Ah-shi-sle-pah. Ça ne s’invente pas. C’est une wilderness area très proche à vol d’oiseau de Bisti et De-Na-Zin. Elle est beaucoup plus petite (un quart environ) que les deux autres et est traversée d’est en ouest par un wash, le Ah-shi-sle-pah wash. Ah, si seulement la géographie du réseau fluvial de France était aussi simple : la France est traversée par une rivière, la France.
Stefano a bien préparé le parcours. Nous avions fait chou blanc il y a 3 jours et nous étions retournés à De-Na-Zin, pour mon plus grand bonheur d’ailleurs. X miles sur cette piste, y miles sur cette autre piste, et finalement nous y sommes.
Au passage quelques ânes nous saluent.
Là, c’est Stefano de dos… Ça ne rigole pas. Il fait vraiment froid ce matin, moins de 3 degrés, c’est certain. Le vent qui souffle accentue encore cette sensation de froid.
Moi je vous dis : pas facile, le boulot du BLM.
La wilderness area est là, au bout de la piste.
Les premiers hoodoos se profilent à l’horizon.
Que la fête commence !
D’aucun pourrait penser que toutes les wilderness areas se ressemblent. Que nenni ! Chacune d’elle possède ses propres caractéristiques. Ah-shi-sle-pah ne déroge pas à cette règle.
D’abord, il y a peu de dénivelé.
Ensuite, tout est plus arrondi.
Au milieu, Stefano en mode grenouille : qui du soleil ou des nuages va gagner ?
Les lignes sont infiniment douces.
Si douces que, lorsque un hoodoo apparaît, nous sommes presque surpris.
Nous suivons les bords intérieurs de la wilderness area.
Nous retrouvons maintenant des dunes qui ressemblent plutôt à des vagues ou à des bulles.
Et puis, le soleil sort, franc… Et là, allez savoir pourquoi mais tout devient encore plus beau.
C’est le moment que choisit Stefano pour se rappeler qu’il a laissé son porte-cartes de crédit dans la voiture. Pas bien ! Il faut dire que nous ne ferions pas cela en Suisse, à Houston il ne faut même pas y penser et ici… ben on ne sait pas trop mais comme on dit, l’occasion fait le larron.
Nous avons vite appris que les vitres de voiture ne constituent pas une barrière infranchissable. Du coup, nous amorçons un demi-tour vers la voiture. Better safe than sorry.
Nous passons par une zone très sablonneuse où le vent a laissé ses marques.
Au loin, des chevaux paissent.
Ici, les hoodoos sont moins bien finis, plus « bruts de fonderie » comme on dirait chez nous.
La voiture est par là, quelque part…
Nous nous sommes rapprochés des chevaux. Ils ont arrêté de paître et nous observerons un long moment.
Ils sont prudents ou méfiants ? Nous nous demandons si des chevaux peuvent-ils charger comme des taureaux ? Nous n’en avons aucune idée.
Quelques fragments de bois pétrifiés gisent sur le sol. Il m’a même semblé voir des os. Je découvrirais, lors de la rédaction de ce billet, que cette zone est réputée pour abriter des os d’animaux préhistoriques.
Emptiness…
La boucle que nous faisons pour revernir à la voiture nous emmène vers une section de Ah-shi-sle-pah où la densité de hoodoos s’intensifie.
Nous nous promettons de revenir.
La piste, pour revenir à la voiture.
Et au bout, la voiture, avec des vitres intactes et le porte-carte à l’endroit où il a été oublié. Nous nous offrons une petite sieste, histoire de dire que nous ne sommes pas rentrés à la voiture pour rien…
Le ciel semble se découvrir et nous repartons confiants vers Ah-shi-sle-pah, cette fois côté Ouest.
Derrière nous un grand trou de ciel bleu laisse passer les rayons (et la chaleur) du soleil. Mais devant nous, y’a encore un peu de boulot !
C’est totalement différent de ce que nous avons vu ce matin. Ici, le sable est verdâtre.
Nous faisons une petite pose, à l’abri du vent et envoyons le message SPOT du jour…
… avant de prendre un peu de hauteur.
Palette de couleurs naturelles.
Nous trouvons un énorme morceau de tronc entre deux dunes. Je me dévoue pour donner une idée de sa taille.
Autruche…. C’est le mot qui nous est venu à l’esprit lorsque nous avons aperçu ce hoodoo.
Puis, ici, c’est plutôt Woody woodpecker.
Il y a un intrus sur cette photo. Cherchez bien !
Ce champ de hoodoos est magnifique. Ce sera le clou de la journée.
Ici c’est une usine à hoodoos : ils sont encore sur les chaînes de montage, bien alignés, tous pareils.
Le contrôle qualité est passé par là : ces deux-là sont au rebut.
Nous reprenons gentiment le chemin de la voiture. Le froid est encore mordant et nous avons hâte de nous mettre au chaud.
Question de changer un peu notre itinéraire, nous décidons de couper par les dunes.
Pas si simple que cela… Elles sont entrecoupées de petits canyons infranchissables.
Nous sommes surpris d’y trouver des traces de chevaux. Et nous qui pensions être à l’abri d’une attaque d’équidés !
Stefano me dit : suivons ces traces car les chevaux, ils savent !
Leurs traces nous amènent dans un endroit que nous appellerons le Grand Désordre. C’est joli mais très fouillis.
Étranges, ces veines jaunes qui coupent verticalement les dunes.
Nous repartons sur les dunes.
Voilà, nous sommes sortis de Ah-shi-sle-pah.
Regardez bien la composition de la végétation : c’est le menu quotidien des pauvres chevaux, ânes et bétail du coin.
Cabane (et drapeau) en attente de jours meilleurs.
Une voiture du Colorado est garée à côté de la nôtre (enfin ce que dit la plaque). Non, nous n’avons pas été les seuls fous à sortir aujourd’hui !
Autoportraits du jour
Au sortir de la voiture… Comment dire… Il ne fait pas chaud.
Lorsque nous rentrons pour aller chercher le porte-cartes de crédit. Il ne fait toujours pas chaud !
Après la sieste… À en croire notre accoutrement, il n’y a pas eu beaucoup d’amélioration du côté des températures.