Pour la deuxième activité de la journée, nous avons prévu d’aller voir le Big Man Panel. Nous nous réjouissons de cette seconde visite car, depuis 2011, nous avons beaucoup approfondi nos connaissances sur les Ancestral Puebloans.
Nous quittons Polly’s Canyon et nous engageons dans le Grand Gulch.
Il est déjà 13h30.
Le Grand Gulch est une destination de backpackers très prisée. Certains y passent une semaine et le parcourent du nord au sud pour arriver à la San Juan River qu’ils suivent encore avant qu’elle ne se jette dans le Lac Powell.
Cette randonnée figure quelque part dans notre bucket list sans vraiment y être. Nous ne sommes pas certains d’avoir envie de marcher quelques 100km avec 20 kg de matos sur le dos, même en sachant que le poids, chemin faisant, diminue.
Tout ça pour dire qu’il est donc normal de trouver un sentier au fond du Grand Gulch.
Mais sentier ou pas, il faut encore qu’il y ait suffisamment de passage pour que la végétation ne reprenne pas ses droits.
Là, elle ne s’est pas gênée et réoccupe l’espace. La nature a horreur du vide, a-t-on coutume de dire.
Le Grand Gulch c’est ça…
Des cottonwood trees aux formes improbables, du sable saturé d’eau par endroit où le moindre faux pas se paye par un zip le pingouin.
Le Grand Gulch, il faut y marcher pour s’en imprégner même si quelques fois les tamaris mènent la vie dure aux randonneurs. Heu, c’est par où qu’on passe, Monsieur ?
Nous étudions attentivement les falaises du canyon, tentant de repérer des alcôves qui pourraient abriter des ruines.
Lorsque nous avons un doute, une photo prise au zoom maxi nous permet de confirmer ou non nos soupçons. Avouons que le résultat est très souvent négatif. Mais cela fait partie du jeu.
Après environ 1 heure de marche, nos jambes commencent à sentir la fatigue. Polly’s Canyon, tout compte fait, c’est du beurre car même si nous avons dû monter quelques fois sur des ledges, globalement, nous avons marché sur du plat. Ici, au Grand Gulch, il nous faut souvent sortir du lit du wash par des bords sablonneux, à la vertical. Et même s’ils ne font que 1.5 à 2 mètres, l’effort est réel.
Nous arrivons en bas de la falaise sur laquelle est dessiné le Big Man Panel. Nous nous rendons compte qu’il est à l’ombre. Crap! Mauvais timing.
Le Big Man Panel se mérite et ne se s’offre qu’au terme d’une montée… vraiment courte mais intense. J’arrive en haut en soufflant comme un bœuf. À nouveau, il va falloir que je pense à me mettre sérieusement au sport.
Le voici !
Nous ne nous en étions pas vraiment rendus compte en 2011, mais les dessins ont été soulignés de craie blanche, il y a des années de cela. Ce bon samaritain voulait sans doute se rendre utile mais les dégâts sont là et vont y rester pour les futures générations. Un projet serait à l’étude par le BLM pour enlever la craie mais pour l’instant rien n’est fait.
Avouons que nous sommes un peu déçus par le manque de lumière. En plus il y fait un froid glacial, avec un petit vent insidieux qui s’infiltre partout. Et pour couronner le tout, maintenant que nous sommes plus habitués à admirer les vestiges laissés par les Ancestral Puebloans, soyons franc, la craie ça gâche tout.
Nous nous réfugions dans une zone un soleil. Là, nous nous posons un peu (hum, j’aurais bien fait une petite sieste) et envoyons le message SPOT du jour.
Stefano me propose de continuer la remontée du Grand Gulch. Nous avons environ 45 minutes avant de songer au retour (il est quand même 15h).
Nous repassons devant le Big Man Panel.
Nous nous remettons en marche mais le Grand Gulch a perdu un peu de sa magie. La fatigue s’est accumulée et nous avons tous les deux mal aux talons.
Même les cottonwood trees n’arrivent pas à nous redonner de la motivation. Et pourtant, qu’ils sont beaux !
Après quelques minutes, Stefano me dit : « demi-tour ». Je ne me fais pas prier, d’autant que, avant de remonter à la voiture par le Government Trail nous voudrions aller explorer les environs de Polly’s Island.
Le Government Trail aurait été construit par le gouvernement, dans les années 1930, pour faire descendre paître le bétail dans le Grand Gulch. Regardez cette belle herbe verte !
J’aime beaucoup ce « banc » posé sur le rim du canyon.
Nous arrivons à la jonction avec Polly’s Canyon.
À suivre…
Autoportraits du jour
Tout près du Big Man Panel, mais au soleil.