Pour ce premier jour de nos aventures extraordinaires de 2011, le temps est mitigé… Relativement beau sur Green River, mais plus nous descendons vers Goblin Valley Park et notre destination du jour, à savoir une boucle dans Bell Canyon et Little Wild Horse Canyon, plus le temps se fait menaçant…
Nous passons devant le camping où nous étrennerons notre tente, dans quelques jours.
Arrivés au trail head, nous croisons des hikers qui rentrent… Plusieurs adultes et enfants qui nous disent avoir trouvé une grosse flaque d’eau de 4 pieds de profondeur qu’ils n’ont pu traverser… C’était sur le trail de Little Wild Horse Canyon… Nous optons donc pour la montée par Bell Canyon et la descente par Little Wild Horse Canyon… Nous verrons bien à ce moment là si la flaque est toujours là…. De plus nous avons nos water shoes, et nous ne craignons pas de nous mouiller les pieds.
En tout cas, j’en connais une qui est aux anges.
En parlant de mouiller, nous partons sous une pluie fine. Le ciel est bas, mais la pluie reste légère et intermittente.
Nous sommes attentifs à tout bruit suspect, comme par exemple de gros roulements de tambours qui indiqueraient qu’un torrent s’est formé plus haut, dévalant le canyon à toute vitesse et charriant des rochers, soit sans le jargon d’ici, un flash flood.
Ce n’est pas parce que la pluie ici est insignifiante que tout danger est écarté… Il peut pleuvoir comme vache qui pisse à quelques kilomètres.
D’ailleurs, voici Stefano à l’écoute…
Nous progressons régulièrement, quelques obstacles nous ralentissant momentanément : cailloux tombés dans le canyon (par cailloux, entendez rocher souvent de plusieurs tonnes et d’environ 2 mètre de hauteur) et des troncs d’arbres.
Marches de géant… Heureusement qu’une main cavalière me hisse sur la plus haute marche.
Le canyon se rétrécit peu à peu.
Un peu d’escalade (ici, ils appellent cela le scrambling) nous permet de passer facilement et en toute sécurité. Mes tibias témoignent déjà de cette activité peu familière aux lapins… Deux belles égratignure bien symétriques, dont l’une sera certainement accompagnée d’un beau bleu.
Stefano, lui, s’en sort brillamment, le sourire aux lèvres… Même pas mal !
Yes, j’adore, c’est cela, l’aventure avec un grand A.
Les parois du canyon sont tantôt très éloignées (1), tantôt très proches l’une de l’autre (2). Ce qui est sûr, c’est qu’on ne s’ennuie pas (3) !
Nous arrivons à la jonction avec la route Behind the Reef.
Voici la vue en sortant de Bell Canyon….
Là, la vue qu’auraient des hikers voulant descendre par Bell Canyon, d’où nous venons.
Nous obliquons sur la gauche, pour aller voir une cabin et les restes d’une ancienne mine.
Le baraquement est relativement bien conservé.
L’entrée de la mine est en contrebas.
Des objets d’époque (environ 1950-1960) traînent autour de la cabine : chaussures, outils, cadre de tricycle d’enfants.
Un peu plus loin, les restes d’une voiture, camion, … enfin, un engin roulant à quatre roue et un volant. Des roues il n’en reste que deux, et le volant est toujours là.
Stefano, je pensais que tu avais passé l’âge de jouer aux petites voitures….
Nous reprenons notre chemin et parcourons les 3 miles nécessaires pour rejoindre l’entrée de Little Wild Canyon. La route Behind the Reef offre de magnifiques paysages.
Le temps est passé au beau, ciel bleu avec quelques nuages histoire de donner du relief aux photos… Trop cool…
Nous arrivons au point de départ du wash de Little Wild Horse.
Il y a une version officielle BLM du panneau et une version un peu plus… artisanale.
Avant d’attaquer la descente, nous faisons un petit break.
C’est parti !
Le sentier passe évidemment dans le wash.
Pour l’instant, le lit du wash est encore bien large, nous permettant de prendre du recul et de bien cadrer nos photos.
Tiens, on connaît ce style !
Un p’tit coup d’œil derrière nous. Hum, joli !
Moi, j’aime les cailloux !
Nous constatons effectivement la présence d’eau. Bien qu’à sec aujourd’hui, nous imaginons très bien à quoi le lit du wash peut parfois ressembler. Un torrent d’eau charriant des rochers, tronc d’arbres, dévalant la pente à toute vitesse. Et là, je vous le garantis, mieux vaut ne pas être là.
Un passage nécessitant un peu de scrambling nous permet d’éviter ce que nous pensons être la flaque d’eau mentionnée au début de ce billet. Nous sommes tous fiers, d’une part par nos “exploits” et d’autre part parce que nous pensons avoir été dispensés d’enfiler nos water shoes.
Deux écoles s’affrontent : la méthode traditionnelle de scrambling (1) et une méthode disons moins conventionnelle, mais tout aussi efficace (2).
En tout cas, l’objectif est atteint (3) : l’eau est derrière nous et nos chaussures sont sèches !
Les passages délicats se suivent, pour notre plus grand bonheur.
Les variations de paysage sont un enchantement… Juste après le passage étroit de la photo ci-dessus, le canyon s’élargit.
Et plus loin, des roches arrondies…
Petit passage aérien (1) (2) avant de retrouver une partie slot canyon.
Nous sommes dans le ventre de la baleine…
Oops, mais où donc passe le wash ? Ben, dans la fissure, là, devant (1) ! Le chemin n’est plus vraiment un chemin, c’est juste un passage en V, là où les deux falaises se rapprochent…
Nous avons encore les pieds au sec… mais c’est de plus en plus difficile.
À un certain moment, une grosse flaque nous arrête…
Ah Ah… De chaque côté, la paroi est lisse… Aucun moyen de passer sans marcher dans l’eau (1). Nous n’avons d’autre choix que de changer de chaussures et d’enfiler nos water shoes.
Le passage est tellement étroit que nous sommes obliger de reculer, n’arrivant pas à faire volte face.
Nous reculons ainsi de quelques dizaines de mètres, jusqu’à retrouver un passage plus large où nous pourrons changer de chaussures… Nous n’y échapperons donc pas…
Nous repartons, chaussures de marche à la main (bien trop boueuses pour les mettre dans le sac ou contre le sac), water shoes au pied…
Et là, nous enchaînons flaque sur flaque, certaines fois, l’eau est chaude, d’autres fois, plutôt frisquette, dans tous les cas rouge (les parois sont rouges, le sable est rouge… donc l’eau est rouge).
Nous nous amusons comme des fous, c’est l’aventure et nos éclats de rire résonnent dans le canyon… Deux gamins pataugeant à cœur joie dans des flaques d’eau !
Nous rejoignons ainsi la jonction avec le Little Wild Horse Canyon.
Nous nous faisons sécher les pieds au soleil et rechaussons nos chaussures de marche tout en commentant notre périple (1) (2).
Nous avons le sourire jusqu’aux oreilles !
Les dernières centaines de mètres se feront par le wash emprunté le matin (3)…
Hein que ça a un air de déjà-vu, non ?
Nous reprenons la voiture et décidons de rentrer à Green River par une piste, appelée Temple Mountain Road.
La lumière de fin de journée et le ciel chargé de nuages rend le paysage extraordinairement beau.
Rencontre avec un Proghorn, ou antilope d’Amérique.
Cela nous prendra un peu plus de temps mais nous offre un paysage magnifique et une vue imprenable sur Temple Mountain (1) (3) et un petit hoodoo rencontré au hasard.
L’histoire de cette montagne appelée Temple Mountain pour sa ressemblance avec le temple mormon de Salt Lake City est surprenante. La légende veut même que Marie Curie soit venue dans la région.
Au fil de la route, une autre vue de Temple Mountain…
… et un petit dôme, lui aussi, croisé par hasard.
Dîner comme hier au restaurant avec le même menu…. (bon il faut dire que nous voulions aller ailleurs, à la Taverne à Ray, mais nous avons loupé l’entrée… et plutôt que de faire demi-tour, avons opté pour une valeur sûre).
Coucher de soleil sur Green River, prise à l’intérieur du Tamarisk.
Bonne nuit, les petits… le marchand de sable est passé.
Itinéraire du jour
Autoportraits du jour
Au départ. Stefano chante une chanson destinée à éloigner la pluie.
A la pause de Clif Bar de midi… merci au retardateur…
Durant la journée…
et enfin au restaurant Tamarisk, en attendant qu’une table se libère.
Et comme je ne savais lequel choisir, vous avez les deux !