Après avoir visité Hotel Rock, nous reprenons la voiture, passons le Comb Ridge et allons nous garer sur le parking de Butler Wash Ruins.
Stefano m’accorde 10 minutes de sieste dans la voiture. Ensuite, nous descendons sur la route principale, la U-95 que nous longeons sur 2 petits kilomètres pour rejoindre le trail head, sans voir aucune voiture d’ailleurs.
Devant le trail head, un magnifique parking ! OK, nous saurons pour la prochaine fois.
Le sentier suit le Butler Wash.
Au soleil, la température est relativement douce. Sitôt que nous passons à l’ombre, elle chute brusquement… Nous ne sommes qu’en février !
Après moins de 2 miles, nous quittons le wash pour monter. Le sentier devient plus vague et surtout il y a plusieurs variantes. Une constante cependant : quelque soit la route choisie, la pente est raide et le terrain fait de sable et de pierres à l’équilibre incertain.
Voici Ballroom Cave Ruins.
La première construction que nous apercevons est un mur qui semble construit dans un but de protection.
Ce n’est pas de la maçonnerie, ce sont simplement des pierres empilées.
Un peu plus loin, un autre mur, celui-ci plus élaboré.
Après ce mur, la pente plonge directement en direction de la falaise, vers le fin de la grotte.
L’exploration du lieu n’est pas facile : il faut enjamber voire contourner de larges rochers, marcher sur un terrain très instable et pentu.
Quelques unes de ces pierres affichent des traces d’usure caractéristiques : elles ont été utilisées pour écraser le grain.
Métate (metate en espagnol) est le terme adéquat pour désigner l’outil.
Nous n’avons pas exploré des milliers de site mais c’est la première fois que que nous voyons une telle concentration de métates. Le métate n’est qu’une partie de l’outil. La mano en est l’autre partie : une pierre oblongue et arrondie, que les Puebloans tenaient fermement en main pour écraser le grain, dans un mouvement d’aller-retour.
En parlant de grains, nous trouvons même des rafles de maïs…
Si si, c’est du vrai, d’époque… J’en attrape une délicatement, presque religieusement, la tourne, la retourne et la flaire…
Je lis sur le blog anasazihikes.com l’analyse du site que fait l’auteur. Je la trouve très plausible. La forte concentration de menate peut laisser penser que ce lieu fut peut-être un lieu dédié au traitement du maïs et autres grains. Si cette théorie est fondée, les bords du Butler Wash devaient abriter de nombreuses cultures.
L’état de conservation du site n’est pas excellent. De ce kiva (facilement reconnaissable grâce à sa structure arrondie), il ne reste qu’un fragment de mur et un conduit.
Accolée à la falaise, à l’abri dans l’alcôve, cette construction a mieux résisté.
Compte tenu de sa taille, c’est vraisemblablement une habitation.
Les murs sont épais et la maçonnerie soignée.
Sur la droite, une pièce très étroite.
Le toit est quasiment intact.
L’enduit qui recouvrait les murs intérieurs est encore visible.
Le fond de l’alcôve, peu éclairé et bas de plafond, recèle encore quelques trésors difficilement accessibles.
Une large pierre inclinée… Une ribambelle de métates. Une véritable usine à écraser le grain.
Sur les parois de la grotte, des pétroglyphes et pictogrammes captent notre attention.
Nous admirons la patience de l’artiste. Combien de coups de pierre étaient nécessaires pour graver un seul de ces points ?
Ce bonhomme ressemble à un extra-terrestre : un œil central et des mains à 4 doigts. David Vincent avait raison !
Un peu plus loin, des empreintes de main, superposées à des silhouettes rouges et orangées.
Nous admirons d’autres silhouettes rouges (1), une échelle dessinée et une forme humaine (2) et ces marques dans la pierre : peut-il s’agir d’un système de comptage ?
Et pour terminer, un morceau de poterie, déniché entre deux pierres.
Nous pourrions rester ici des heures. Mais Stefano a d’autres plans… En revenant vers la voiture, il y a un sentier qui part en direction d’un autre site.
Nous quittons à regret Ballroom Cave Ruins.