les légers, les gants en soie). Ce qui complique un poil la prise de photo.
J’ai un petit moment de panique ne voyant pas revenir Stefano. Je n’ai même pas vu la direction dans laquelle il est parti. Je monte sur une dune et fais du 360°. Le vent qui souffle violemment empêche les sons de se propager. Restera le sifflet, si nécessaire.
Mais non, le voilà enfin ! Mon amour est de retour. Il ne comprend pas vraiment pourquoi je me précipite vers lui, les bras largement ouverts !
Nous faisons une petite pause, sans autre raison que de profiter de la chaleur du soleil et de la beauté de l’instant.
Nous envoyons notre message SPOT du jour et faisons un magnifique autoportrait.
L’entrée nord de Bisti et son église.
Maintenant que le soleil est installé, rien ne presse. Nous nous mettons en mode exploration et suivons, au gré de nos envies, les crêtes ou des washs, qui se transforment souvent en petits canyons.
Là, c’est plutôt une crête, qui nous laisse entrevoir des hoodoos prometteurs.
Il y a les hoodoos massifs et robuste, portant tel Atlas, la terre sur leur épaules…
… d’autres graciles et délicats.
Formation de monoplans.
Du côté nord, nous sommes repartis franchement vers l’Est.
Chaque hoodo est maintenant différent de son voisin. La variété de forme est étonnante.
Ceux que nous préférons, surtout parce que nous ne les avons trouvé nulle part ailleurs, sont les hoodos en forme d’aile.
Comme celui-ci…
ou encore celui-là.
Difficile de se lasser, même si tout compte fait ce ne sont que des… cailloux. Sassi, ancora sassi, répétait la maman de Stefano lors de son voyage découverte de l’Ouest Américain.
Emptiness.
Nous trouvons des troncs pétrifiés, encore prisonniers du sable. Ce tronc-là est immense.
Puis, ils s’enchaînent…
Question longueur, celui-là n’est pas mal… Sans aller jusqu’à dire que c’est la Mère de tous les troncs. ;-)
Nous poursuivons notre exploration et quittons un champ de hoodoos pour un autre champ de hoodos.
Eagle nest. Nous distinguons très bien les branchages utilisés pour la construction du nid.
Ciel, il est déjà 15h30 ! Notre trajectoire s’arrondit en demi-cercle et nous entamons le retour.
Nous croisons les premières âmes de la journée, âmes que nous avions aperçues à l’horizon il y a quelques heures… Ils sont en pleine séance photo avec trépied et tout le tintouin. Elle nous demande si nous voulons un portrait et, ma foi, nous avons pour habitude de ne jamais refuser ce genre de proposition. Nous les retrouverons d’ailleurs le soir au Denny’s.
Le soleil se rapproche de l’horizon. Stefano se lâche. Dans ce type de condition, son Panasonic fait des merveilles.
Bisou…
La lumière est extraordinaire.
Je me retourne une dernière fois.
Lorsque nous arrivons à la voiture, il est presque 17h.
Nous envoyons notre second message SPOT de la journée. Quoi ? Pourquoi deux messages SPOT ? Ben, ch’sais pas… Deux c’est mieux qu’un, non ?
D’autant que Stefano a trouvé un endroit parfait pour l’accrocher.
Nous sommes enchantés de notre journée, commencée sous le ciel gris, continuée en beauté sous un beau soleil puis achevée avec un magnifique coucher de soleil.
Trop beau !
Autoportraits du jour
Lors de l’envoi du message SPOT.
Parce qu’il n’y a jamais trop d’autoportraits !
Ouf… Il a fallu quelques essais ratés afin que je peaufine la position de l’appareil photo : mission accomplie ! Personne n’a la tête ni les pieds coupé.
Autoportrait assisté.