Bastrop State Park

Nous quittons Houston aux alentours de 8h du matin, la voiture chargée pour trois jours de randonnées dans quelques state parks du Texas. Nous roulons sur la I-10 vers l’ouest puis bifurquons sur la TX-71 vers le nord.

Créé en 1938, les CCC ont largement contribué à l’aménagement de Bastrop State Park. Le parc abrite une forêt de pins, des loblollies pines. Cette forêt a été séparée de près de 100 miles de sa forêt native. Ces arbres ont été surnommés : the Lost Pines et le parc, naturellement, The Lost Pines State Park.

Le 4 septembre 2011, un incendie éclate, causé par des étincelles dans des lignes électriques provoquées par un vent violent. L’ouragan Lee sévit dans la région. L’incendie détruit 96% du parc et n’est éteint que le 29 octobre suivant. C’est l’incendie le plus destructeur que le Texas ait connu.

Nous savons donc à quoi nous attendre : une randonnée au milieu de troncs brûlés. Nous avons déjà expérimenté ce type de balade l’année passée, près de Sedona. Nous avions aimé le contraste du noir des troncs carbonisés sur le bleu profond du ciel, adoucis ça et là pour le vert tendre des jeunes pousses de chêne.

A l’entrée, le ranger nous informe qu’une partie du sentier que nous avions prévu de parcourir est fermé.

Nous parquons la voiture près du Gold Trail head. Aujourd’hui, notre balade aura les couleurs de l’arc en ciel.

Le ciel est peut être moins bleu qu’à Sedona mais le noir tout aussi noir.

De l’or, nous passons au rouge.

Partis avec des vestes, nous nous retrouvons bientôt en t-shirt. Not bad pour un 28 décembre !

Heureusement, le soleil n’est pas franc : nous n’avons ni chapeau, ni crème solaire. Des petits moutons le masquent à intervalle régulier.

Cielo a pecorelle pioggia a catinelle, me dit Stefano.

Le sentier n’a été que sommairement nettoyé. Nous devons enjamber moult troncs, parfois en contourner…

ou encore baisser nos oreilles pour passer dessous.

Nous sommes au grand air, avec de la nature sur 360°. La vie est belle.

Je dois même traverser, au péril de ma vie, un torrent impétueux. Toute erreur serait fatale !

Lors de l’incendie, les pompiers ont concentré leur effort autour des bâtiments construits par les CCC afin qu’ils soient épargnés.

En voici un rescapé : Fehr’s Overlook Shelter.

Au loin, un peu flou malheureusement, un réservoir d’eau au sourire perpétuel.

Ce petit bambou me fait penser à un bébé joyeux, babillant et jouant au milieu de la salle commune d’un EMS.

Le Purple Trail se termine abruptement.

Avant l’incendie, c’était un des plus long trail du parc avec 7 miles. Aujourd’hui, il ne fait plus que 3.3. Je comprends mieux pourquoi Stefano a été déçu lorsque le ranger nous a dit qu’il avait été raccourci.

Nous suivons sur 0.44 miles une route qui nous ramène à une autre portion du Purple Trail.

Non loin de l’Orange Trail, une petite mare.

Nous trouvons deux espèces distinctes de chênes : les caduques et les evergreens. Les caduques arborent encore quelques belles couleurs d’automne tardif.

Nous marchons même quelques centaines de mètres sur du sable. Nous reviennent en mémoire des souvenirs de randonnée à Great Sand Dunes – Colorado ou encore à Moab.

Souvenirs que nous évoquons dans le détail, les yeux brillants de joie, nous rappelant encore et encore la chance que nous avons eu de pouvoir ainsi nous échapper du quotidien durant 4 mois en 2012.

Stefano, c’est le champion des prises de vue impossibles…

Arbres torturés avant d’être calcinés…

Nous arrivons à un parking du Bastrop State Park. Un second abri, construit par les CCC nous accueille.

Ça, c’est du solide (1) (2) ! Nous comprenons aisément pourquoi les pompiers ont tout fait pour sauver ces trésors du passé. Stefano attend… le bus (3) :-).

Nous reprenons une portion du Red Trail qui nous ramène non loin de la voiture via le Blue Trail.

Un petit lac, quelques pêcheurs, des canoës et une eau absolument immobile.

Nous contournons le lac par la route pour aller voir les cabins, elles aussi construites par les CCC.

Aucune de ces cabines n’est identique.

En bois, en pierre, arrondies, massives ou élégantes, chacune d’elle est occupée.

Nous longeons les rives du lac et arrivons, sans trop l’avoir voulu, à proximité d’une terrasse d’une cabin. Un homme est là, assis, qui nous salue. Nous échangeons quelques mots. Il nous dit qu’il vient ici durant la période de Noël depuis plus de 10 ans. Sa voix est douce et sereine. Il utilises des adjectifs éloquents, tels que peaceful, fond memories, awesome. Pas de doute, nous avons devant nous un homme heureux et en paix.