La destination du jour est le Big Man Panel, qui se trouve dans le Grand Gulch.
Plusieurs marches d’approche sont possibles et, pour ce qui nous concerne, nous choisissons le Government Trail. C’est le sentier le moins exposé au vide.
Nous laissons la voiture à quelques 5 km du bord du rim. L’approche se fait sur une ancienne piste encore visible, qu’il suffit de suivre.
Une longue marche d’approche donc, sur un terrain plat, parfois sablonneux mais très praticable.
Ce qui nous permet d’adopter un rythme de marche sportif qui achève de nous réveiller. Stefano a pris deux cailloux dans les mains et je le vois faire des biceps curls. Très drôle !
En prime, une vue à 360 ° vers l’infini.
C’est ici – sur le bord du rim – que le sentier commence véritablement.
et l’objectif est clairement visible : le fond du canyon.
Même si aucun véritable danger ne nous met en péril, la descente est technique et le sentier escarpé. Nous pensons déjà à la remontée et casons l’effort à fournir dans une petite partie de notre tête. Notre devise : un homme averti en vaut deux ; une femme avertie en vaut trois…
Le sentier qui serpente tout droit (1).
Arrivés aux abords du wash, nous nous rendons compte que l’eau n’est pas vraiment courante (2).
Mais suite aux pluies de la semaine dernière, le sol est humide et l’eau s’est accumulée par endroit, formant de grandes mares qu’il nous faudra contourner, les water shoes étant restées sagement dans la voiture (élégante façon de dire que nous avons complètement oublié de les prendre !) (3).
L’exploration peut commencer, up river.
Comme de coutume, le sentier n’est pas véritablement tracé. L’opportunisme est la discipline à maîtriser. Il faut profiter du terrain plat lorsque ce dernier est praticable et n’est pas envahi par la végétation.
À de multiples reprises, nous devons nous élever pour tenter de passer sur les bords, afin d’éviter de nous enfoncer dans les tamarisks et autres végétaux plus ou moins amicaux.
C’est donc ça, l’aventure avec un grand A (1) (2) !
Surprise ! Perché au milieu de la falaise, un petit grenier… Stefano est devenu expert et repère très vite la moindre trace de construction humaine (3).
Le Big Man Panel est un peu plus challenging à localiser…
Même avec les coordonnées GPS, la végétation touffue empêche une bonne visibilité.
Mais ce n’est qu’une question de temps et comme le temps nous l’avons, nous finissons par le dénicher.
Le Big Man Panel est un ensemble de pictogrammes dont les éléments phares sont trois représentations humaines, un homme, une femme et une femme portant un bébé.
C’est la première fois que nous voyons une scène aussi aboutie. Les franges des vêtements sont visibles (un pagne) et cette représentation du bébé dans le corps de la femme est tout simplement étonnante. La coiffure est nettement dessinée. Plus étonnant encore, cette succession d’empreintes de mains, que nous assimilons à une signature.
Il est très difficile de donner une échelle mais je dirais que les silhouettes font entre 1,50 mètre à 2 mètres de haut.
Nous restons là, le nez en l’air, de longues minutes à nous imprégner du passé.
La balade du jour n’est pas une boucle. Le retour se fait donc sur les traces laissées à l’aller.
Cependant comme le chemin est aléatoire et se décide en fonction du relief, les surprises s’enchaînent… ou pas d’ailleurs, comme là, où nous avons dû nous frayer un chemin au travers d’une végétation hostile.
Des talents de funambules sont parfois recommandés.
La lumière a changé, le ciel est bleu, le sable rouge, les falaises roses…
C’est un émerveillement à chaque pas.
Retour à la réalité… dernier effort (presque… avant les 5 kms de retour jusqu’à la voiture).
Nous devons remonter sur le rim.
Chocolat (1) !
Et c’est là, que, alors que nous prenons innocemment une photo…
que nous repérons (nous c’est beaucoup dire…. que Stefano repère…) , tout en haut, quelque chose… Des ruines…
Au vu de l’emplacement, pas de doutes… L’accès se faisait certainement par le haut du rim. Indiens Anasazi oui, fous, non !
Le ciel ressemble maintenant à un troupeau de moutons.
Retour sur Blanding. L’estomac crie famine. Nos pas nous conduisent tout naturellement vers notre cantine sans passer par la case hôtel.
Yeah !
Autoportraits du jour
Pause de midi, au pied du Big Man Panel.
et sur le chemin du retour.